Qu’est-ce que la maladie du sommeil africaine : symptômes, causes, traitement, pronostic, guérison, épidémiologie

La maladie du sommeil africaine est une maladie parasitaire qui touche les humains et les animaux domestiques. Il a été découvert pour la première fois au XVIIIe siècle chez l’homme et le bétail, ce qui a provoqué des troubles du sommeil mortels. Il s’agit d’une maladie parasitaire causée par le genre Trypanosoma présent chez la mouche tsé-tsé. Cette infection est transmise à l’homme et aux animaux par la piqûre d’une mouche tsé-tsé du genre Glossina. La maladie du sommeil africaine est observée en Afrique subsaharienne. Elle touche la population ayant de mauvaises conditions de vie et les personnes ayant un accès limité aux services de santé.(1,2)

Qu’est-ce que la maladie du sommeil africaine ?

La maladie du sommeil africaine est également connue sous le nom de trypanosomiase humaine africaine (THA). Il s’agit d’une maladie causée par la piqûre d’une mouche tsé-tsé transmettant le parasite trypanosoma, provoquant une maladie aiguë et grave.(2,3) Les tympanosomes se trouvent dans le sang et le liquide céphalo-rachidien des personnes touchées. Il existe deux types différents de maladie du sommeil africaine :

  • Trypanosoma brucei gambiense est responsable de 97% des cas
  • Trypanosoma brucei rhodesiense est responsable de 3 % des cas.(2)

Symptômes de la maladie du sommeil africaine

Il existe deux stades de la maladie et les symptômes varient en fonction du stade :

  • Stade précoce ou hémolymphatique :À un stade précoce, les symptômes de la maladie du sommeil africaine apparaissent une à trois semaines après la piqûre de mouche tsé-tsé et touchent le système lymphatique et le système circulatoire du corps. La personne concernée peut ressentir de la fièvre, des maux de tête, des douleurs articulaires, de la fatigue et une perte de poids. À mesure que la maladie du sommeil africaine progresse, le patient peut développer une infection de plusieurs organes, notamment des nodules à la nuque (lymphadénopathie), une hypertrophie de la rate et du foie, une infection oculaire, des problèmes de fertilité, des problèmes cardiaques tels queinsuffisance cardiaque congestive,péricardite(inflammation de la couche entourant le cœur).
  • Stade tardif ou encéphalitique :Les symptômes surviennent insidieusement et impliquent le cerveau et la moelle épinière. Les trypanosomes traversent la barrière hémato-encéphalique et affectent le système nerveux central. En phase chronique, le patient présente :
    • Troubles du système moteur tels que tremblements, augmentation du tonus musculaire, difficultés à marcher, mouvements anormaux.
    • Troubles du système sensoriel tels qu’une vision double, une sensibilité accrue, un œdème papillaire.
    • Troubles mentaux tels que troubles du comportement, anxiété, irritabilité,hallucinations.
    • Troubles du sommeil tels que somnolence diurne, inversion du cycle du sommeil, épisodes de sommeil incontrôlables.(1)

Causes de la maladie du sommeil africaine

La maladie du sommeil africaine est causée par un parasite appelé Trypanosoma. Le parasite est transmis à l’homme par la piqûre d’une mouche tsé-tsé. Le trypanosome se propage dans le sang, les ganglions lymphatiques et les organes tels que le cœur, la rate et les yeux au stade précoce de la maladie. À mesure que la maladie du sommeil africaine progresse, le parasite traverse la barrière hémato-encéphalique et pénètre dans le cerveau et la moelle épinière, provoquant une infection et une inflammation du cerveau (méningoencéphalite).

Épidémiologie de la maladie du sommeil africaine

La maladie du sommeil africaine existe sous deux formes avec une présentation clinique et une épidémiologie différentes. Alors que Trypanosoma brucei gambiense est responsable de la maladie du sommeil ouest-africaine ; Trypanosoma brucei rhodesiense est responsable de la maladie du sommeil en Afrique de l’Est. Les humains sont le principal vecteur de Trypanosoma brucei gambiense et les animaux restent le principal réservoir du parasite Trypanosoma brucei rhodesiense. Cette maladie est plus répandue dans les zones rurales où les humains sont en contact avec la mouche tsé-tsé. Les gens sont infectés lors d’activités qui les exposent à la mouche tsé-tsé, comme l’agriculture, la pêche, etc. Tous les groupes d’âge, hommes et femmes, ont une prévalence plus élevée de contracter la maladie. Trypanosoma brucei rhodesiense est observé chez les touristes qui ont visité des parcs nationaux et des réserves de chasse en Tanzanie, au Kenya, au Zimbabwe et en Ouganda.(3)

Diagnostic de la maladie du sommeil africaine

La présentation clinique de la maladie du sommeil africaine est similaire àpaludisme,typhoïde,tuberculose, encéphalite virale,Infection par le VIH, leishmaniose. Cela nécessite une enquête détaillée avant le diagnostic final. Les tests effectués pour diagnostiquer la maladie du sommeil africaine sont :

Analyse de sang, une aspiration des ganglions lymphatiques et des tests d’aspiration de la moelle osseuse sont utilisés pour détecter la présence du parasite Trypanosoma brucei rhodesiense.

Anticorps –Le test de détection de la trypanosomiase par agglutination sur carte (CATT) est utilisé pour détecter le parasite Trypanosoma brucei gambiense.

L’investigation du liquide céphalo-rachidien (LCR) permet de détecter la chronicité de la maladie du sommeil africaine. Un nombre de globules blancs supérieur à 5 µl ou une teneur en protéines accrue > 370 mg/litre indique le stade chronique de la maladie du sommeil africaine. Le test de réaction en chaîne par polymérase (PCR) du liquide céphalorachidien a un taux de sensibilité de 96 % et est utilisé pour détecter l’ADN du trypanosome. Un niveau élevé d’immunoglobuline M indique une infection dans le LCR. L’électroencéphalogramme (EEG) est un test permettant de vérifier l’activité électrique du cerveau. Une anomalie du test EEG indique le stade chronique ou le stade encéphalitique de la maladie du sommeil africaine.

Tomodensitométrie& L’IRM est un test qui montre une image des différentes structures du cerveau. Dans la maladie du sommeil africaine, le scanner etIRMsont utilisés pour surveiller la réponse au traitement et pour détecter les zones d’augmentation de la pression intracrânienne.(1,4)

Traitement de la maladie du sommeil africaine

Soins primaires

La première étape consiste à prévenir la maladie du sommeil africaine. Prendre conscience et éviter la piqûre de mouche tsé-tsé est une étape importante pour prévenir la maladie du sommeil africaine. Il n’existe aucun vaccin ni chimioprophylaxie pour prévenir la maladie. Les voyageurs visitant les zones de savane, d’Afrique centrale et orientale sont en danger et les précautions nécessaires doivent être prises pour prévenir la maladie.(4)

Soins secondaires

Les soins secondaires consistent à obtenir le traitement après avoir contracté la maladie du sommeil africaine. La détection précoce de la maladie du sommeil africaine contribue à une meilleure guérison et à une meilleure tolérance au traitement. Le traitement de la maladie du sommeil africaine dépend du type de parasite et du stade de la maladie.

Le traitement médicamenteux pour les deux types de maladies comprend :

Trypanosoma Brucei Gambiense

Au premier stade du gambiense, la pentamidine est administrée par voie intramusculaire à raison de 4 mg/kg par jour pendant 7 jours. Au stade ultérieur du traitement gambiense, une thérapie combinée nifurtimox et éflornithine est administrée. Le nifurtimox est administré à raison de 15 mg/kg par jour par voie orale trois fois par jour et l’éflornithine est administrée à raison de 400 mg/kg par voie intraveineuse en deux perfusions de 2 heures pendant 7 jours.

Trypanosoma Brucei Rhodesiense

Au premier stade du rhodesiense, la suramine est administrée à raison de 20 mg/kg par jour par voie intraveineuse une fois par semaine pendant 5 semaines. Au stade ultérieur du rhodesiense, le mélarsoprol est administré à raison de 2,2 mg/kg par jour par voie intraveineuse pendant 10 jours.(1)

Pronostic de la maladie du sommeil africaine

La détection et la prise en charge précoces de la maladie du sommeil africaine sont importantes pour réduire le taux de mortalité et de morbidité. Le diagnostic différentiel du paludisme, de la typhoïde et de l’encéphalite virale joue un rôle important dans l’identification des caractéristiques cliniques et du parasite dans les investigations sérologiques. Certains patients ont montré une résistance aux médicaments à la pentamidine et au mélarsoprol. Les cliniciens suggèrent une combinaison de pentamidine et de mélarsoprol pour les patients résistant aux médicaments.(3) Si le patient atteint de la maladie du sommeil africaine n’est pas traité, il peut progresser vers le stade final de la maladie, caractérisé parépilepsie, une somnolence sévère, une défaillance multiviscérale, le coma et éventuellement la mort.(1)

Guérison de la maladie du sommeil africaine

Comprendre la nature de la maladie du sommeil africaine et utiliser des procédures de diagnostic fiables sont importants pour la détection précoce de la maladie parasitaire. La maladie du sommeil africaine est mortelle si elle n’est pas traitée ou si elle est insuffisamment traitée. Une mortalité plus élevée est observée chez les patients au deuxième stade de la maladie.

Conclusion

La maladie du sommeil africaine est une maladie parasitaire qui sévit dans les zones rurales d’Afrique de l’Est et de l’Ouest. Elle touche la population ayant de mauvaises conditions de vie et les personnes ayant un accès limité aux services de santé. Les symptômes varient de la fièvre, des malaises, des douleurs articulaires, une infection multisystémique à un stade précoce à une infection du système nerveux central à un stade avancé. Il a été démontré que le traitement avec des médicaments tels que la pentamidine, la suramine, le mélarsoprol, l’éflornithine et le nifurtimox facilite le rétablissement. Si la maladie du sommeil africaine n’est pas traitée ou est insuffisamment traitée, elle peut provoquer de graves dommages neurologiques pouvant entraîner la mort du patient. Une détection et un traitement précoces peuvent aider le patient à se rétablir.

Références :

  1. Peter G.E. Kennedy. (février 2004) Trypanosomiase humaine africaine du SNC : problèmes et défis actuels, The Journal of Clinical Investigation. 113(4) : 496 à 504.
  2. Peter GE Kennedy. (2013) Caractéristiques cliniques, diagnostic et traitement de la trypanosomiase humaine africaine (maladie du sommeil). Neurologie du Lancet. 12 : 186-94.
  3. Août Stich. (2002) Trypanosomiase humaine africaine. BMJ. 325 : 203-206.
  4. Hedley, L. et. al. (2016, octobre) Maladie du sommeil africaine. Journal britannique de médecine hospitalière. Vol 77, n° 10.

Lire aussi :

  • L’éflornithine peut-elle traiter la maladie du sommeil ou la trypanosomiase africaine ?