La pneumonie peut-elle entraîner une hypertension pulmonaire ?
L’hypertension pulmonaire (PH) est définie comme la présence d’une PAPm (pression pulmonaire moyenne) supérieure à 25 mm Hg mesurée par cathétérisme cardiaque.
L’hypertension pulmonaire est observée relativement fréquemment dans les unités de soins intensifs. Malgré cela, sa transcendance n’a été reconnue que récemment.
Cela se manifeste sous deux formes: comme l’aggravation d’une affection préexistante ou comme un processus de novo qui complique une affection aiguë (pneumonie, insuffisance cardiaque, entre autres).
Dans cette dernière situation, le diagnostic n’est pas facile, car les valeurs de pression détectées ne sont pas très élevées, car le ventricule droit est une chambre de volume, avec des parois minces et n’a pas la possibilité de générer des valeurs supérieures à 50 mm Hg de pression systolique ou à 40 mm Hg de pression moyenne. Les sujets avec des valeurs plus élevées ont des antécédents de maladie qui ont conditionné le ventricule droit afin qu’il puisse supporter des pressions plus élevées.
La pathogenèse de l’hypertension pulmonaire aiguë repose essentiellement sur:
- Augmentation de la résistance vasculaire pulmonaire (PVR).
- Augmentation du flux sanguin pulmonaire.
- Une combinaison des deux mécanismes précédents.
- Augmentation de la pression veineuse pulmonaire.
- Facteurs génétiques qui amènent certains patients à avoir une réponse exacerbée de leur système vasculaire pulmonaire à certains stimuli.
Le PVR dépend de plusieurs facteurs: Compression extrinsèque produite par la pression intra-alvéolaire et la pression intrapulmonaire, remodelage de l’implication précoce de la paroi vasculaire, favorisé par l’apparition de muscle lisse dans la paroi des petites artères distales de l’arbre vasculaire pulmonaire, la formation de microthrombus à la lumière et l’activité de médiateurs tels que l’oxyde nitrique (NO) et les prostacyclines à action vasodilatatrice, l’endothéline-1, le thromboxane et la sérotonine, effet vasoconstricteur, en complément d’autres encore à l’étude.
Toutes les formes d’hypertension pulmonaire peuvent se présenter chez un patient aigu. Le diagnostic différentiel doit toujours être envisagé ; la clé du diagnostic réside dans l’obtention d’un historique médical complet, même si finalement, dans tous les cas, lorsque l’hypertension pulmonaire compromet le ventricule droit (VD) en décompensant le patient, le comportement sera de tenter de diminuer la pression pulmonaire et de préserver le VD.
L’importance de l’hypertension pulmonaire passe généralement inaperçue ou disqualifiée chez un patient qui souffre d’une autre maladie grave et qui peut même être sous ventilation mécanique. Lorsque la fonction du VD se détériore, le diagnostic est plus difficile car les pressions pulmonaires diminuent progressivement et ce qui à première vue peut être interprété comme une amélioration peut en réalité être le début d’un collapsus circulatoire.
En revanche, la pneumonie est une maladie respiratoire aiguë, d’origine infectieuse, qui compromet le parenchyme pulmonaire provoquée par l’invasion de micro-organismes pathogènes (virus, bactéries, champignons et parasites).
La pneumonie communautaire de l’adulte a une évolution aiguë, caractérisée par une altération de l’état général, de la fièvre, des frissons, de la toux, une expectoration mucopurulente et une détresse respiratoire ; associés à l’examen physique pour la tachycardie, la tachypnée, la fièvre et les signes focaux à l’examen pulmonaire. La probabilité qu’un patient présentant des symptômes respiratoires soit atteint d’une pneumonie dépend de la prévalence de la maladie dans l’environnement où elle survient et de ses manifestations.
Le diagnostic de pneumonie est clinico-radiographique: l’anamnèse clinique et l’examen physique suggèrent la présence d’une infection pulmonaire, mais le diagnostic est confirmé lorsque la présence d’infiltrats est mise en évidence sur la radiographie thoracique. Les résultats cliniques et radiographiques thoraciques ne permettent pas de prédire avec certitude l’agent étiologique de l’infection pulmonaire ; les symptômes, les signes cliniques et les résultats radiographiques se chevauchent entre les différents agents responsables (bactéries classiques et atypiques, virus respiratoires).
La radiographie thoracique permet de confirmer le diagnostic clinique, d’établir sa localisation, son extension et sa gravité, permet également de différencier les pneumonies d’autres pathologies, de détecter d’éventuelles complications, et peut être utile dans le suivi des patients à haut risque.
Conclusion
L’hypertension pulmonaire a été associée à des maladies respiratoires, telles que les pneumonies interstitielles idiopathiques et la maladie pulmonaire obstructive chronique. La pneumonie interstitielle non spécifique est une entité pathologique des pneumonies interstitielles idiopathiques, pour laquelle il n’existe aucune donnée ou publication associée à l’HTP.
Bien que certaines formes de pneumonie aient été associées, elles ne sont probablement pas une cause d’hypertension pulmonaire.
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