Comprendre les complications utérines après un avortement : prévention, symptômes et soins rapides

L’avortement, qu’il soit spontané (fausse couche) ou provoqué, est un acte médical qui implique l’interruption de grossesse. Bien que les techniques modernes d’avortement soient généralement sûres, comme toute procédure médicale, elles comportent des risques et des complications potentiels. Un sujet de préoccupation pour les personnes ayant subi un avortement, en particulier les avortements provoqués, est la possibilité de complications utérines. Explorons les complications utérines potentielles qui peuvent survenir après un avortement, leurs symptômes et l’importance de consulter un médecin en temps opportun si de tels problèmes surviennent.

Risques potentiels : les avortements peuvent-ils entraîner des lésions utérines ?

L’avortement, qu’il soit spontané (fausse couche) ou provoqué, est un acte médical qui implique l’interruption de grossesse. Il est important de noter que lorsqu’ils sont pratiqués par des prestataires de soins de santé qualifiés dans un environnement sûr et stérile, les avortements provoqués sont généralement considérés comme une procédure médicale sûre. Cependant, comme toute intervention médicale, il existe des risques et des complications potentiels, et il est essentiel d’en être conscient.

Bien que l’avortement chirurgical comporte un léger risque de lésions utérines, il est important de noter que dans des contextes médicaux correctement menés, de tels cas sont rares. Selon des données de recherche plus anciennes, environ 0,1 à 3 cas d’avortement sur 1 000 peuvent entraîner une perforation utérine. Il convient de mentionner que ce risque est plus élevé en cas d’avortements clandestins ou illégaux.(1,2)

Une préoccupation que les individus peuvent avoir, en particulier après un avortement provoqué, est de savoir si la procédure peut potentiellement endommager l’utérus. Dans la plupart des cas, les avortements n’entraînent pas de dommages durables à l’utérus. Les techniques modernes d’avortement sont conçues pour minimiser les risques et les complications. Ces procédures sont effectuées avec précision et soin pour garantir la sécurité et le bien-être de la personne qui subit l’avortement.

Dans de rares cas, cependant, des complications peuvent survenir, entraînant des problèmes potentiels au niveau de l’utérus. Ces complications peuvent inclure des infections, une perforation utérine ou un avortement incomplet.

Les médecins utilisent le terme « perforation » pour désigner une forme spécifique de lésion utérine. Cet événement peut entraîner des saignements importants, constituant une urgence médicale. Il est toutefois important de noter que la perforation est une affection traitable.

Un autre résultat potentiel est la formation de tissu cicatriciel, conséquence du syndrome d’Asherman. Il s’agit d’une maladie rare, mais elle n’est pas classée comme une urgence médicale. Les symptômes peuvent engloberdouleur abdominaleet une réduction du flux menstruel.(3,4)

Les données statistiques indiquent que seul un pourcentage minime, environ 1,3 à 1,5 %, des avortements chirurgicaux entraînent une forme de complication. La plupart de ces complications sont mineures et peuvent être traitées. Les complications graves sont rares.(5)

Facteurs qui augmentent le risque de perforation utérine

Plusieurs facteurs peuvent augmenter le risque de perforation utérine après un avortement, notamment :(6)

  • Âge avancé :Les personnes âgées peuvent être confrontées à un risque légèrement élevé de perforation utérine lors de certaines procédures médicales.
  • Grossesse multiple ou gémellaire :Le fait de porter plusieurs fœtus augmente le risque de perforation utérine lors d’interventions médicales.
  • Anomalies utérines :Certaines formes ou positions de l’utérus peuvent le rendre plus susceptible à la perforation lors des interventions.
  • Conditions de croissance utérine :La présence de excroissances utérines comme les fibromes peut augmenter le risque de perforation lors d’interventions médicales.
  • Histoire des chirurgies :Les interventions chirurgicales antérieures, telles que les accouchements par césarienne, peuvent augmenter le risque de perforation utérine.
  • Infections :Les infections de la région pelvienne peuvent rendre l’utérus plus vulnérable aux perforations lors d’interventions médicales.
  • Expérience du chirurgien :Les procédures effectuées par des chirurgiens moins expérimentés peuvent comporter un risque plus élevé de perforation utérine.
  • Dilatation cervicale insuffisante :Une dilatation cervicale inadéquate avant une intervention peut augmenter le risque de perforation utérine.

Comme mentionné ci-dessus, le syndrome d’Asherman, bien que rare, est un autre facteur à prendre en compte.(7)Elle peut se développer suite à une dilatation et un curetage, une technique chirurgicale parfois utilisée pour interrompre une grossesse. Une étude de 2021 a révélé que l’incidence du syndrome d’Asherman après un avortement chirurgical avant la 20e semaine de grossesse était de 1,6 %. Le risque de développer le syndrome d’Asherman est nettement plus élevé chez les personnes ayant subi trois avortements ou plus.(8)

Indicateurs potentiels de complications utérines suite à un avortement

Après un avortement, les individus peuvent avoir des saignements et des crampes, ce qui peut susciter des inquiétudes quant à d’éventuelles lésions utérines. Il est crucial de comprendre que dans la plupart des cas impliquant des avortements sûrs et administrés par des professionnels, cette inquiétude est infondée.(1)Il est important d’être conscient des signes potentiels pouvant indiquer une complication. Ces signes comprennent : 

  • Saignement abondant ou prolongé :Des saignements inhabituellement abondants ou prolongés après un avortement peuvent signaler un problème.
  • Douleur abdominale sévère :Intense ou persistantdouleur abdominaleau-delà de la période de récupération prévue pourrait être le signe d’un problème.
  • Fièvre ou frissons :UNfièvreaccompagnée de frissons peut suggérer une infection, pouvant entraîner des complications utérines.
  • Décharge nauséabonde :Une odeur désagréable provenant de pertes vaginales peut indiquer une infection ou une rétention de tissu.
  • Difficulté à uriner :Si vous ressentez de la douleur ou des difficultés en essayant d’uriner, cela pourrait être le signe d’une lésion utérine.
  • Cycles menstruels irréguliers :Des changements importants dans les schémas menstruels ou l’absence de règles après un avortement peuvent être préoccupants.
  • Pertes vaginales inhabituelles :Une couleur, une consistance ou une odeur inhabituelle des pertes vaginales peut indiquer un problème.
  • Rapports sexuels douloureux :La douleur lors des rapports sexuels, surtout si elle persiste, pourrait être le signe d’une lésion utérine.
  • Fatigue ou faiblesse persistante :Une fatigue ou une faiblesse inexpliquée et prolongée peut signaler un problème sous-jacent.
  • Sensibilité ou gonflement dans la région abdominale :Une sensibilité ou un gonflement notable dans la région abdominale peut être le signe d’un problème.

En règle générale, ces symptômes ont tendance à s’atténuer quelques semaines après l’avortement.(9)Pour gérer tout saignement, les individus peuvent opter pour des serviettes hygiéniques, qui offrent non seulement du confort, mais offrent également un moyen de suivre le flux sanguin.

Si l’un de ces symptômes apparaît, il est impératif de consulter immédiatement un médecin.

Être conscient des signes du syndrome d’Asherman  

L’apparition des symptômes du syndrome d’Asherman est progressive et dépend de l’étendue de la formation de tissu cicatriciel. Dans les cas présentant des symptômes plus légers, les individus peuvent rencontrer des crampes ou un inconfort occasionnels, ainsi qu’un flux menstruel plus léger que leur schéma habituel. D’un autre côté, les symptômes modérés à sévères peuvent inclure : 

  • Menstruations irrégulières ou absentes
  • Gêne abdominale
  • Défis de fertilité dans certains cas

Après un avortement chirurgical, il est habituel que les cycles menstruels mettent un certain temps à retrouver leur rythme habituel. Pour les personnes n’utilisant pas de contraception hormonale, les règles reprennent généralement dans un délai de quatre à huit semaines.(10)Cependant, l’absence de menstruations pendant cette période n’indique pas nécessairement la présence du syndrome d’Asherman.

Certains autres signes du syndrome d’Asherman peuvent inclure : 

  • Douleur pelvienne :Certaines personnes peuvent souffrir de manière récurrente ou chroniquedouleur pelvienne. 
  • Fausses couches à répétition :Les femmes atteintes du syndrome d’Asherman peuvent avoir un risque plus élevé de fausses couches à répétition.
  • Pertes vaginales inhabituelles :La présence de pertes vaginales anormales ou peu nombreuses peut être un indicateur.
  • Crampes menstruelles :Des crampes menstruelles intenses et inhabituelles peuvent être un symptôme.
  • Saignement absent ou léger :Après avoir arrêté la contraception hormonale, certaines femmes peuvent remarquer une diminution ou une absence de saignements de privation.

Il est important de rappeler que le syndrome d’Asherman est une maladie rare. Si vous pensez souffrir du syndrome d’Asherman ou si vous présentez des symptômes inquiétants, il est recommandé de consulter un professionnel de la santé pour une évaluation approfondie.

Savoir quand demander de l’aide après un avortement

Il est important de consulter rapidement un médecin si vous ressentez l’un des symptômes suivants : 

  • Saignement excessif :Si le saignement est inhabituellement abondant, faites tremper plus de deux serviettes en une heure pendant une période prolongée.
  • Douleur abdominale sévère :Douleur abdominale intense ou prolongée qui persiste au-delà de la période de récupération prévue.
  • Fièvre:Une fièvre de 100,4°F (38°C) ou plus, ce qui peut indiquer une infection.
  • Décharge nauséabonde :Si vous remarquez une odeur désagréable accompagnant les pertes vaginales, cela peut être un signe d’infection.
  • Difficulté à uriner :Une douleur ou une difficulté à uriner peut être le signe d’un problème.
  • Rapports sexuels douloureux :Si les rapports sexuels sont constamment douloureux après la procédure.
  • Cycles menstruels irréguliers :Changements importants dans les schémas menstruels ou absence de règles au-delà de la période de récupération prévue.
  • Vertiges ou évanouissements :Ces symptômes peuvent indiquer une perte de sang importante ou d’autres complications.

N’oubliez pas que des affections telles que le syndrome d’Asherman et certaines complications liées à l’avortement ne constituent généralement pas une urgence médicale.

N’oubliez pas que même si ces signes peuvent susciter des inquiétudes, ils n’indiquent pas nécessairement un problème grave. Il est cependant crucial de consulter un professionnel de santé pour un diagnostic précis et un traitement approprié, si nécessaire. Consultez toujours un médecin si vous avez des doutes ou des inquiétudes concernant votre rétablissement après un avortement. Votre bien-être est de la plus haute importance.

Bien que le soulagement soit l’émotion la plus fréquemment rapportée après un avortement, il peut être émotionnellement éprouvant pour certaines. Si une personne souffre de dépression ou nourrit des pensées d’automutilation après un avortement, il est crucial de demander l’aide d’un prestataire de soins compatissant et impartial et cela doit être fait rapidement.

Quand reprendre ses activités normales après un avortement ?

Après un avortement, il est important de laisser à votre corps le temps dont il a besoin pour récupérer. Le délai de reprise des activités normales peut varier d’une personne à l’autre, en fonction de facteurs tels que le type de procédure d’avortement, l’état de santé de l’individu et les recommandations spécifiques de votre professionnel de la santé. Voici un guide général pour vous aider à vous y retrouver : 

  • Post-procédure immédiate :Juste après l’avortement, il est recommandé de se reposer quelques heures à la clinique ou dans un établissement médical. Cela permet à l’équipe soignante de surveiller votre rétablissement et de s’assurer que vous êtes stable avant de rentrer chez vous.
  • Repos et récupération à la maison :Une fois de retour chez vous, il est conseillé de vous détendre au moins pour le reste de la journée. Évitez les activités intenses, le levage de charges lourdes et les exercices vigoureux.
  • Retour au travail ou à l’école :Le moment de retourner au travail ou à l’école dépendra du type d’emploi ou de vos engagements académiques. De nombreuses personnes se sentent à l’aise de reprendre ces activités au bout d’un jour ou deux, tandis que d’autres peuvent avoir besoin d’un peu plus de temps.
  • Activités physiques :Les activités physiques légères comme la marche peuvent généralement être reprises rapidement, à condition que vous vous sentiez à l’aise. Cependant, évitez les entraînements intenses, les charges lourdes et les activités qui exercent une pression sur votre abdomen pendant au moins une semaine ou selon les conseils de votre professionnel de la santé.
  • Rapports sexuels et tampons :Il est généralement recommandé d’éviter les rapports sexuels et d’utiliser des tampons pendant environ une à deux semaines après l’intervention. Cela laisse le temps au col de se fermer et réduit le risque d’infection.
  • Suivre l’avis médical :Suivez toujours les instructions spécifiques fournies par votre professionnel de la santé. Ils peuvent vous donner des recommandations personnalisées en fonction de votre situation personnelle et du type d’avortement que vous avez subi.
  • Écoutez votre corps :Faites attention à ce que vous ressentez. Si vous ressentez de la douleur, des saignements abondants ou tout autre symptôme inquiétant, il est important de contacter votre médecin.

Pour la plupart des gens, la reprise des activités régulières est possible dès le lendemain de l’avortement. Cependant, celles qui ont subi une procédure de dilatation et d’évacuation, souvent pratiquée pour des avortements ultérieurs, ou celles qui ont connu des complications, peuvent avoir besoin d’une période de récupération plus longue.

N’oubliez pas que le processus de rétablissement de chaque personne est unique et que ce qui semble bon pour une personne peut être différent pour une autre. Ne précipitez pas le processus et accordez-vous le temps et l’espace dont vous avez besoin pour guérir physiquement et émotionnellement.

Conclusion

La détection précoce des complications utérines potentielles après un avortement est cruciale. Bien que cela soit rare, il est vital d’être attentif à des signes tels qu’un saignement excessif ou une douleur intense. La recherche de soins médicaux rapides garantit une récupération optimale. N’oubliez pas qu’une intervention rapide et des soins appropriés sont essentiels pour protéger votre santé. Consultez toujours un professionnel de santé pour obtenir des conseils personnalisés.

Références :

  1. Sajadi-Ernazarova, K.R. et Martinez, C.L., 2017. Complications de l’avortement.
  2. Ipas. (s.d.). Gestion de la perforation utérine. [en ligne] Disponible sur :https://www.ipas.org/clinical-update/english/postabortion-care/managing-uterine-perforation/.
  3. ‌ 3. Yu, D., Wong, YM, Cheong, Y., Xia, E. et Li, T.C., 2008. Syndrome d’Asherman – un siècle plus tard. Fertilité et stérilité, 89(4), pp.759-779.
  4. Mars, C.M., 2011, mars. Le syndrome d’Asherman. Dans Séminaires en médecine reproductive (Vol. 29, n° 02, pp. 083-094). © Thieme Médical Editeurs.
  5. Sajadi-Ernazarova, K.R. et Martinez, C.L., 2017. Complications de l’avortement.
  6. Pridmore, B.R. et Chambers, D.G., 1999. Perforation utérine lors d’un avortement chirurgical : une revue du diagnostic, de la prise en charge et de la prévention. Revue australienne et néo-zélandaise d’obstétrique et de gynécologie, 39(3), pp.349-353.
  7. maladies rares.org. (s.d.). Syndrome d’Asherman – Symptômes, causes, traitement | NORD. [en ligne] Disponible sur :https://rarediseases.org/rare-diseases/ashermans-syndrome/?filter=ovr-ds-resources[Consulté le 10 septembre 2023].
  8. ‌8. Sevinç, F., Oskovi‐Kaplan, Z.A., Çelen, Ş., Ozturk Atan, D. et Topçu, H.O., 2021. Identifier les facteurs de risque et l’incidence du syndrome d’Asherman chez les femmes ayant subi un curetage utérin après un avortement. Journal de recherche en obstétrique et gynécologie, 47(4), pp.1549-1555.
  9. www.plannedparenthood.org. (s.d.). Quels sont les effets secondaires des avortements en clinique ? [en ligne] Disponible sur :https://www.plannedparenthood.org/learn/abortion/in-clinic-abortion-procedures/what-can-i-expect-after-having-an-in-clinic-abortion.
  10. Smikle, C., Yarrarapu, S.N.S. et Khetarpal, S., 2017. Syndrome d’Asherman.