Comment l’administration de corticostéroïdes augmente-t-elle le risque de fractures ?
On sait que les corticostéroïdes augmentent le risque de fractures car ils ont tendance à réduire la formation osseuse et la fonctionnalité des ostéoblastes et des ostéocytes. Le risque de fractures dépend de la posologie des corticostéroïdes et peut être observé dans les mois suivant le début du traitement.1Si une personne prend environ 2,5 mg de prednisone quotidiennement, le risque de fracture augmente considérablement. Certaines études ont révélé des effets indésirables sur les os même avec de faibles doses de corticostéroïdes. Dès la fin du traitement, le risque de fracture diminue fortement. Il est donc recommandé aux personnes sous corticothérapie de prendre des suppléments adéquats de calcium et de vitamine D pour maintenir des os solides. Les personnes présentant un risque beaucoup plus élevé de fractures se voient également recommander des bisphosphonates.
Quel rôle jouent les corticostéroïdes dans l’augmentation du risque de fractures ?
La perte osseuse due à la corticothérapie est plus élevée dans les corps vertébraux ainsi que dans les os des côtes et du radius distal, mais une perte osseuse peut également survenir dans le fémur. On ne sait pas exactement pourquoi la perte osseuse est due aux corticostéroïdes, mais les recherches suggèrent que les effets inhibiteurs des corticostéroïdes sur les ostéoblastes en sont la principale raison. Les corticostéroïdes ralentissent le remplacement des ostéoblastes et réduisent également la synthèse du collagène osseux, ce qui entraîne une diminution du remplacement osseux, ce qui affaiblit les os et les fracture facilement. Les corticostéroïdes réduisent également l’absorption du calcium et augmentent l’excrétion de calcium, contribuant ainsi à la perte osseuse, mais ces effets indésirables peuvent être complètement inversés si l’individu prend des suppléments adéquats de calcium et de vitamine D.
Quel rôle jouent le dosage et le moment choisi des corticostéroïdes dans l’augmentation du risque de fractures ?
Certaines études indiquent que l’administration quotidienne de corticostéroïdes diminue considérablement la formation osseuse. Ainsi, les doses quotidiennes chroniques de corticostéroïdes sont responsables de la diminution de la formation osseuse et de l’augmentation de la fragilité osseuse, bien que l’administration quotidienne soit davantage responsable de la perte osseuse que de la durée de l’administration. Le taux de perte osseuse est plus remarquable au cours des six premiers mois suivant le début de la thérapie aux stéroïdes, mais le taux de perte osseuse a tendance à ralentir avec la diminution progressive des stéroïdes.
L’utilisation intermittente de corticostéroïdes oraux et de formes inhalées de corticostéroïdes augmente le risque de fractures vertébrales, bien que le risque soit relativement moindre que celui d’une administration chronique de stéroïdes.
Pourquoi est-il important d’évaluer le risque de fractures lors du démarrage d’une corticothérapie chez un patient ?
Il est du devoir du médecin d’évaluer le risque de fracture chez un patient avant de débuter une corticothérapie. Certains des facteurs qui doivent être pris en compte sont le dosage, l’état de santé sous-jacent, l’âge, le sexe féminin, l’état ménopausique et la densité minérale osseuse de l’individu. Les femmes ménopausées courent le plus grand risque de subir des fractures dues à l’administration de corticostéroïdes. Les effets des stéroïdes sur la densité minérale osseuse d’un individu peuvent être mesurés avec précision à l’aide de l’absorptiométrie à rayons X à double énergie.
Comment réduire le risque de fractures lors de l’administration de corticostéroïdes ?
La meilleure façon de prévenir le risque de fractures dues aux corticostéroïdes est d’utiliser des stéroïdes pendant une courte période et non de manière chronique. En dehors de cela, lorsque vous prenez des corticostéroïdes, des suppléments adéquats de calcium et de vitamine D doivent être pris pour maintenir la solidité des os. Pendant le traitement, l’individu doit s’abstenir de fumer et de consommer de l’alcool. Outre les médicaments ci-dessus comme le calcidiol, l’Alfacalcidiol s’est révélé utile lorsqu’il est pris avec du calcium.
Références :
- https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10841167
