ECG normal mais toujours des douleurs thoraciques ? Quand une angiographie est nécessaire

Introduction

Le scénario est familier dans les salles d’urgence de tout le pays : un patient arrive avec des douleurs thoraciques, il est rapidement évalué, on lui fait passer un électrocardiogramme (ECG ou ECG), et le résultat revient « normal ». Souvent, ils reçoivent leur congé avec pour instruction de faire un suivi auprès de leur médecin, ce qui les laisse confus, soulagés, mais toujours inquiets. Après tout, un ECG normal ressemble à un signal « tout est clair ».

Cependant, la communauté médicale sait qu’un ECG normal n’est pas une garantie d’un cœur sain et, dans de nombreux cas, ce n’est que le début du parcours diagnostique. Cet article expliquera les limites cruciales d’un ECG, décodera les raisons cachées pour lesquelles votre cœur pourrait encore souffrir et détaillera les prochaines étapes, de l’imagerie avancée à l’angiographie, dont vous pourriez avoir besoin pour obtenir un diagnostic définitif.

Le rôle de l’ECG

Un électrocardiogramme (ECG) est un outil de diagnostic fondamental en médecine d’urgence. Il s’agit d’un test rapide et non invasif qui enregistre les signaux électriques de votre cœur. Son objectif principal dans le contexte de douleurs thoraciques est d’identifier un infarctus du myocarde avec sus-décalage ST (STEMI), un type grave de crise cardiaque provoqué par un blocage complet et soudain d’une artère coronaire majeure. Un STEMI produit un changement électrique très spécifique et spectaculaire sur un ECG, provoquant une intervention immédiate et salvatrice.

L’inconvénient majeur d’un ECG est toutefois qu’il s’agit d’un instantané dans le temps. Cela peut être tout à fait normal si :

  • La douleur a déjà disparu au moment où l’ECG est réalisé.
  • Le blocage n’est pas suffisamment grave pour provoquer une modification majeure du rythme électrique du cœur.
  • Le problème n’est pas lié à une grosse artère, ou bien il s’agit d’un spasme passager.

En fait, jusqu’à 50 % des personnes victimes d’une crise cardiaque peuvent avoir un ECG initialement normal ou non diagnostique. Pour cette raison, un ECG normal ne constitue pas un « tout est clair » définitif et ne devrait pas être le dernier mot dans une évaluation de la douleur thoracique.

3 raisons pour lesquelles votre cœur peut vous faire mal de toute façon

Si un ECG normal n’exclut pas un problème cardiaque, que pourrait-il se passer d’autre ? Voici trois principales raisons cardiaques pour lesquelles vous pourriez encore ressentir des douleurs thoraciques :

Raison n°1 : Maladie microvasculaire coronarienne (MVD)

Il s’agit d’une maladie qui affecte les artères minuscules et plus petites qui bifurquent des artères principales du cœur. Ils peuvent avoir des spasmes ou présenter des blocages trop petits pour être détectés par un angiogramme standard ou apparaître sur un ECG standard. Il s’agit d’une cause particulièrement fréquente de douleurs thoraciques chez les femmes et est parfois appelée « syndrome X » ou coronaropathie non obstructive. Ces symptômes peuvent être graves, mais un ECG sera parfaitement normal car le problème n’est pas un blocage à grande échelle d’une artère majeure.[2]

Raison n°2 : spasme de l’artère coronaire

Parfois, une artère coronaire peut se contracter ou avoir des spasmes soudainement et temporairement, limitant le flux sanguin vers le muscle cardiaque. Cela peut provoquer de graves douleurs thoraciques connues sous le nom d’angine de Prinzmetal. Le spasme peut survenir au repos, souvent la nuit ou tôt le matin. Si le spasme est résolu au moment où un ECG est réalisé, le signal électrique semblera normal, même si la douleur était le signe d’un problème réel et temporaire de circulation sanguine.

Raison n°3 : Plaque non obstructive

L’accumulation de plaque dans les artères coronaires peut constituer un problème important même si elle ne provoque pas de blocage. Si cette plaque se rompt, cela peut provoquer une réponse inflammatoire soudaine et des douleurs, même si cela ne provoque pas un blocage suffisamment important pour apparaître sur un ECG. C’est souvent la cause sous-jacente de l’angor instable, une condition qui peut conduire à une crise cardiaque même avec un ECG initial normal.[4]

Quelle est la prochaine étape ?

Étant donné qu’un ECG normal ne garantit pas un cœur sain, une évaluation appropriée de la douleur thoracique doit aller au-delà de ce test initial.

  • Biomarqueurs cardiaques :Des analyses de sang mesurant les niveaux d’enzymes comme la troponine sont souvent effectuées aux urgences. La troponine est une protéine libérée dans le sang lorsque le muscle cardiaque est endommagé. Même si un seul test négatif au cours des deux premières heures n’exclut pas une crise cardiaque, une série de tests négatifs sur quelques heures peut donner plus de confiance.
  • Tests de résistance :Si un patient est stable et qu’une crise cardiaque est exclue grâce aux biomarqueurs, l’étape suivante est souvent un test d’effort. Ce test est conçu pour soumettre le cœur à un stress contrôlé (soit en marchant sur un tapis roulant, soit avec des médicaments) afin de provoquer des symptômes et de révéler des problèmes de circulation sanguine qui ne sont pas apparents au repos. Un test de résistance anormal est une forte indication qu’une évaluation plus approfondie est nécessaire.[5]
  • Angiographie coronarienne CT (CTCA) :Ce test non invasif a changé la donne pour évaluer les douleurs thoraciques. Un CTCA utilise un scanner puissant et un colorant de contraste pour créer une image 3D des artères coronaires. Il peut visualiser l’accumulation de plaque et les rétrécissements, donnant ainsi une image claire de l’état des artères, ce qu’un ECG standard ne peut pas fournir. Il peut être particulièrement utile en cas de maladie microvasculaire ou de plaque non obstructive, car il permet de détecter la présence d’une maladie même si elle ne provoque pas encore de blocage majeur.

La question de l’angiographie : quand la réponse finale est nécessaire

Le terme « angiographie » fait généralement référence à une angiographie coronarienne traditionnelle, qui est une procédure invasive. Il s’agit du test définitif ultime pour détecter les blocages et il est souvent nécessaire lorsque d’autres tests suggèrent un problème important.

Vous pourriez avoir besoin d’une angiographie traditionnelle même avec un ECG normal si :

  • Vos symptômes sont sévères, persistants et réapparaissent malgré un ECG normal.
  • Votre CTCA montre un blocage important qui nécessite un examen plus détaillé ou nécessite une intervention immédiate (comme la pose d’un stent).
  • Un test d’effort est positif, indiquant un problème de circulation sanguine qui doit être définitivement diagnostiqué et éventuellement traité.

Une angiographie traditionnelle est la référence car elle peut montrer l’emplacement exact et la gravité d’un blocage et, si nécessaire, une intervention immédiate comme une angioplastie et la pose d’un stent peut être réalisée au cours de la même séance.

Votre plan d’action

Si vous avez ressenti des douleurs thoraciques et que vous avez été renvoyé chez vous avec un ECG normal, il est essentiel de ne pas ignorer vos symptômes. Voici un plan d’action clair :

  • Suivi avec un cardiologue :C’est votre étape la plus importante. Expliquez vos symptômes et l’ECG normal et demandez une évaluation cardiaque plus complète.
  • Discutez des tests supplémentaires :Discutez avec votre médecin pour savoir si une angiographie coronarienne CT, un test d’effort ou des biomarqueurs cardiaques sont appropriés à votre cas spécifique.
  • Soyez votre propre défenseur :C’est vous qui connaissez mieux votre corps. Si la douleur revient ou s’aggrave, n’hésitez pas à retourner aux urgences et n’oubliez pas de les informer que vous ressentez des douleurs thoraciques récurrentes malgré un précédent ECG normal.