Stratégies nutritionnelles pour gérer les symptômes de la paralysie supranucléaire progressive (PSP)

La paralysie supranucléaire progressive (PSP) est un trouble neurologique rare qui affecte le mouvement, le contrôle de la marche (démarche) et l’équilibre, la parole, la déglutition, la vision, l’humeur et le comportement. Bien qu’il s’agisse d’une maladie évolutive sans remède actuel, les interventions diététiques et une bonne nutrition peuvent jouer un rôle central dans la gestion de ses symptômes et assurer le bien-être général des personnes touchées. Dans cet article, nous approfondissons les stratégies nutritionnelles potentielles et leur importance pour atténuer les symptômes de la PSP. 

Apport nutritionnel équilibré et paralysie supranucléaire progressive (PSP)

Une nutrition adéquate joue indéniablement un rôle central dans la santé globale, et son importance est encore amplifiée chez les personnes diagnostiquées avec une paralysie supranucléaire progressive (PSP). Compte tenu des contraintes de mobilité potentielles et de la diminution des niveaux d’énergie auxquels les patients PSP sont souvent confrontés, des ajustements alimentaires et l’inclusion de certains aliments riches en nutriments peuvent agir comme des mesures de soutien pour gérer les défis symptomatiques de la maladie.

  1. Favoriser la santé cérébrale :

    La santé cérébrale est primordiale pour les personnes atteintes de paralysie supranucléaire progressive (PSP), et certains composants alimentaires peuvent jouer un rôle essentiel dans le maintien, voire l’augmentation de la fonctionnalité neuronale : 

    • Acides gras oméga-3 :Ces graisses essentielles sont connues pour avoir des effets neuroprotecteurs. Les poissons d’eau froide comme le saumon, le maquereau, les sardines et la truite sont abondants en ces acides gras. Non seulement ils combattent l’inflammation, mais ils aident également à préserver l’intégrité des membranes cellulaires du cerveau, ralentissant potentiellement le déclin cognitif.
    • Antioxydants : Stress oxydatifpeut endommager les neurones et accélérer les processus dégénératifs dans le cerveau. L’incorporation d’aliments riches en antioxydants peut aider à neutraliser les radicaux libres nocifs. En plus des myrtilles et du chocolat noir, pensez à incorporer des haricots, des artichauts et des canneberges à votre alimentation.
    • Légumes-feuilles :Riches en folate et en vitamines E et K, les légumes-feuilles comme le chou frisé, les épinards et le chou vert ont été associés à des bienfaits cognitifs, probablement en raison de leur rôle dans la réduction de l’inflammation et dans la lutte contre l’oxydation nocive.
  2. Gérer l’inflammation :

    L’inflammation, surtout lorsqu’elle est chronique, a été impliquée dans de nombreux problèmes de santé, notamment certains troubles neurologiques. Les choix alimentaires peuvent influencer considérablement les réponses inflammatoires : 

    • Curcumine dans le curcuma :La curcumine, l’ingrédient actif du curcuma, a retenu l’attention pour ses puissantes propriétés anti-inflammatoires et sa capacité à traverser la barrière hémato-encéphalique, apportant ainsi directement ses bienfaits au cerveau.
    • Baies :Au-delà de leur teneur en antioxydants, les baies comme les fraises, les framboises et les mûres contiennent des composés connus pour réduire l’inflammation.
    • Grains entiers :Les aliments comme le quinoa, l’orge et l’avoine peuvent aider à réguler la glycémie et à réduire les marqueurs inflammatoires, offrant ainsi une source d’énergie constante tout en maîtrisant l’inflammation.
    • Évitez les aliments inflammatoires :Réduire la consommation d’aliments transformés, en particulier ceux riches en sucres, en gras trans et en additifs artificiels, peut diminuer l’inflammation. De même, modérer la consommation d’alcool et éviter les aliments frits peuvent mieux contrôler les réponses inflammatoires.
  3. Aide à atténuer les symptômes de la paralysie supranucléaire progressive (PSP) :

    L’alimentation peut jouer un rôle dans l’atténuation directe et indirecte des symptômes de la PSP, en nourrissant le cerveau et le corps et en offrant des bienfaits protecteurs : 

    • Vitamine E :Au-delàamandes, les noisettes et les graines de tournesol, cette vitamine essentielle peut également être trouvée dans des aliments comme le kiwi, le brocoli et les crevettes. Il joue un rôle dans la réduction du stress oxydatif, offrant potentiellement des bienfaits neuroprotecteurs.
    • Vitamines B :Ces vitamines, notamment B6, B9 (folate) et B12, sont essentielles à la santé du cerveau, car elles contribuent au bon fonctionnement des nerfs et à la synthèse des neurotransmetteurs. Les sources comprennent les légumineuses, les grains entiers, la viande, les œufs, le lait et les légumes-feuilles.
    • Minéraux :Les minéraux essentiels comme le magnésium (présent dans les noix, les graines et les grains entiers) et le zinc (présent dans le bœuf, les graines de citrouille et les lentilles) soutiennent les fonctions neuronales et pourraient aider à gérer certains des symptômes cognitifs et moteurs associés à la PSP.

Difficultés de déglutition et solutions nutritionnelles pour la paralysie supranucléaire progressive (PSP)

Les problèmes de déglutition, appelés médicalement dysphagie, apparaissent souvent comme des symptômes difficiles pour les personnes atteintes de PSP. Avec les dangers associés de perte de poids, l’aspirationpneumoniedes aliments ingérés pénétrant dans les poumons et de la malnutrition, il devient primordial d’adopter des mesures nutritionnelles adaptatives qui garantissent à la fois la sécurité et la nutrition du patient.

  1. Régimes à texture modifiée :

    Le concept derrière un régime à texture modifiée dans la paralysie supranucléaire progressive (PSP) consiste à adapter la consistance des aliments en fonction de la capacité de déglutition actuelle de l’individu. 

    • Régime doux :Les aliments de cette catégorie nécessitent une mastication minimale. Les exemples incluent les œufs brouillés, les pâtes bien cuites et les morceaux de viande tendres.
    • Régime en purée :Idéal pour ceux qui ont des difficultés prononcées à avaler, un régime en purée se compose d’aliments mélangés jusqu’à obtenir une consistance lisse, semblable à celle du pudding. Pensez à la purée de bananes, aux flocons d’avoine onctueux et aux légumes en purée.
    • Régimes liquidisés :Dans les cas extrêmes, où même les aliments en purée présentent un défi, un régime liquide peut être recommandé. Cela impliquerait de bien mélanger les aliments pour obtenir une consistance buvable, en garantissant qu’ils contiennent tous les nutriments essentiels.
  2. Liquides épaissis :

    Aussi ironique que cela puisse paraître, les liquides présentent parfois un risque plus élevé que les solides pour les personnes ayant des difficultés à avaler. 

    • Épaississants à base de gel :Disponibles dans le commerce, ceux-ci peuvent être ajoutés aux boissons pour leur donner une consistance semblable à un gel, ce qui peut rendre la déglutition plus facile et plus sûre.
    • Épaississants naturels :Des produits comme des fruits en purée, du yaourt ou même des céréales cuites peuvent être utilisés pour augmenter l’épaisseur des boissons.
  3. Positionnement vertical :

    La posture du corps pendant les repas peut influencer considérablement l’efficacité de la déglutition. 

    • Promouvoir la mentonnière :En plus d’être assis droit, une légère flexion du menton (posture menton vers le bas) lors de la déglutition peut aider à diriger les aliments vers l’œsophage et à réduire le risque d’aspiration.
    • Attention après le repas :Même après les repas, c’est une bonne pratique de maintenir la personne en position verticale pendant au moins 20 à 30 minutes. Cela minimise le risque d’aspiration après les repas en raison de résidus de nourriture dans la gorge.
  4. Évaluation professionnelle :

    La recherche de conseils d’experts peut changer la donne dans la gestion de la dysphagie chez les patients atteints de paralysie supranucléaire progressive (PSP). 

    • Technique Modification:Un orthophoniste peut enseigner des techniques de déglutition modifiées qui pourraient être plus efficaces et plus sûres pour le patient.
    • Renforcement musculaire :Croyez-le ou non, tout comme les muscles du corps peuvent être renforcés par l’exercice, les muscles de la déglutition le peuvent également. Des exercices ciblés peuvent parfois contribuer à améliorer la coordination et la force de ces muscles.
    • Surveillance régulière :Compte tenu de la nature progressive de la PSP, ce qui fonctionne à un moment donné pourrait ne plus convenir par la suite. Des évaluations régulières garantissent que les modifications alimentaires sont mises à jour à mesure que la maladie progresse.

Maintenir son poids : la clé de la santé globale chez les patients atteints de paralysie supranucléaire progressive (PSP)

La gestion du poids devient un aspect impératif des soins chez les personnes diagnostiquées avec une paralysie supranucléaire progressive (PSP). Alors qu’ils sont aux prises avec des difficultés de déglutition et une diminution de l’appétit, une perte de poids involontaire peut survenir, entraînant de nombreux risques supplémentaires pour la santé. Veiller à ce que les patients PSP maintiennent un poids santé ne consiste pas seulement à prévenir ces complications, mais également à renforcer leur santé, leur vitalité et leur bien-être en général. 

  1. Aliments riches en calories et en nutriments :

    Lorsque l’appétit est limité, il est crucial que chaque bouchée compte. 

    • Avocats :Une centrale de graisses saines,avocatssont riches en calories et peuvent être facilement intégrés aux repas, que ce soit dans des salades, des smoothies ou sur des toasts.
    • Beurres de noix :Pensez au-delà du simple beurre de cacahuète. Les beurres d’amande, de cajou et de noisette sont non seulement délicieux, mais aussi riches en nutriments. Ils peuvent être étalés sur du pain grillé, mélangés à des shakes ou même consommés à la cuillerée.
    • Huile d’olive :Une excellente source de gras monoinsaturés, un filet dehuile d’olivepeut augmenter la teneur en calories des plats. Pensez à l’ajouter aux aliments cuits, aux salades ou même aux smoothies.
    • Produits laitiers entiers :Le yaourt entier, la crème et le fromage sont riches en calories et peuvent être incorporés à divers repas et collations. 
  2. Repas fréquents et petits :

    L’adoption de cette stratégie peut aider à éviter la perte d’appétit et la fatigue potentielle associées à la consommation de repas plus copieux. 

    • Bien grignoter :Des collations saines comme des mélanges montagnards, des barres granola ou du fromage peuvent être conservées à portée de main. Non seulement ils calment la faim, mais ils fournissent également un apport calorique rapide.
    • Hydratez-vous avec des calories :Au lieu de simplement de l’eau, optez pour du lait, des smoothies aux fruits ou des shakes protéinés qui hydratent et nourrissent simultanément.
    • Préparation des repas :Préparer les repas à l’avance garantit qu’il y a toujours quelque chose de nutritif à manger, réduisant ainsi le risque de sauter des repas. 
  3. Consultation diététicienne :

    Comme le dit le proverbe : « Il n’y a pas de taille unique ». Cela est particulièrement vrai dans le domaine de la nutrition, en particulier pour les patients atteints de paralysie supranucléaire progressive (PSP). 

    • Plans de repas personnalisés :Un diététicien peut élaborer des plans de repas adaptés aux besoins et préférences nutritionnels uniques du patient atteint de paralysie supranucléaire progressive (PSP), en tenant compte de facteurs tels que le poids actuel, le niveau d’activité et les problèmes de santé existants.
    • Conseils supplémentaires :Parfois, atteindre l’apport calorique et nutritionnel nécessaire par la seule alimentation peut s’avérer difficile. Les diététistes peuvent recommander des suppléments nutritionnels adaptés ou des shakes pouvant compléter le régime.
    • Suivi et ajustements :Un examen périodique avec un diététicien garantit que la stratégie nutritionnelle évolue avec les besoins changeants du patient PSP. Si le poids continue de baisser ou si d’autres carences nutritionnelles apparaissent, le régime alimentaire peut être rapidement ajusté.

Conclusion

Bien que la paralysie supranucléaire progressive soit une maladie difficile à gérer, les interventions nutritionnelles et diététiques peuvent offrir aux patients un certain degré de contrôle sur leur santé et leur qualité de vie. Grâce à des choix conscients, des conseils professionnels et une concentration sur les besoins individuels, l’alimentation peut devenir un outil d’autonomisation dans le parcours avec PSP. 

Références :

  1. Litvan I., Agid Y., Calne D. et al. Critères de recherche clinique pour le diagnostic de la paralysie supranucléaire progressive (syndrome de Steele-Richardson-Olszewski) : rapport de l’atelier international NINDS-SPSP. 1996;47(1):1-9.
  2. Williams D.R., Lees A.J. Paralysie supranucléaire progressive : concepts clinicopathologiques et défis diagnostiques.Lancette Neurol.2009;8(3):270-279.
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  4. Apports alimentaires de référence en énergie, glucides, fibres, graisses, acides gras, cholestérol, protéines et acides aminés (macronutriments).Presse de l’Académie nationale.
  5. Mahan L.K., Raymond J.L. Krause’s Food & the Nutrition Care Process. 14e éd. 2016.

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