Ibuprofène et récupération par l’exercice – Y a-t-il un lien ?
Lorsque nous examinons la condition physique et la performance sportive, le processus de récupération après l’exercice joue un rôle indispensable dans la détermination de l’étendue des gains réellement obtenus grâce aux séances d’entraînement. Des stratégies de récupération efficaces sont très recherchées pour optimiser la réparation musculaire, réduire l’inflammation, soulager les douleurs et favoriser le bien-être général. Parmi la gamme d’interventions potentielles, l’ibuprofène, un anti-inflammatoire non stéroïdien largement reconnu (AINS), a retenu l’attention en tant qu’aide potentielle pour faciliter la récupération après l’effort.(1,2)
L’ibuprofène, couramment disponible en vente libre, est connu pour ses propriétés analgésiques et anti-inflammatoires, ce qui en fait un remède incontournable pour soulager la douleur associée à diverses affections, demaux de têteaux blessures musculo-squelettiques. Compte tenu de sa capacité à réduire l’inflammation, les personnes engagées dans un entraînement physique rigoureux se sont tournées vers l’ibuprofène dans l’espoir d’atténuer l’inconfort et l’inflammation résultant d’un exercice intense. Cet intérêt a conduit à un nombre important de recherches visant à déterminer si l’ibuprofène peut effectivement accélérer le processus de récupération et ainsi contribuer à améliorer les performances physiques.(3)
Que montre la recherche sur l’impact de l’ibuprofène sur la cicatrisation musculaire et tissulaire ?
Les recherches scientifiques émergentes ont introduit une couche de complexité dans le récit entourant l’ibuprofène et la récupération par l’exercice. Bien que les actions anti-inflammatoires du médicament puissent offrir un soulagement à court terme des douleurs et de l’inconfort musculaires, des inquiétudes ont été soulevées quant à son potentiel à interférer avec les réponses adaptatives naturelles du corps à l’exercice. L’inflammation, malgré son association avec l’inconfort, est un élément fondamental des processus de guérison et d’adaptation du corps. En réduisant cette réponse inflammatoire grâce à l’utilisation d’ibuprofène, certains pensent que la capacité du corps à réparer et à renforcer les muscles en réponse à l’entraînement pourrait être compromise, annulant potentiellement les bénéfices à long terme de l’exercice.
Une étude publiée dans le numéro de juillet 2017 de l’Emergency Medicine Journal s’est concentrée sur 89 coureurs d’ultramarathon ayant participé à des courses d’une semaine de 155 milles.(4)Réparti en deux cohortes, un groupe a consommé 400 mg d’ibuprofène (l’équivalent de deux Advil en vente libre) toutes les quatre heures pendant trois ou quatre doses au cours des dernières étapes de la course, tandis que l’autre groupe a reçu un placebo.
Les conclusions de l’étude ont soulevé de nombreuses préoccupations, notamment :
- Notamment,lésion rénaleest apparu comme un problème répandu. Environ 44 % des ultramarathoniens ont connu un déclin notable de leur fonction rénale à la fin de la course.
- L’incidence des lésions rénales était plus prononcée chez ceux qui avaient pris de l’ibuprofène. Un peu plus de la moitié des personnes ayant consommé des AINS présentaient une fonction rénale diminuée, contrairement à environ un tiers des personnes ayant reçu le placebo. Cependant, malgré ces disparités, la signification statistique des différences dans les taux d’insuffisance rénale n’a pas été établie.
- De plus, la gravité des lésions rénales était plus prononcée au sein du groupe ayant consommé de l’ibuprofène.
- La probabilité de lésions rénales était accrue par des facteurs tels que l’obtention d’une fin de course plus rapide et une perte de poids plus importante, attribuées à une augmentationdéshydratation.
Cette étude a souligné les implications potentielles de la consommation d’ibuprofène chez les ultramarathoniens, révélant une association entre la consommation d’ibuprofène et les lésions rénales. Les résultats mettent en lumière la complexité de la gestion de la douleur et de l’inflammation lors d’épreuves d’endurance et soulignent l’importance de prendre en compte l’impact physiologique plus large de l’utilisation des AINS, en particulier dans le contexte d’activités sportives de haute intensité.
D’autres études ont également indiqué que l’ibuprofène pourrait avoir des effets variables en fonction de facteurs tels que le moment de l’administration, la posologie et le niveau d’entraînement de l’individu. Par exemple, certaines études ont suggéré que la prise d’ibuprofène immédiatement après l’exercice pourrait entraver la réponse de développement musculaire, tandis que d’autres ont indiqué que ses effets pourraient être moins prononcés chez les individus entraînés que chez ceux qui sont moins habitués à faire de l’exercice.(5,6)
Comment utiliser l’ibuprofène pour gérer la douleur pendant la récupération après un exercice ?
L’utilisation de l’ibuprofène ou de tout autre anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) pour gérer la douleur pendant l’exercice peut être efficace si elle est effectuée avec prudence et sous la direction appropriée. Voici quelques étapes à considérer :
- Consultez un professionnel de la santé :Avant d’incorporer des AINS comme l’ibuprofène à votre routine d’entraînement, consultez un professionnel de la santé, comme un médecin ou un spécialiste en médecine du sport. Ils peuvent évaluer votre situation et vous fournir des conseils personnalisés en fonction de vos antécédents médicaux et de vos besoins de formation.
- Comprendre le but :Les AINS sont conçus pour soulager la douleur et réduire l’inflammation. Ils peuvent être utiles dans la gestion des douleurs aiguës, telles que les douleurs post-entraînement. Cependant, ils ne s’attaquent pas à la cause profonde de la douleur. Il est donc essentiel de les utiliser comme une solution temporaire plutôt que comme une stratégie à long terme.
- Suivez les instructions de dosage :Respectez toujours la posologie et la fréquence recommandées indiquées sur l’étiquette du médicament ou par votre professionnel de la santé. Prendre plus que la quantité recommandée peut entraîner des effets indésirables et des risques potentiels pour la santé.
- Le timing compte :Si vous choisissez d’utiliser des AINS, prenez-les après une séance d’entraînement plutôt qu’avant. Cela permet à votre corps d’initier sa réponse inflammatoire naturelle, essentielle à la réparation et à l’adaptation musculaires.
- L’hydratation est la clé :Les AINS peuvent affecter la fonction rénale et la déshydratation peut exacerber cet effet. Restez bien hydraté avant, pendant et après l’exercice pour minimiser la pression sur vos reins.
- Surveillez votre corps :Portez une attention particulière à la façon dont votre corps réagit aux AINS. Si vous ressentez des effets indésirables, tels que des maux d’estomac, des problèmes gastro-intestinaux ou des changements dans la miction, arrêtez l’utilisation et consultez un professionnel de la santé.
- À utiliser avec parcimonie :Réservez l’utilisation de l’Ibuprofène aux séances d’entraînement particulièrement intenses ou lorsque la douleur affecte considérablement vos performances. Évitez de les utiliser régulièrement à chaque entraînement.
- Envisagez des alternatives :Explorez des méthodes alternatives de gestion de la douleur et de récupération, telles que des échauffements, des récupérations, des étirements, des roulements de mousse, des bains de glace et un repos adéquat.
- Écoutez votre corps :La douleur est le moyen utilisé par votre corps pour signaler que quelque chose ne va pas. Bien que les AINS puissent apporter un soulagement temporaire, il est crucial de s’attaquer aux causes sous-jacentes de la douleur, telles qu’une mauvaise technique, un surentraînement ou une blessure.
Et surtout, il ne faut pas oublier que les AINS ne remplacent pas des techniques d’entraînement appropriées, un repos approprié et un bien-être général. Concentrez-vous sur le maintien d’un plan d’entraînement équilibré qui favorise une progression progressive et comprend des jours de repos pour éviter les blessures dues au surmenage et le recours excessif à la gestion de la douleur.
Il est important de comprendre que même si les AINS ne peuvent offrir qu’un soulagement à court terme, ils ne doivent pas remplacer les principes fondamentaux d’un entraînement efficace, d’une récupération adéquate et de la prévention des blessures. Donnez toujours la priorité à votre santé et consultez un médecin avant de prendre la décision d’utiliser des AINS comme l’ibuprofène pour gérer la douleur pendant l’entraînement.
Conclusion
Alors que les individus, les athlètes et les professionnels de la santé sont aux prises avec ces complexités, la décision d’utiliser l’ibuprofène pour la récupération après l’effort devient une question de réflexion approfondie. Trouver l’équilibre entre le soulagement à court terme et les adaptations à long terme est un défi à multiples facettes qui nécessite une compréhension approfondie des réponses physiologiques du corps à l’exercice et aux médicaments.
Le lien potentiel entre l’ibuprofène et la récupération après l’exercice est un sujet marqué par une interaction délicate d’avantages et d’inconvénients potentiels. Bien que les effets analgésiques et anti-inflammatoires immédiats de l’ibuprofène puissent offrir un répit face à l’inconfort induit par l’exercice, son impact sur les adaptations à long terme soulève des questions quant à sa pertinence en tant que stratégie de récupération. Alors que la quête d’une récupération optimisée à l’effort se poursuit, des décisions éclairées concernant l’utilisation de l’ibuprofène doivent être prises sur la base d’une compréhension de ses implications potentielles à la fois en termes de soulagement aigu et de gains de performance durables.
Références :
- Wallace, J.L. et Soldato, P.D., 2003. Le potentiel thérapeutique des AINS. Pharmacologie fondamentale et clinique, 17(1), pp.11-20.
- Davis, A. et Robson, J., 2016. Les dangers des AINS : regardez des deux côtés. British Journal of General Practice, 66(645), pages 172-173.
- Bushra, R. et Aslam, N., 2010. Un aperçu de la pharmacologie clinique de l’ibuprofène. Journal médical d’Oman, 25(3), p.155.
- Lipman, GS, Shea, K., Christensen, M., Phillips, C., Burns, P., Higbee, R., Koskenoja, V., Eifling, K. et Krabak, B.J., 2017. Effet ibuprofène versus placebo sur les lésions rénales aiguës lors des ultramarathons : un essai contrôlé randomisé. Journal de médecine d’urgence, 34(10), pp.637-642.
- Howell, J.N., Conatser, RR, Chleboun, GS, Karapondo, DL. et Chila, A.G., 1998. L’effet des anti-inflammatoires non stéroïdiens sur la récupération après une blessure musculaire induite par l’exercice 2. Ibuprofène. Journal de la douleur musculo-squelettique, 6(4), pp.69-83.
- Fraga, GS, Aidar, F.J., Matos, DG, Marçal, AC, Santos, J.L., Souza, R.F., Carneiro, AL, Vasconcelos, AB, Da Silva-Grigoletto, ME, van den Tillaar, R. et Cabral, BT, 2020. Effets de la consommation d’ibuprofène sur les lésions musculaires, température corporelle et puissance musculaire chez les athlètes paralympiques de dynamophilie. Revue internationale de recherche environnementale et de santé publique, 17(14), p.5157.
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