Zofran prolonge-t-il l’intervalle QT ?

Le syndrome du QT long (LQTS) est une maladie qui survient en raison d’une anomalie dans la régulation des ions à l’intérieur du cœur, à cause de laquelle les impulsions électriques ne parviennent pas à générer une consonance et entraînent une arythmie. Les causes peuvent être génétiques, nées à la naissance ou acquises. Le syndrome acquis du QT long peut être dû à l’administration de certains médicaments, qui interfèrent avec le fonctionnement de l’activité électrique dans le cœur. Les symptômes de la maladie sont une syncope (évanouissement), des convulsions ou une mort subite. Le traitement général de la maladie est la prophylaxie des arythmies sévères qui peuvent être mortelles. Le traitement consiste à éviter les médicaments provoquant le syndrome du QT long, tels que certains médicaments de la classe des antiallergiques, des antibiotiques ou des antidépresseurs. De plus, il est conseillé aux patients de modifier leur style de vie et, chez certains patients, une intervention chirurgicale est nécessaire.

Zofran

Zofran est le nom de marque du médicament générique ondansétron. Ce médicament est utilisé pour gérer les nausées et les vomissements provoqués par la chimiothérapie, la radiothérapie ou la chirurgie. La voie d’administration de ce médicament est soit par voie orale, soit par injection. Le mécanisme d’action de ce médicament est le blocage des récepteurs 5HT3 qui se trouvent à la fois en périphérie et au centre. Ils sont présents au centre de la zone chimioréceptrice qui initie le réflexe de vomissement. Ainsi, bloquer ce récepteur bloquera le réflexe de vomissement. Il est également utilisé de manière non conforme dans des conditions telles que les nausées matinales pendant la grossesse, lorsque la patiente ne répond pas à un autre traitement.

Zofran prolonge-t-il l’intervalle QT ?

En 2011, la FDA a émis un avertissement selon lequel le Zofran pouvait provoquer une arythmie grave pouvant potentiellement entraîner la mort. En 2012, l’USFDA a émis un avertissement concernant le risque que l’ondansétron (Zofran) intraveineux provoque le syndrome du QT long. L’USFDA a averti qu’une dose intraveineuse unique de 32 mg d’ondansétron peut affecter la conductivité électrique du cœur et provoquer une maladie mortelle appelée torsades de pointes. Cependant, la FDA indique également clairement qu’il n’y a aucun risque à prendre la dose injectable la plus faible du médicament ainsi que la forme posologique orale. Ainsi, avant de donner ce médicament aux patients, il est recommandé aux médecins d’examiner les antécédents médicaux des patients et les médicaments qui leur sont actuellement administrés.

Il est en outre recommandé d’éviter Zofran chez les patients atteints du syndrome génétique du QT long et de procéder à un dépistage chez les patients présentant un déséquilibre électrolytique chronique, une insuffisance cardiaque congestive et des médicaments susceptibles de provoquer des intervalles QT longs. Bien que les recommandations concernent à la fois l’administration orale et l’injection, certains auteurs de recherche suggèrent que le dépistage devrait être effectué uniquement pour les injections et non pour les injections orales, car la forme posologique orale n’a pas le potentiel de provoquer une arythmie car elle atteint une concentration plasmatique inférieure à celle des injectables Zofran. De plus, l’avertissement ne contient aucun risque lié à une dose intraveineuse plus faible, qui présente une biodisponibilité supérieure à celle de la forme orale de Zofran. Cependant, des précautions doivent toujours être prises lors de l’administration de Zofran par voie intraveineuse, car l’effet peut s’ajouter à celui d’autres médicaments provoquant un allongement de l’intervalle QT.

Causes

LQTS génétique – Dans le syndrome génétique du QT long, les gènes permettant de maintenir la régulation des ions, condition préalable au maintien de la bonne conductivité des impulsions électriques dans le cerveau, sont mutés, provoquant ainsi une anomalie.

Syndrome du QT long acquis – Dans le syndrome du QT long acquis, le patient développe cette maladie plus tard dans sa vie. Cela peut être dû à la prise de médicaments qui interfèrent avec la conductivité électrique ou à une carence grave en ions calcium et potassium. Il est donc conseillé au patient d’éviter ces médicaments car ils peuvent déclencher les symptômes ou maintenir l’équilibre électrolytique.

Conclusion

Il y a une série de discussions quant à l’opportunité de dépister les patients tout en administrant du Zofran injectable et du Zofran oral. Il semble que Zofran par voie orale ne présente aucun risque pour le patient en raison de sa faible biodisponibilité, mais lors de l’administration de Zofran, même à faibles doses, un dépistage approprié du patient est nécessaire en termes de déséquilibre électrolytique, d’insuffisance cardiaque congestive et d’interaction médicamenteuse concomitante avec l’intervalle QT.

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