Ces dernières années, les régimes végétariens et végétaliens ont suscité une attention considérable, étant salués dans le monde entier pour leurs bienfaits potentiels pour la santé et leurs considérations éthiques. Cependant, au milieu de l’enthousiasme, cesmodes de vie alimentairesont également été entourés d’idées fausses et de mythes.
Explorer le paysage du végétarisme et du véganisme implique souvent de naviguer dans un labyrinthe d’informations contradictoires, de malentendus et d’incertitudes. Ce voyage est crucial pour comprendre le véritable impact, les avantages et les inconvénients potentiels de l’adoption de ces choix alimentaires. En s’appuyant sur les preuves scientifiques, l’analyse nutritionnelle et les considérations de santé, il devient essentiel de démêler ces mythes pour offrir de la clarté et des choix éclairés aux personnes qui envisagent ou adhèrent déjà à un régime végétarien ou végétalien. Poursuivez votre lecture pour en savoir plus sur les mythes médicaux associés aux régimes végétariens et végétaliens.
Mythe 1 : Tous les régimes à base de plantes sont automatiquement sains
La perception selon laquelle tous les régimes à base de plantes sont intrinsèquement sains a gagné du terrain ces dernières années, en grande partie grâce à des études liant la consommation de viande rouge à divers problèmes de santé tels quecancer du côlon,obésité,maladie cardiaque, etdiabète.(1,2,3,4)Même si réduire ou éliminer la viande rouge de son alimentation peut sembler bénéfique, supposer que tout régime végétarien ou végétalien garantit automatiquement une meilleure santé peut être trompeur. La vérité réside dans la diversité et la qualité des aliments consommés dans le cadre de ces régimes alimentaires.
Le simple fait d’éliminer la viande de son alimentation ne garantit pas une santé optimale. Par exemple, se nourrir uniquement d’options végétales transformées, riches en sodium ou déficientes nutritionnellement, comme consommer uniquement des chips, peut difficilement être considéré comme un mode de vie végétalien sain. Notamment, tout comme toutes les viandes ne présentent pas les mêmes risques pour la santé, tous les aliments d’origine végétale n’offrent pas la même valeur nutritionnelle.
De plus, il est essentiel de faire la distinction entre les différents types de viande ; alors que les viandes transformées et rouges sont associées à des effets néfastes sur la santé, la viande blanche maigre et le poisson ne partagent pas les mêmes risques pour la santé. Étonnamment, certains substituts de viande, souvent perçus comme des alternatives plus saines, peuvent être riches en sodium. Des études analysant la teneur en sel des hamburgers végétariens ont révélé des niveaux de sel dépassant ceux des hamburgers au bœuf traditionnels, rivalisant même avec la teneur en sel des produits de restauration rapide comme les frites McDonald’s.(5,6)
Essentiellement, supposer que tout régime alimentaire à base de plantes est intrinsèquement plus sain néglige le rôle important joué par la qualité, la diversité et le contenu nutritionnel des aliments choisis dans le cadre de ces choix alimentaires. La prise de conscience des pièges potentiels et le choix d’un régime alimentaire à base de plantes bien équilibré et riche en nutriments sont essentiels pour récolter les bienfaits pour la santé associés aux modes de vie végétariens ou végétaliens.
Mythe 2 : Les végétariens et les végétaliens manquent d’apports adéquats en protéines
L’idée fausse selon laquelle les individus qui suivent un régime végétarien ou végétalien ont du mal à obtenir suffisamment de protéines est répandue, mais elle est loin d’être la réalité. Les sources de protéines sont abondantes dans le monde végétal, offrant diverses options pour répondre aux besoins quotidiens en protéines.(7)
Contrairement à la croyance selon laquelle les protéines proviennent uniquement de produits d’origine animale, les végétariens et les végétaliens disposent de nombreux choix riches en protéines.Produits laitierset les œufs, répandus dans unrégime végétarien, sont d’excellentes sources de protéines. Pour les végétaliens, une variété d’alternatives comme le seitan, le tofu, les lentilles, les pois chiches, divers haricots, l’épeautre, la spiruline, le quinoa, l’avoine, le riz sauvage, ainsi qu’un assortiment de graines et de noix, apportent une teneur substantielle en protéines.(8)
Étonnamment, certains légumes contribuent également à l’apport en protéines. Les légumes riches en nutriments tels que les épinards, les asperges, le brocoli, les artichauts, les pommes de terre, les pois, les choux de Bruxelles et les patates douces contiennent des quantités notables de protéines, démystifiant ainsi l’idée selon laquelle les protéines proviennent uniquement d’aliments d’origine animale.
De plus, des études affirment qu’un régime végétarien et végétalien bien planifié peut répondre de manière adéquate aux besoins en protéines. La recherche indique que les sources de protéines végétales, lorsqu’elles sont combinées stratégiquement tout au long de la journée, offrent une gamme complète d’acides aminés essentiels nécessaires à une santé optimale.(9,10)
Par conséquent, l’idée selon laquelle les végétariens et les végétaliens ont du mal à acquérir suffisamment de protéines est une idée fausse.
Mythe 3 : Le végétarisme garantit la perte de poids
Il existe une idée fausse très répandue selon laquelle l’adoption d’un mode de vie végétarien ou végétalien garantit automatiquement une perte de poids. Cependant, la réalité n’est pas aussi simple que cela. Il est important de comprendre que tous les régimes végétariens ou végétaliens ne correspondent pas àperte de poids. Consommer un surplus de calories provenant d’aliments d’origine végétale dépourvus de produits d’origine animale peut facilement entraîner une prise de poids.
En réalité, la clé d’une gestion efficace du poids ne repose pas uniquement sur l’élimination des produits d’origine animale. Au lieu de cela, il repose sur une alimentation équilibrée et saine combinée à desactivité physique. Perdre du poids ne nécessite pas non plus de supprimer les aliments d’origine animale, mais se concentre plutôt sur l’apport calorique global et les choix de mode de vie.
Bien qu’il existe des preuves suggérant que les régimes à base de plantes sont liés à la perte de poids, il n’est pas exact de supposer une perte de poids garantie uniquement par l’adoption d’un régime végétarien ou végétalien. Plusieurs études ont mis en évidence les effets positifs des régimes à base de plantes sur le statut pondéral, le métabolisme et l’inflammation. Une étude, publiée dans Translational Psychiatry, a montré les avantages des régimes à base de plantes par rapport aux régimes conventionnels pour favoriser la perte de poids et améliorer la santé métabolique.(11)
De plus, une recherche publiée dans BMJ Open Diabetes Research and Care a mis en évidence l’impact positif des régimes à base de plantes sur les personnes atteintes de diabète, mettant l’accent sur une amélioration significative du poids, entre autres avantages pour la santé.(12)
Ainsi, même si l’adoption d’un régime végétarien ou végétalien peut potentiellement contribuer à la gestion du poids, il ne s’agit pas d’une formule garantie pour perdre du poids.
Mythe 4 : La consommation de produits laitiers est essentielle à la solidité des os
La consommation de produits laitiers n’est pas réellement une nécessité pour maintenir des os solides. Ce qui est crucial, c’est l’apport en calcium. Le calcium joue un rôle central dans diverses fonctions corporelles, telles que la régulation de la pression artérielle, la facilitation des contractions musculaires, la transmission des signaux nerveux et la coagulation du sang.(13)
Pour les personnes qui suivent un mode de vie végétalien, il devient impératif de garantir un apport adéquat en calcium provenant de sources végétales.
La bonne nouvelle est qu’il existe une abondance de sources de calcium d’origine végétale. Une variété d’aliments à base de soja, les haricots, les lentilles, les pois, les épinards, les navets, les figues, le lin, le chia, les graines de sésame, les algues et certaines noix – comme les amandes – offrent une riche teneur en calcium.(14)
Il est important de reconnaître que le calcium peut être obtenu grâce à une alimentation diversifiée à base de plantes. En incorporant ces aliments riches en calcium à leurs repas quotidiens, les végétaliens peuvent maintenir les niveaux optimaux de calcium nécessaires à la santé des os et au bien-être général, prouvant que les produits laitiers ne sont pas la seule source de ce nutriment essentiel.
Mythe 5 : Pour développer vos muscles, vous devez manger de la viande
Ce mythe est étroitement lié à l’idée fausse sur les protéines évoquée ci-dessus. Contrairement aux idées reçues, la consommation de viande n’est pas une condition préalable à la construction musculaire. Les protéines, le nutriment fondamental essentiel au développement musculaire, sont disponibles en abondance au-delà des sources animales.(15)
De nombreux aliments d’origine végétale sont d’excellentes sources de protéines, facilitant la croissance et la réparation musculaire. Des options comme les lentilles, les pois chiches, le tofu, le tempeh, le seitan, l’edamame, le quinoa,graines de chanvre, graines de chia,amandes, les cacahuètes et la spiruline sont riches en protéines. Ces sources alimentées par les plantes fournissent l’essentielacides aminésnécessaire à la synthèse musculaire, démystifiant l’idée selon laquelle la viande est le seul fournisseur de ce nutriment pour le développement musculaire.(16)
Une alimentation végétale bien équilibrée, riche en diverses sources de protéines, est plus que suffisante pour les personnes souhaitant améliorer leur force musculaire et atteindre leurs objectifs de remise en forme, niant ainsi la croyance selon laquelle la viande est un élément indispensable à la nutrition pour le développement musculaire.
Mythe 6 : La consommation de soja augmente le risque de cancer du sein
Il est important de savoir que la consommation d’aliments à base de soja n’augmente pas réellement le risque de cancer du sein chez l’humain. Les premières études menées sur des rongeurs suggéraient une corrélation potentielle entre les composés du soja (isoflavones) etcancer du seindéveloppement. Cependant, le métabolisme humain traite le soja différemment, ce qui conduit à un résultat différent.(17)
Une étude approfondie portant sur 52 795 femmes sans cancer n’a trouvé aucune association claire entre la consommation de soja et le risque de cancer du sein. Au lieu de cela, l’étude a révélé un lien entre la consommation de lait de vache et le cancer du sein, indiquant que la consommation de soja ne contribuait pas de manière significative à l’augmentation du risque de cancer.(18)
Néanmoins, des complexités existent. Certaines femmes utilisent des suppléments à base de soja comme alternative à l’hormonothérapie pendantménopause. Bien que l’utilisation antérieure de ces suppléments ne soit globalement pas associée au risque de cancer du sein, pour certaines femmes, en particulier celles ayant des antécédents familiaux, les suppléments de soja pourraient présenter un risque potentiel.
Une étude de l’American Cancer Society suggère que la consommation d’aliments traditionnels à base de soja pourrait même réduire le risque de cancer du sein, en particulier chez les femmes asiatiques.(17)Dans l’ensemble, les preuves scientifiques ne soutiennent pas l’idée selon laquelle la consommation de soja augmente considérablement le risque de cancer du sein et suggèrent que les bienfaits du soja pour la santé pourraient l’emporter sur les risques potentiels.
Mythe 7 : La viande et les produits laitiers sont essentiels à la grossesse
Les personnes enceintes peuvent en fait obtenir les nutriments nécessaires principalement à partir de sources végétales. Même si ceux qui suivent un régime végétarien ou végétalien peuvent nécessiter un peu plus de planification pour garantir une nutrition adéquate, il est tout à fait possible de répondre à ces besoins sans viande ni produits laitiers.
Pendant la grossesse, il est important de maintenir un apport nutritionnel adéquat.Vitamine B12est particulièrement vital et l’American Dietetic Association recommande de compléter ce nutriment tout au long de la grossesse et de l’allaitement pour les personnes adhérant à un régime végétalien ou végétarien. Il est impératif de garantir un apport adéquat d’aliments enrichis ou de suppléments.(19)
De nombreuses études et revues soulignent qu’un régime végétarien et végétalien bien planifié est généralement sans danger pendant la grossesse et l’allaitement.(20)Cependant, ils soulignent l’importance d’une attention particulière pour un apport équilibré en nutriments essentiels.
Conclusion
Alors que les idées fausses sur les régimes à base de plantes se dissipent, il est clair que ces régimes offrent des avantages significatifs pour la santé lorsqu’ils sont bien planifiés. Malgré les mythes suggérant le contraire, les options à base de plantes fournissent des nutriments essentiels, soutiennent la croissance musculaire et contribuent à la santé des os. De plus, la recherche a remis en question de nombreuses idées fausses concernant le soja et le risque de cancer du sein, soulignant la nécessité d’une compréhension fondée sur des données probantes.
Néanmoins, l’adoption réussie d’un régime végétarien ou végétalien nécessite une planification réfléchie pour garantir un apport nutritionnel adéquat. Alors que les études continuent d’explorer et d’affirmer les avantages de ces régimes, il est important d’aborder les idées fausses avec des informations précises, permettant ainsi aux individus de faire des choix alimentaires éclairés qui correspondent à leurs objectifs de santé.
Références :
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