L’hypertension pulmonaire peut-elle être causée par le tabagisme ?

Le tabac peut provoquer des maladies pulmonaires chroniques caractérisées par une hypoxémie (c’est-à-dire un taux d’oxygène plus faible dans le sang) telles que l’emphysème et la maladie pulmonaire obstructive chronique.

Le tabac peut, d’une manière ou d’une autre, provoquer une hypertension pulmonaire. La lésion initiale débute dans l’endothélium vasculaire puis suit un processus de prolifération vasculaire pulmonaire, qui provoque une hypertension pulmonaire à long terme. En présence d’hypertension pulmonaire (PH) associée à des maladies respiratoires et/ou à une hypoxémie -groupe 3 de la classification clinique de l’HT-, il est obligatoire que le patient interrompe clairement son habitude de fumer. Dans d’autres formes d’HT, le tabac est contre-indiqué, mais malheureusement, certains patients diagnostiqués avec cette maladie continuent à fumer.

L’hypertension pulmonaire (PH), courante dans de nombreuses maladies, en particulier celles qui affectent le cœur et les poumons, peut se manifester par différents processus cliniques. Il existe par exemple l’hypertension artérielle pulmonaire, considérée comme une forme rare d’HTP. Rare car il n’y a que 15 cas par million d’habitants. Au sein de l’hypertension artérielle pulmonaire, nous trouvons différentes formes : maladies idiopathiques, rhumatismales, maladies du tissu conjonctif, par ingestion d’anorexigènes (médicaments pour perdre du poids).

La cause de l’hypertension pulmonaire est inconnue chez de nombreux patients, on parle alors d’hypertension artérielle pulmonaire idiopathique. Au moins, il existe une variante de l’hypertension artérielle pulmonaire, héréditaire, dont on sait plus de choses : la maladie commence dans l’endothélium, qui est lésé par de multiples causes : toxiques, médicaments, virus, etc., mais nécessite la prédisposition individuelle de le patient et c’est là que la science progresse car on a découvert des mutations génétiques chez un pourcentage important de patients qui développent la maladie. En effet, lorsqu’il y a au moins deux membres atteints dans la même famille, on peut parler d’HTP héréditaire ; on y trouve une mutation appelée BMPR2 et, d’une certaine manière, on peut étudier le reste des membres de la famille non affectés pour voir s’ils sont porteurs et pouvoir leur donner un conseil génétique.

De l’hypertension pulmonaire légère/modérée à sévère :

Parmi les autres types d’hypertension pulmonaire, la plus courante est la maladie cardiaque gauche. Il s’agit de patients chez lesquels, en raison d’une maladie coronarienne, d’une hypertension ou d’une maladie valvulaire, le côté gauche du cœur tombe en panne, ce qui devient dysfonctionnel et le poumon réagit en augmentant la pression pulmonaire. Cette hypertension pulmonaire, en général, est d’un degré léger à modéré et ne nécessite aucun traitement spécifique, mais la cause qui en est à l’origine doit être traitée : si un patient présente une sténose mitrale sévère, il devra être opéré et le PH disparaîtra.

Les pneumopathies chroniques, qui sont des maladies respiratoires chroniques survenant en cas de manque d’oxygène, génèrent également une hypertension pulmonaire légère à modérée. Les HP vraiment sévères associées à ces pneumopathies sont très rares : 5 % des patients. Pour eux, le traitement repose sur l’oxygénothérapie et la tentative d’améliorer l’oxygénation avec des médicaments bronchodilatateurs.

L’un des symptômes de l’hypertension pulmonaire est la dyspnée (respiration difficile). C’est alors qu’on se demande si pour ces patients, la pratique du sport est contre-indiquée, ou est-elle conseillée à condition qu’elle soit réalisée sous strict contrôle médical. Selon les experts en la matière, la dyspnée est le symptôme cardinal de cette maladie. Dans toutes les formes d’hypertension pulmonaire, le patient commence à développer une détresse respiratoire, d’abord au prix d’efforts importants, puis progressivement. Ce qui se passe, c’est que le ventricule droit est surchargé, c’est-à-dire qu’il augmente la résistance vasculo-pulmonaire et que le ventricule droit se dilate et perd sa force contractile car il ne peut pas pousser le sang vers le poumon pour être oxygéné et c’est-à-dire d’une certaine manière, ce qui produit un manque d’air, qui finit par entraîner une insuffisance cardiaque.

Conclusion

Le tabac est un problème de santé publique et, bien que son association avec les maladies cardiovasculaires, la bronchopneumopathie chronique obstructive et le cancer soit largement reconnue, on constate depuis quelques années de plus en plus de preuves de son association avec un autre groupe de pathologies, notamment les maladies pulmonaires diffuses liées au tabac. Le tabagisme est un facteur de risque reconnu pour le développement et la progression de ce groupe de maladies.

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