L’allongement de l’intervalle QT peut être à l’origine d’une tachycardie ventriculaire polymorphe appelée « torsion des pointes » (TdP ou Torsades de Pointes), qui peut se manifester par des syncopes, des vertiges ou des palpitations. Il se résout généralement spontanément et, dans certains cas, produit une fibrillation ventriculaire et peut être associé à une mort cardiaque subite.
Cet effet indésirable que certains médicaments impliquent, dont le rapport bénéfice/risque peut être défavorable et doit être pris en compte tant dans la prescription que dans l’autorisation d’un nouveau médicament.
Le mécanisme par lequel certains médicaments prolongent l’intervalle QT est généralement dû au blocage des canaux potassiques cardiaques.
L’incidence des TdP produites par les médicaments n’est pas établie, même si l’on suppose qu’elle est très faible.
Parmi les médicaments les plus connus qui allongent l’intervalle QT figurent les antiarythmiques. Cependant, il a été observé qu’il existe plus de médicaments qui ont cet effet secondaire tels que certains antihistaminiques, antibiotiques, antiviraux, antifongiques, antiémétiques, neuroleptiques, antidépresseurs, entre autres.
La contre-indication de médicaments tels que le citalopram, l’escitalopram, l’ondansétron et la dompéridone a été décrite en rapport avec le risque d’allongement dose-dépendant de l’intervalle QT.
Le citalopram, l’escitalopram et l’ondansétron sont contre-indiqués chez les patients ayant des antécédents d’intervalle QT prolongé ou de segment QT long congénital, ainsi qu’en cas d’utilisation concomitante de médicaments capables d’allonger l’intervalle QT. La prudence est recommandée chez les patients chez qui d’autres facteurs de risque de développer une TdP coexistent, comme chez les patients souffrant d’insuffisance cardiaque congestive, d’infarctus du myocarde, de bradyarythmie ou de prédisposition à l’hypokaliémie ou à l’hypomagnésémie (faibles taux de potassium et de magnésium) en raison d’une maladie ou d’un traitement concomitant.
La notice informative de la dompéridone conclut qu’elle peut être associée à une légère augmentation du risque d’arythmies ventriculaires graves ou de mort cardiaque subite, en particulier chez les patients âgés de plus de 60 ans ou chez les patients qui utilisent une dose quotidienne supérieure à 30 mg.
Il est recommandé d’utiliser la dose efficace la plus faible possible, tant chez l’adulte que chez l’enfant. Il est recommandé de l’utiliser avec prudence chez les patients ayant des antécédents d’allongement de l’intervalle QT, avec des troubles électrolytiques importants, avec des maladies cardiaques sous-jacentes telles que l’insuffisance cardiaque congestive et chez les patients âgés.
L’absence de données cohérentes sur l’azithromycine semblait avoir un profil de cardiotoxicité plus sûr par rapport à l’érythromycine et à la clarithromycine.
Cependant, en mars 2013, la FDA a signalé la capacité de l’azithromycine à prolonger l’intervalle QT et à produire du TdP.
Avant que les médecins ne prescrivent un médicament à un patient qui a la capacité de prolonger l’intervalle QT, il est important :
Évaluer les éventuels facteurs de risque pouvant être présents (bradycardie, altérations électrolytiques, cardiaques, endocriniennes, etc.) car le risque pourrait être supérieur au bénéfice et la prescription est contre-indiquée.
Vérifiez s’il va être utilisé en association avec d’autres médicaments qui allongent l’intervalle QT ou qui inhibent le métabolisme, car la capacité de prolonger l’intervalle QT augmente le risque de production de TdP.
Ne pas dépasser la dose recommandée.
Effectuer une mesure de l’intervalle QT dans l’électrocardiogramme avant l’administration du médicament avec la possibilité de prolonger l’intervalle QT et d’éviter sa prescription chez les patients présentant un intervalle QT légèrement prolongé.
Une fois que le médicament a été prescrit avec la capacité de prolonger l’intervalle QT, il est recommandé :
Évaluer la survenue éventuelle de facteurs de risque pouvant potentialiser le risque de proarythmie.
Lorsque vous devez ajouter un médicament, vous devez considérer si vous avez la capacité d’allonger l’intervalle QT, s’il s’agit d’un inhibiteur enzymatique ou s’il s’agit de l’un des facteurs de risque de développement de TdP.
Conclusion
Pour le cardiologue, il ne fait aucun doute qu’un patient atteint du syndrome du QT long (SQTL), congénitalement appelé LQTS, doit être suivi de près et éventuellement traité.
Le spécialiste connaît également l’existence d’un syndrome du QT long acquis (et les risques encourus), bien qu’il soit généralement considéré comme associé à des médicaments, dont la plupart sont des bloqueurs des canaux potassiques responsables de la repolarisation cardiaque.