Effets secondaires des graines de chanvre

Découvrez les effets secondaires des graines de chanvre que vous devez connaître.

Fleur de cannabis au début de la floraison. On peut voir une multitude de petits points blancs sur les feuilles, ce sont les trichomes qui contiennent, entre autres, du THC et du CBD.

Les effets secondaires des graines de chanvre

Les principes actifs du chanvre peuvent être bénéfiques pour la santé dans de nombreuses pathologies mais ce sont surtout les effets psychoactifs qui sont recherchés par les utilisateurs non médicaux.

L’utilisation de graines de chanvre provoque classiquement une sensation d’euphorie et une exaltation psychique modérée liée au THC, un relâchement musculaire lié au THC et au CBD puis une légère sédation liée au CBD et à certains terpènes.

Les effets surviennent après quelques minutes par inhalation et environ une heure après ingestion, et durent respectivement 2 heures et 8 heures en moyenne. A la posologie habituelle, ces effets sont généralement moins puissants que ceux de l’alcool ou des anxiolytiques (Xanax©, Lexomyl©…) mais certains individus sont plus sensibles que d’autres aux effets du chanvre dont l’usage n’est pas anodin , ni dénué de risques.

Certaines populations sont plus vulnérables ou plus à risque de développer des complications liées à la consommation de cannabis. C’est notamment le cas des adolescents (risque d’addiction multiplié par 2), des femmes enceintes ou allaitantes, des sujets ayant des antécédents de maladies psychiatriques ou cardiovasculaires (risque de décompensation).

Les effets obtenus dépendent de la quantité et du chémotype du chanvre consommé (concentrations des différents principes actifs), du sujet (antécédents médicaux et psychiatriques), de son environnement et des modalités d’utilisation (habitude de consommation et mode d’administration).

L’effet secondaire psychoactif des graines de chanvre est lié à l’action du THC sur les récepteurs CB1 dans le cerveau. Cette interaction peut avoir des effets opposés selon la concentration de THC qui est anxiolytique à faible dose et anxiogène à forte dose. L’effet du THC est limité par la présence de cannabidiol (CBD), ce qui explique que le Sativex (THC + CBD) soit bien mieux toléré que le Marinol (THC pur).

Le chanvre contient de nombreux autres principes actifs en plus du THC qui peuvent avoir une action synergique, complémentaire ou antagoniste, comme par exemple le myrcène, responsable d’une forte action sédative. Les effets secondaires sont fortement atténués chez les « consommateurs quotidiens » par le phénomène de tolérance, mécanisme impliqué dans le processus de dépendance aux drogues.

Les effets physiques du THC chez le consommateur occasionnel sont largement décrits :

• Les principes actifs du chanvre peuvent être bénéfiques pour la santé dans de nombreuses pathologies

• dilatation des vaisseaux sanguins (yeux rouges)

• diminution de la sécrétion salivaire (bouche sèche)

•rythme cardiaque augmenté

•Augmentation de l’appétit

• dilatation des bronches

• inhibition motrice

• relaxation musculaire

Sur le plan psychologique, l’emprise du THC provoque peu de perturbations du comportement ou du jugement, contrairement à l’intoxication alcoolique. Il génère :

• une sensation de plaisir et de bien-être

•une amplification des perceptions (sentiment d’expérience plus intense)

•un développement des associations d’idées (imagination plus fertile)

•une distorsion spatio-temporelle (désorientation spatiale et impression de temps augmenté),

• une diminution de la durée de la mémoire (capacité réduite à mémoriser immédiatement)

• troubles de la coordination (diminution des réflexes)

A. Les effets secondaires de l’utilisation du chanvre à court terme

Attention ! Une surdose peut survenir avec l’administration orale de cannabis. Consommer le produit par petites portions, en espaçant le plus possible, même si aucun effet n’est observé. Cependant, manger du cannabis est beaucoup plus sain que de le fumer.

Ivresse pathologique (bad trip) :

Pris dans de mauvaises conditions (circonstances stressantes ou inappropriées, surdosage…), le THC peut provoquer de l’anxiété et un sentiment de persécution (paranoïa) qui pourraient bien être renforcés par la pénalisation de la consommation.

Dans de rares cas, le THC provoque des effets secondaires indésirables tels que des tremblements, des nausées, une confusion ou une suffocation pouvant entraîner une attaque de panique ou une syncope vagale. Ces effets liés à un surdosage s’observent surtout chez les néophytes ou en cas d’administration orale.

Des expériences psychiques difficiles, comme une bouffée délirante aiguë (pharmacopsychose cannabique) ont été rapportées de manière anecdotique en cas d’administration de très fortes doses de THC chez des sujets naïfs, sans CBD en concentration suffisante, un antidote ayant cliniquement démontré ses propriétés antipsychotiques. .

Il n’y a pas de lien de causalité évident entre la présence de THC dans le sang et le risque accru d’accident mortel

Accidents de la route

Selon une étude , la consommation récente de cannabis est associée à une altération significative de la capacité de conduire, notamment chez les usagers occasionnels. Sous l’influence du THC, les réactions sont ralenties, le champ de vision est rétréci et des troubles de la coordination motrice peuvent apparaître. Dans le même temps, on observe cependant chez ces usagers une conduite plus prudente objectivée par une réduction de la vitesse et une augmentation des distances de sécurité.

De nombreux facteurs humains influencent la survenue d’accidents de la circulation : les principaux sont la consommation d’alcool, la vitesse excessive, la fatigue et la distraction. La consommation d’alcool en combinaison avec du cannabis augmente les risques.

Bien que cela soit particulièrement contre-intuitif, même au sein de la communauté des usagers, il n’y a pas de lien de causalité évident entre la présence de THC dans le sang (sans alcool associé) et le risque accru d’accidents. mortelle, notamment parce que l’excès de risque observé (1,8) est trop faible pour permettre une décision. A titre de référence, le seuil légal autorisé pour l’alcool (0,5 gr/l) entraîne un risque majoré de 2,5.

B. Les effets secondaires de l’utilisation du chanvre à moyen terme

Les risques à moyen terme sont surtout liés au THC : ce sont les troubles de l’adaptation et la dépendance. Ces troubles concernent en premier lieu les sujets les plus vulnérables aux abus et aux addictions, c’est-à-dire les jeunes et les personnes en perte de repères. Ces troubles ne concernent généralement pas un usage occasionnel ou régulier (> 10 mois) mais un usage quotidien.

Troubles de la mémoire et de l’adaptation

Le THC n’est pas neurotoxique. Si la consommation aiguë de cannabis perturbe les fonctions cognitives de manière transitoire et spontanément résolutive, la consommation régulière dans la population adulte n’est pas corrélée à une baisse des performances cognitives en dehors des périodes d’influence.

L’apport des nouvelles techniques d’imagerie a pu mettre en évidence des modifications structurelles et fonctionnelles du cerveau chez les usagers chroniques, réversibles après sevrage, sans pour autant conclure à une diminution des performances cliniques. Ces éléments mis en évidence dans une méta-analyse récente reflètent probablement une adaptation neuronale à une exposition chronique au cannabis.

L’influence du chanvre affecte principalement la mémoire de travail. Une consommation soutenue peut cependant entraîner une fatigue physique et intellectuelle. Une utilisation intensive agit comme un anesthésique émotionnel et peut favoriser la procrastination ou ralentir l’exécution des taches.

L’utilisation de drogues psychoactives affecte le système limbique, provoquant une satisfaction en dehors d’un processus d’équilibre homéostatique et une moindre prise de conscience du contexte environnant. Cette action n’est pas spécifique au cannabis dont l’effet sur la mémorisation reste faible.

S’il n’est presque jamais problématique chez les adultes socialement intégrés, l’usage régulier du chanvre peut, en revanche, freiner l’adolescent dans ses acquisitions, sa capacité à entreprendre et à créer, surtout si cette dernière est déjà rompue. ou en difficulté scolaire.

En cas de fortes doses cumulées à l’adolescence, il pourrait entraîner une légère baisse des performances cognitives à l’âge adulte selon plusieurs études prospectives, dont la cohorte Dunedin. Cependant, ces études sont limitées par la méconnaissance de la composition des produits consommés et leur association fréquente avec le tabac ou d’autres toxiques.

Dans tous les cas, une utilisation soutenue et régulière à un âge précoce peut avoir des conséquences néfastes durables sur le plan neurocognitif car le cerveau n’est pas encore mature, en particulier la zone préfrontale, la zone limbique et leurs connexions. Le système endocannabinoïde serait impliqué dans cette maturation cérébrale.

Il est actuellement établi que la consommation régulière de drogues à l’adolescence perturbe le phénomène d’élagage synaptique, ce qui justifie des mesures de protection des mineurs étendues à tous les produits, sachant que les alcoolismes massifs chez les adolescents (binge drinking) sont beaucoup plus préoccupants dans ce domaine, entraînant des troubles cognitifs plus importants que ceux associés à la consommation de cannabis à l’âge adulte.

Le phénomène d’élagage synaptique est objectivé par une myélinisation de certains circuits neuronaux, a priori les plus adaptés, et consiste schématiquement à sélectionner les comportements à privilégier par rapport aux situations nouvelles.

Les capacités de raisonnement augmentent pendant l’adolescence, ainsi que la myélinisation des neurones, pour permettre la prise de décision, la résolution de problèmes, l’adaptation comportementale à la situation et la prise de risques. La précocité et la répétition des prises de drogue, ainsi que les vulnérabilités génétiques ou acquises lors de stress relationnels antérieurs, contribuent à perturber l’acquisition des apprentissages et interfèrent dans la construction de repères.

En cas d’utilisation quotidienne apparaît le risque de dépendance et peut alors survenir des problèmes relationnels, scolaires et professionnels. Le syndrome amotivationnel avec désintérêt pour les activités habituelles n’est en fait qu’un symptôme possible d’addiction dans le cadre d’une forte consommation d’alcool au quotidien.

L’addiction

La dépendance au cannabis est faible et réversible. Elle concerne 5 à 10% des utilisateurs de chanvre selon les études. Ce risque augmente avec la fréquence d’utilisation, la précocité de l’utilisation quotidienne (avant 25 ans) ou l’existence de troubles psychiatriques sous-jacents. Ce risque diminue en cas de consommation sans tabac, de structure psychologique équilibrée et d’environnement social favorable. La pénalisation de l’usage crée clairement un environnement défavorable pour les usagers, propice au développement d’addictions.

“Bien que les cannabinoïdes soient considérés par certains comme une drogue, leur potentiel de dépendance est considérablement inférieur à celui d’autres produits prescrits ou d’autres substances nocives.”

2011 Institut national du cancer des États-Unis

L’utilisation du chanvre peut créer une dépendance si elle est consommée quotidiennement. Cette dépendance, essentiellement psychologique, peut s’installer progressivement chez les utilisateurs quotidiens et peut être forte chez les utilisateurs chroniques, constamment sous l’effet du produit. Chez l’utilisateur quotidien, l’arrêt de la consommation peut entraîner un syndrome de sevrage limité pendant quelques jours, tel qu’irritabilité, insomnie et transpiration, avec un pic entre 2 à 4 jours après l’arrêt.

L’addiction au chanvre peut rester longtemps sans problème chez des adultes non vulnérables, même chez certains consommateurs intensifs, car elle n’entraîne généralement pas de troubles du comportement et n’affecte que peu la vie sociale de l’utilisateur.

La recherche du plaisir procuré par l’usage contribue au renforcement des comportements de consommation et le THC agit comme tout produit psychotrope sur les circuits de la motivation. Un phénomène de tolérance pharmacologique aux effets psychoactifs du THC est observé chez les utilisateurs quotidiens (effets réduits) et peut conduire à un usage intensif sans conséquences évidentes à première vue.

Cette tolérance disparaît rapidement après l’arrêt de la consommation (36 heures en moyenne). Contrairement à la tolérance à l’alcool, ce phénomène semble relever davantage de mécanismes pharmacodynamiques que pharmacocinétiques conduisant à une baisse sélective et réversible de l’expression des récepteurs CB.

Les effets secondaires à long terme de l’utilisation des graines de chanvre

« Le cannabis n’est pas une substance bénigne. C’est un médicament puissant qui offre un large spectre d’effets. Cependant, à l’exception des effets négatifs associés aux produits de combustion, les effets secondaires indésirables du cannabis restent comparables aux effets tolérés des autres drogues. “

1999 Institut de médecine des États-Unis

Maladies respiratoires et cardiovasculaires liées à la combustion.

Grâce à la vaporisation, les risques physiques liés à la consommation de chanvre fumé sont minimisés. Les cannabinoïdes contenus dans le Chanvre sont libérés à partir de 105°

En cas d’utilisation occasionnelle ou régulière (<10 mois), les risques d’une utilisation à long terme n’ont pas été démontrés.

En cas d’utilisation quotidienne, le principal risque à long terme n’est pas lié aux principes actifs, mais à la manière de consommer le chanvre. Dans la majorité des cas, le cannabis est consommé mélangé à du tabac et roulé dans une feuille, mais il existe des modes d’administration nettement moins toxiques qui tendent à se développer au sein de la communauté des usagers ces dernières années, par exemple la vaporisation ou l’ingestion.

La toxicité liée à la combustion du chanvre est probablement proche de celle du tabac compte tenu de la similitude de la composition des fumées issues de la combustion de chacun des produits. Une toxicité légèrement inférieure à celle du tabac est possible et pourrait être liée au rôle protecteur des principes actifs du chanvre au niveau pulmonaire et cardiovasculaire.

Le système respiratoire est alors exposé aux mêmes risques de bronchite chronique, d’ emphysème et de cancer broncho-pulmonaire, avec toutefois une fréquence plus faible observée dans plusieurs études, potentiellement liée aux vertus des cannabinoïdes.

Une étude récente a par exemple montré que la relation entre la dose de cannabis fumé et les troubles ventilatoires n’était pas linéaire comme pour le tabac : à faible dose (2-3 épisodes de consommation dans les 30 derniers jours), il existe probablement un effet protecteur effet des principes actifs du cannabis sur les fonctions pulmonaires, ainsi que des effets délétères qui prennent le relais à partir d’une certaine dose cumulée.

La cigarette de chanvre ou « joint », aussi toxique que celle du tabac

La toxicité liée à la combustion serait légèrement inférieure à celle du tabac grâce au rôle protecteur des principes actifs du chanvre au niveau pulmonaire et cardiovasculaire.

« Qualitativement, la fumée de cannabis contient au moins les mêmes composants que la fumée de tabac, à l’exception majeure qu’il existe environ 60 autres cannabinoïdes introuvables dans le tabac. De plus, le tabac contient de la nicotine que l’on ne trouve pas dans le cannabis. De nombreux ingrédients communs au cannabis et au tabac sont connus pour être toxiques pour les tissus du système respiratoire.

Ces composés toxiques comprennent l’acide cyanhydrique, les oxydes d’azote, l’acroléine, les aldéhydes réactifs et plusieurs cancérigènes connus. Il est donc raisonnable de s’attendre à ce que des inhalations répétées de ces composés nocifs dans la fumée de cannabis puissent avoir, à long terme, des effets délétères sur les poumons comparables à ceux observés chez les fumeurs réguliers de tabac. ”

 2001 Tachkine DP

Résumé des dégâts

Le plus souvent, l’usage du chanvre n’est pas ou peu problématique sur le plan individuel ou sociétal car les utilisateurs sont adultes et consomment avec modération. Les dégâts concernent principalement deux populations cibles : les jeunes et les usagers quotidiens.

Les principaux dommages consistent en des troubles d’adaptation et une dépendance chez les jeunes qui peuvent se développer à moyen terme en cas d’utilisation quotidienne.

Chez les utilisateurs quotidiens, les principaux dégâts sont liés à la combustion, une pratique à risque sur le long terme, à l’origine de maladies respiratoires et cardiovasculaires.

Certains dommages liés à l’usage du chanvre sont anecdotiques par leur fréquence, remettant en cause l’imputabilité même du chanvre dans la genèse de ces troubles, c’est le cas notamment de la schizophrénie et de la conduite sous l’effet du THC, pourtant volontiers présentés dans le médias comme les nouveaux dangers du cannabis (voir idées reçues). D’autres perceptions s’opposent à la réalité, aussi incroyable que cela puisse paraître. Ainsi, la majorité des Français pensent que le chanvre est une étape de l’héroïne, alors que son utilisation faciliterait au contraire le sevrage des opiacés, le cannabidiol (CBD) est actuellement étudié pour son potentiel. anti craving (diminution des envies de consommer).

Les projecteurs sont régulièrement braqués sur des leurres qui masquent les dangers réels de l’utilisation du chanvre et ne distinguent pas les populations cibles. Il apparaît donc essentiel de se débarrasser des mythes alarmistes qui n’ont pas été prouvés scientifiquement et de cesser de prêter attention à des troubles anecdotiques qui n’ont pas leur place dans les politiques de santé publique.

Dommages comparés par produit

Les experts scientifiques du monde entier s’accordent à dire que la dépendance et, plus généralement, les dommages aux individus sont nettement moindres que ceux associés à l’alcool, au tabac et à certaines drogues. Ces éléments sont connus depuis le rapport Laguardia en 1944 mais cela n’a pas empêché la diabolisation de cette substance concomitante à son interdiction.

Les experts scientifiques du monde entier s’accordent également à dire que les dommages sociétaux, notamment les conséquences sociales de la consommation de cannabis, sont nettement moindres que ceux liés à l’alcool (coût judiciaire exclu car il ne dépend pas directement de l’usage).

Les travaux de Nutt (Royaume-Uni) font consensus dans ce domaine et les conclusions des experts de la Fédération française d’addictologie vont dans le même sens.

Nous espérons que l’article sur les effets secondaires des graines de chanvre que vous devriez connaître vous a été utile.