Introduction
Dans la lutte contre les maladies cardiaques, les stents coronariens sont devenus la pierre angulaire de la cardiologie moderne. Pour des millions de personnes dans le monde, ce petit appareil apparemment simple a offert une seconde chance à une vie plus saine, souvent face à une urgence potentiellement mortelle. Cependant, pour un patient, le diagnostic et la procédure rapides peuvent laisser une foule de questions sans réponse : Qu’est-ce qu’un stent exactement ? Quand est-ce vraiment nécessaire ? Et peut-être plus important encore, combien de temps durera ce petit morceau de métal ?
Cet article vise à démystifier le monde des stents coronariens. Nous expliquerons de quoi il s’agit, détaillerons les scénarios dans lesquels ils constituent une intervention critique et fournirons un aperçu clair et scientifiquement étayé de leur longévité, depuis la période post-opératoire immédiate jusqu’à toute une vie de santé cardiaque.
Qu’est-ce qu’un stent coronaire exactement ?
Imaginez une artère coronaire, l’un des principaux vaisseaux sanguins qui alimentent le muscle cardiaque en sang riche en oxygène, qui est obstruée par une plaque graisseuse. Cette plaque rétrécit l’artère, limitant le flux sanguin. Un stent coronaire est un petit tube à mailles extensible, généralement constitué d’un alliage métallique comme l’acier inoxydable ou le cobalt-chrome. Son seul objectif est d’agir comme un échafaudage interne pour maintenir ouverte une artère rétrécie ou bloquée et la maintenir ainsi.
La grande majorité des stents utilisés aujourd’hui sont des stents à élution médicamenteuse (DES). Ceux-ci sont recouverts d’un médicament qui est lentement libéré dans la paroi artérielle sur plusieurs semaines. Ce médicament est crucial car il empêche la prolifération de tissu cicatriciel à l’intérieur du stent, problème courant avec les générations précédentes de stents en métal nu (BMS).[2]
Quand et pourquoi les stents sont-ils nécessaires ?
Un stent n’est pas une mesure préventive ; il s’agit d’une intervention essentielle pour traiter la maladie coronarienne (MAC) existante et souvent avancée. Son utilisation fait presque toujours partie d’une procédure appelée angioplastie, dans laquelle un cathéter à ballonnet est utilisé pour éliminer un blocage avant la mise en place du stent.
Les stents sont principalement utilisés dans trois scénarios cliniques clés :
- Lors d’une crise cardiaque :Au milieu d’une crise cardiaque, une artère coronaire est complètement bloquée, coupant l’apport sanguin à une partie du muscle cardiaque. Dans cette urgence mettant la vie en danger, une procédure connue sous le nom d’angioplastie primaire avec pose de stent constitue la référence en matière de soins. L’objectif est d’ouvrir l’artère bloquée le plus rapidement possible, un processus souvent appelé « temps de la porte au ballon », afin de rétablir la circulation sanguine et de minimiser les dommages au muscle cardiaque. Pour cette raison, un stent est une intervention vitale.[3]
- Pour l’angine instable :L’angor instable est une forme grave de douleur thoracique qui survient soudainement, souvent au repos, et indique qu’un patient présente un risque très élevé de crise cardiaque. Si une angiographie traditionnelle révèle un blocage de haut grade, un stent est souvent placé pour stabiliser l’artère et prévenir un futur événement cardiaque.
- Pour l’angor stable :L’angor stable est une douleur thoracique chronique et récurrente qui survient à l’effort. Pour les patients dont les symptômes ne sont pas bien contrôlés par les médicaments et les changements de mode de vie, un stent peut être utilisé pour ouvrir un blocage important, améliorant ainsi le flux sanguin vers le muscle cardiaque. L’objectif de ce scénario est de soulager les symptômes et d’améliorer la qualité de vie du patient.[4]
La procédure : mise en place du stent
La procédure de pose de stent est une extension rapide d’une angiographie traditionnelle (cathétérisme cardiaque). Une fois un blocage important identifié, le cardiologue peut procéder au traitement. Un cathéter avec un ballon dégonflé et un stent affaissé à son extrémité est guidé vers le site du blocage. Le ballon est ensuite gonflé, ce qui comprime la plaque contre les parois des artères et dilate simultanément le stent. Le ballon est ensuite dégonflé et retiré, laissant le stent expansé en place en permanence pour maintenir l’artère ouverte et maintenir le flux sanguin.[5]
Combien de temps durent-ils ?
C’est l’une des questions les plus courantes que se posent les patients, et la réponse est rassurante : un stent correctement placé est conçu pour être une solution permanente. Dans la plupart des cas, elle est censée durer toute la vie du patient. Cependant, son succès à long terme dépend de deux facteurs principaux :
- Le problème de la resténose :Historiquement, la plus grande menace pour la longévité d’un stent était la resténose, c’est-à-dire le rétrécissement de l’artère. Cela s’est produit lorsque la paroi interne de l’artère a développé trop de tissu sur le stent, le bloquant finalement à nouveau. Les taux de resténose pour les stents en métal nu (BMS) atteignaient 20 à 30 %. Le développement de stents à élution médicamenteuse (DES) a constitué une étape révolutionnaire qui a résolu ce problème. Le médicament sous DES inhibe lentement cette croissance tissulaire, réduisant le taux de resténose à moins de 5 % dans la plupart des cas.[6]
- Le risque de thrombose du stent :Un autre risque, bien que beaucoup plus rare, pour un stent est la thrombose du stent, qui est la formation d’un caillot sanguin à l’intérieur du stent. Il s’agit d’un événement potentiellement mortel pouvant provoquer une crise cardiaque. Ce risque est plus élevé au cours de la première année après l’intervention. Pour éviter cela, les patients se voient prescrire une double thérapie antiplaquettaire (DAPT), généralement une combinaison d’aspirine et d’un deuxième médicament antiplaquettaire comme le clopidogrel, le ticagrélor ou le prasugrel. Le respect de ce régime médicamenteux est essentiel pour garantir que le stent reste ouvert et exempt de caillots.
Essentiellement, un stent lui-même n’« expire » pas. Son pronostic à long terme dépend du processus pathologique sous-jacent du patient et de son adhésion à un mode de vie sain pour le cœur. Bien que le stent lui-même soit un élément permanent, de nouveaux blocages peuvent se former dans d’autres artères ou même aux bords de la zone du stent si la maladie sous-jacente n’est pas gérée.
La vie après un stent
Un stent est un outil puissant, mais il ne guérit pas les maladies cardiaques. C’est la première étape sur une nouvelle voie vers un avenir plus sain. Le succès à long terme de l’intervention dépend entièrement de l’engagement du patient envers les soins post-opératoires.
- Adhésion aux médicaments: Il n’est pas négociable de prendre tous les médicaments prescrits comme indiqué, notamment le traitement antiplaquettaire, pour prévenir la formation de caillots sanguins. Un cardiologue vous conseillera sur la durée de cette thérapie.
- Changements de style de vie: C’est là que le patient prend le contrôle. Un mode de vie sain pour le cœur est essentiel pour prévenir la formation de nouvelle plaque. Cela comprend :
- Une alimentation saine pour le cœur, pauvre en graisses saturées, en cholestérol et en sodium.
- Activité physique régulière selon les conseils d’un médecin.
- Arrêtez de fumer, car le tabagisme est un facteur de risque majeur de resténose et de futurs problèmes cardiaques.
- Suivis réguliers: Des rendez-vous réguliers avec un cardiologue sont nécessaires pour surveiller la tension artérielle, le taux de cholestérol et la santé cardiaque globale.
