Une personne est considérée comme constipée lorsqu’elle va à la selle moins ou également à deux fois par semaine avec des selles dures et sèches. La constipation à transit lent est due à une diminution de la motilité intestinale résultant d’une anomalie du nerf entérique. Cette condition est attribuée à un dysfonctionnement du côlon. Ce type de constipation est intraitable et ne répond pas facilement aux fibres ou aux laxatifs et est donc relativement difficile à traiter.
Qu’est-ce que la constipation liée aux transports lents ?
La constipation à transit lent survient lorsqu’il y a une diminution de la motilité du gros intestin en raison d’une anomalie du nerf entérique. La constipation à transit lent est traditionnellement classée et considérée comme un trouble fonctionnel. Le terme de constipation à transit lent ou STC a été proposé pour la première fois en 1986 lorsqu’un groupe de femmes qui avaient toutes un côlon normal présentaient un temps de transit intestinal total lent ainsi que de nombreux autres symptômes. Les patients souffrant de constipation à transit lent représentent 15 à 30 % de tous les patients constipés. C’est très fréquent chez les jeunes femmes. La raison n’en est pas connue.
Le côlon mesure de 3 à 5 pieds de long et des couches de muscles tapissent sa paroi. Les contractions musculaires produisent un mouvement qui aide les selles à traverser le côlon et à sortir du corps. L’intestin grêle vide les selles liquides vers le côlon. Le mécanisme du côlon consiste à extraire l’eau des selles pour les rendre fermes. Les mouvements de péristaltisme aident à pousser les selles vers leur point de sortie, c’est-à-dire le rectum. Une fois que les selles atteignent le rectum, elles commencent à distendre le rectum, développant ainsi une envie de déféquer. La communication entre les fibres musculaires et le cerveau se fait par l’intermédiaire des nerfs via des neurotransmetteurs. Les messages envoyés par ces neurotransmetteurs sont ensuite reçus par les récepteurs du tissu musculaire. Une contraction musculaire se produit lorsque ces récepteurs sont stimulés.
Certaines études ont suggéré que les enfants souffrant de constipation à transit lent ont des messagers anormaux dans la couche musculaire des parois intestinales, notamment un peptide vital pour le péristaltisme. La recherche indique également que les cellules nerveuses de l’intestin peuvent être anormales en nombre, en position ou en apparence. Dans la plupart des cas, la constipation est observée peu de temps après que l’enfant ait appris à devenir propre. Les selles peuvent être si dures qu’elles peuvent provoquer des douleurs lors de la défécation, ce qui empêche alors l’enfant de déféquer complètement. L’enfant essaie d’empêcher la défécation en contractant les muscles du plancher pelvien et le sphincter anal. La condition peut s’aggraver rapidement si des mesures correctives ne sont pas prises, telles que des émollients fécaux pour rendre les selles plus douces et sans douleur.
Symptômes de la constipation à transit lent
La constipation à transit lent présente un spectre de gravité variable. La liste des symptômes de la constipation à transit lent est la suivante :
- Constipation
- Selles peu fréquentes
- Des salissures incontrôlables
- Manque d’appétit
- Nausée
- Abdomen gonflé ou douloureux
- Émission de selles sèches/dures
- Diarrhée(rarement)
- Hémorroïdes (rarement)
- Sang dans les selles (rarement)
Diagnostic de la constipation à transit lent
La constipation à transit lent peut être diagnostiquée peu après la naissance. Les selles d’un enfant immédiatement après la naissance ne sont pas de véritables selles, mais sont appelées liquide méconial, une substance sombre ressemblant à une colle dont la majeure partie est constituée de mucus qui protégeait la muqueuse intestinale du bébé avant la naissance. Si le nouveau-né n’évacue pas ce liquide même après un jour de vie, cela pourrait éventuellement justifier une enquête plus approfondie pour rechercher une constipation à transit lent. Le diagnostic de STC consiste d’abord à confirmer la lenteur du transit des selles avec des études réalisées à l’aide d’un marqueur. Cette étude implique que le patient avale une capsule contenant des marqueurs numérotés radiomarqués ou opaques qui brillent sur une série de radiographies prises sur une période d’une semaine pour voir si l’intestin se distend en raison d’une accumulation excessive de matières fécales.
Un lavement baryté, un liquide de contraste spécial, est évacué dans l’intestin via l’anus et des radiographies sont prises.
Un diagnostic plus spécialisé de constipation à transit lent implique les éléments suivants :
Une évaluation détaillée par un spécialiste à la recherche d’un ventre distendu avec une gêne classique pour les STC.
Une étude NTS ou Colonic Nuclear Transit Study positive dans laquelle l’enfant avale un élément radioactif et son passage est suivi en particulier lorsqu’il se déplace dans les intestins pendant une période allant jusqu’à trois jours.
Biopsie laparoscopique – Une petite entaille est pratiquée sur l’abdomen à trois endroits et des échantillons de tissus sont prélevés dans l’intestin pour rechercher toute anomalie dans les muscles et les nerfs pouvant être à l’origine d’un STC.
Il est très important et crucial d’exclure d’autres troubles similaires qui pourraient induire en erreur le traitement. Par exemple, la maladie de Hirschsprung à segment court peut être exclue en effectuant une biopsie rectale complète. Une radiographie en temps réel prise pendant la défécation aidera à déterminer quelle condition est réellement responsable de la constipation.
Traitement de la constipation à transit lent
La constipation à transit lent peut être contrôlée et les options de traitement sont les suivantes :
Gestion médicale. Des médicaments destinés à améliorer la motilité intestinale peuvent être administrés aux patients souffrant de constipation à transit lent. Les laxatifs stimulants tels que le bisacodyl sont considérés comme un traitement de première intention. Ceci peut être associé à un laxatif osmotique tel que le lactulose. Il n’existe aucune preuve suggérant que l’utilisation chronique de tels laxatifs soit nocive. L’utilisation périodique de solutions de préparation intestinale telles que le polyéthylène glycol (Glycoprep®) peut être nécessaire.
Chirurgie. La chirurgie pour traiter la constipation à transit lent est un dernier recours. La chirurgie n’est indiquée que dans les cas graves de constipation à transit lent pour lesquels les autres options de prise en charge ont échoué. Les options chirurgicales comprennent :
Stimulateur du nerf sacré entraînant une altération du système nerveux du côlon.
Cécostomie par tube de Chait qui permet à la fois la décompression du côlon ballonné (mégacôlon) et permet également le lavage du côlon avec de l’eau et des lavements antérogrades.
Cependant, il n’est pas toujours possible de traiter la constipation à transit lent par chirurgie, car une trop grande partie de l’intestin peut être affectée.
Biofeedback. Il s’agit du type d’option de traitement le plus efficace contre la constipation à transit lent. Il s’agit d’une approche sans risque et qui s’est révélée très efficace chez les patients souffrant de constipation à transit lent. La défécation incontrôlée est due à une mauvaise coordination entre les muscles du plancher pelvien et les muscles abdominaux pour éliminer les selles du corps. Cette thérapie enseigne la coordination des muscles abdominaux et pelviens ainsi qu’un bon positionnement qui favorise l’évacuation. Cela vous aide également à former des pratiques pour promouvoir la régularité. Plusieurs essais ont montré que cette approche est non seulement efficace, mais supérieure aux autres méthodes de traitement de la constipation à transit lent.
Références :
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« Constipation neuropathique chez les enfants » – Journal of Pediatric Gastroenterology and Nutrition Lien :https://journals.lww.com/jpgn/fulltext/2017/02000/Neuropathic_Constipation_in_Children.18.aspx
« Dysfonctionnement intestinal neurogène pédiatrique : défis cliniques et perspectives » – Lien vers la santé, la médecine et la thérapeutique pédiatriques :https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6471712/
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« Troubles de la motilité colique pédiatrique : stratégies de diagnostic et de prise en charge » – Lien vers la recherche et la pratique en gastroentérologie :https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4322443/
« Troubles de la motilité gastro-intestinale pédiatrique : défis et solutions » – Lien vers la santé, la médecine et la thérapeutique pédiatriques :https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7266541/
« Troubles de la motilité gastro-intestinale pédiatrique » – Lien gastro-entérologie et hépatologie :https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3660441/
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