Les exigences fondamentales pour le développement visuel normal de l’enfant sont :
- Une image rétinienne claire dans chaque œil.
- Acuité visuelle égale ou très similaire dans les deux yeux.
- Alignement précis des yeux.
Si l’une de ces conditions échoue, une amblyopie (plus communément appelée œil paresseux) survient. L’œil paresseux est la diminution unilatérale ou bilatérale de l’acuité visuelle, sans cause organique détectable et qui survient pendant la période sensible ou critique du développement de la vision, par altération de celle-ci. Afin de diagnostiquer un œil paresseux chez un enfant, les critères de diagnostic suivants doivent être remplis :
Acuité visuelle inférieure à 20/30 (voir à 20 pieds ce qu’une personne normale voit à 30), dans les deux yeux, en cas d’œil paresseux bilatéral ou deux lignes de vision de moins dans l’œil affecté, par rapport à l’autre, en cas d’œil paresseux unilatéral. Tout cela, évalué avec la correction optique appropriée, en fonction de la réfraction de l’enfant. (L’acuité visuelle normale est de 20/20).
- Absence d’autres pathologies organiques expliquant une mauvaise acuité visuelle.
- Apparition pendant la période critique de développement de l’acuité visuelle.
Comment les lunettes corrigent-elles un œil paresseux ?
L’importance de l’œil paresseux réside dans le fait qu’il s’agit d’une affection très répandue, on estime que 4 % des causes les plus fréquentes d’œil paresseux sont, du meilleur au pire pronostic :
Amétropie bilatérale : c’est-à-dire la présence d’un défaut de réfraction dans les deux yeux. L’œil paresseux est plus fréquent en cas d’hypermétropie élevée (supérieure à +4,0 dioptries) ou d’astigmatisme supérieur à 3 dioptries.
Strabisme: Dans cette pathologie, la fovéa d’un œil est stimulée par une image, tandis que dans l’autre œil, elle se produit par une production d’image différente ; par conséquent, des mécanismes adaptatifs qui conduisent à la suppression de l’image de l’œil dévié, et à l’œil paresseux qui en résulte, en raison de l’interaction binoculaire anormale.
Anisométropie : Lorsque le vice de réfraction est présent dans un seul œil, ou dans les deux, mais d’ampleur différente, s’il n’est pas correctement corrigé avec des lunettes, un œil paresseux se produira avec une plus grande amétropie, puisque le cerveau préférera l’œil sain.
Privation visuelle : En privant le cerveau d’une vision claire des formes, il « choisit » l’œil à travers lequel il reçoit les images les plus claires, et supprime celles qui proviennent de l’œil problématique. Cela se produit en cas de transparence altérée des médias oculaires, tels quecataractes, opacifications cornéennes et hémorragies du corps vitré, entre autres.
Si un enfant a un œil paresseux, le pronostic visuel dépendra de l’étiologie de l’œil paresseux, de l’âge d’apparition (le plus tôt il sera sévère), de la durée de celui-ci et de l’âge de début du traitement. Ce dernier point est crucial, car plus le traitement débute tardivement, moins les possibilités de récupération visuelle sont réduites, en raison de la moindre plasticité du système visuel de l’enfant.
Après 9 ans, c’est très difficile à traiter. D’où l’importance de sensibiliser la communauté médicale à la nécessité d’orienter chaque enfant vers son premier examen ophtalmologique à l’âge de quatre ans, même si aucune pathologie évidente n’est observée.
Méthodes de traitement de l’œil paresseux
L’occlusion oculaire avec un patch est la méthode la plus efficace, la moins chère et la plus utilisée pour stimuler l’œil amblyope.
Une autre méthode utile dans la gestion de l’œil paresseux est la pénalité du verre optique. Cela consiste à ajouter une lentille en verre de +1 à +1,5 dioptries à l’œil dominant avec pour objectif que celui-ci voie flou (l’œil dominant « est pénalisé »), ceci est fait pour que l’œil amblyope voie mieux. Il est utilisé en cas de rejet de l’occlusion par l’enfant, mais uniquement en cas d’œil légèrement paresseux.
En utilisant le même principe ci-dessus, il existe une pénalité pharmacologique par laquelle, au lieu de lentilles, de l’atropine est instillée dans l’œil dominant.
Conclusion
D’autres méthodes pour corriger l’œil paresseux sont les exercices pléoptiques, l’utilisation de filtres rouges et de prismes. On sait que la mise en place d’un traitement adapté à 4 ans est efficace (87% de réussite), notamment les méthodes de pénalisation de l’œil sain comme la pénalisation pharmacologique et optique (prescrire des lunettes avec graduation inutile pour provoquer une vision floue de l’œil sain).
Références :
- Association américaine pour l’ophtalmologie pédiatrique et le strabisme (AAPOS) : « Amblyopie (œil paresseux) ». Source:https://aapos.org/glossary/amblyopiaInformations détaillées sur l’amblyopie, ses causes, le diagnostic et les méthodes de traitement de l’AAPOS.
- Clinique de Cleveland : « Amblyopie (œil paresseux). » Source : https://my.clevelandclinic.org/health/diseases/8583-amblyopia-lazy-eye Aperçu concis de l’amblyopie, de sa prévalence et de l’importance d’un diagnostic et d’un traitement précoces.
- Institut national de l’oeil : « Amblyopie ». Source : https://www.nei.nih.gov/learn-about-eye-health/eye-conditions-and-diseases/amblyopia Informations sur l’amblyopie du National Eye Institute, y compris ses causes et ses options de traitement.
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