L’arthrose cervicale affecte-t-elle les jambes et provoque-t-elle une faiblesse des jambes ?

85 pour cent des adultes de plus de 60 ans souffrent d’arthrose cervicale.(1)

L’arthrose cervicale, comme son nom l’indique, affecte le plus souvent la région cervicale et, par conséquent, les fonctions exercées par la colonne cervicale sont également affectées. Elle est généralement associée à la présentation d’un plus grand nombre de symptômes du haut du corps impliquant les bras, le tronc et la région du cou. Mais ce n’est pas toujours le cas, car l’arthrose cervicale peut également affecter le bas du corps, notamment les jambes, les cuisses, le torse, etc.(2)

Lorsque les changements survenant dans la colonne cervicale s’accumulent sur une longue période, il se produit alors une hernie discale cervicale et une compression de l’ensemble de la moelle épinière. Cela dénote un changement chronique, mais peut également survenir sous la forme d’un épisode aigu après une cause déclenchante, telle que soulever des poids lourds, une chute soudaine d’une hauteur, un claquement du cou, etc.(2)

L’arthrose cervicale affecte-t-elle les jambes et provoque-t-elle une faiblesse des jambes ?

La hernie discale provoque l’effondrement de l’espace disponible autour dumoelle épinièreet c’est ce qu’on appelle la sténose cervicale. La moelle épinière est entièrement comprimée, ce qui entraîne une perturbation de sa fonction. Elle affecte tout le corps, y compris les jambes, et les symptômes peuvent aller d’une simple faiblesse des jambes à une paralysie complète des jambes. Faiblesse des jambes ouparalysiepeut également survenir dans le syndrome de lésion transversale et le syndrome de Séquard brun(2).

Pour comprendre le mécanisme d’implication de la jambe dans l’arthrose cervicale, il est très important d’examiner la disposition des voies de la moelle épinière. Les voies sensorielles appelées voies spinothalamiques, qui transmettent la sensation de douleur et de température du corps au cerveau, sont disposées au niveau cervical de manière à ce que les fibres sacrées soient situées à la partie la plus externe et les fibres cervicales à la partie la plus interne du tractus.

Lorsqu’il y a une arthrose cervicale dans sa phase initiale, elle commence par affecter la partie la plus interne, ce qui entraîne une perturbation de la fonction des fibres cervicales et le haut du corps présente des symptômes de perte de sensation. Les fibres les plus externes de la région sacrée sont intactes et les jambes ne présentent aucun symptôme. Mais en cas de sténose complète de l’espace rachidien, les fibres les plus externes sont également affectées et le patient présente une perte de sensations dans le bas du corps.

Il en va de même pour le tractus corticospinal, responsable de la transmission de l’impulsion motrice du cerveau aux muscles. La disposition du tractus corticospinal au niveau cervical est similaire à celle du tractus spinothalamique mais est située en avant. Il provoque des symptômes de faiblesse des muscles du haut du corps dans sa présentation initiale et plus tard, il peut également impliquer le bas du corps, puis il y a le symptôme de faiblesse des jambes et de paralysie des jambes.(3).

Une atteinte vésicale/intestinale peut également être observée à un stade ultérieur de la maladie conduisant à l’incontinence urinaire et fécale. Les fibres de la colonne postérieure ont une disposition opposée à celle des voies sensorielles et motrices mais sont situées en arrière dans la moelle épinière et interviennent au niveau de cette dernière. Ainsi, son implication dans le haut et le bas du corps peut se présenter en même temps.

Conclusion

Il est fort possible que le patient atteint d’arthrose cervicale présente des symptômes de faiblesse et de paralysie des jambes. Elle peut être unilatérale ou bilatérale selon l’étendue de l’atteinte de la moelle épinière. Mais cela se produit généralement soit dans l’épisode aigu, lorsqu’il y a un effondrement soudain des vertèbres cervicales sous l’effet d’un mécanisme de blessure, soit dans les stades ultérieurs d’un cas chronique d’arthrose cervicale. Cela peut également conduire à l’implication du système autonome qui contrôle les sphincters comme celui de la vessie ou de l’intestin, présentant une plainte d’incontinence. L’avantage de l’arthrose cervicale est qu’elle évolue très lentement et peut être maîtrisée grâce à des mesures adéquates.

Références :

  1. https://orthoinfo.aaos.org/en/diseases–conditions/cervical-spondylosis-arthritis-of-the-neck/
  2. https://emedicine.medscape.com/article/306036-treatment?src=android&ref=share
  3. https://michaeldmann.net/mann6.html

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