Ablation de la vésicule biliaire et son lien avec le syndrome du côlon irritable : ce que vous devez savoir

Ablation de la vésicule biliaire et peut-elle provoquer le syndrome du côlon irritable ?

Vésicule biliairel’ablation, également connue sous le nom de cholécystectomie, est une intervention chirurgicale courante effectuée pour retirer la vésicule biliaire. Ce petit organe situé sous le foie joue un rôle dans le stockage de la bile, un liquide digestif produit par le foie. Lorsque la vésicule biliaire devient malade ou développe des problèmes tels quecalculs biliaires, cela peut entraîner des douleurs et des complications. Dans de tels cas, l’ablation chirurgicale est souvent recommandée pour soulager les symptômes et améliorer l’état de santé général. La cholécystectomie est considérée comme une procédure sûre et efficace, et de nombreuses personnes continuent de mener une vie saine sans vésicule biliaire.(1,2)

Cependant, une partie des individus peuvent continuer à ressentir un inconfort digestif après l’opération d’ablation de la vésicule biliaire, une condition appelée syndrome post-cholécystectomie (PCS).(3)Cela englobe des symptômes commenausée,vomissement,ballonnements, augmentation des gaz, accès dediarrhée, etdouleur abdominale, qui peut persister des années après l’intervention chirurgicale. Il convient de noter que les symptômes associés au PCS peuvent parfois être confondus avec d’autres affections gastro-intestinales, notammentsyndrome du côlon irritable (SCI)et malabsorption des acides biliaires (BAM).(4)

Bien que certaines études suggèrent un lien potentiel entre la cholécystectomie et un risque plus élevé de développer le SCI, il est important de souligner que le lien reste quelque peu flou. Les symptômes du SCI peuvent souvent refléter ceux d’autres troubles digestifs, tels que le PCS ou le BAM. À l’heure actuelle, il n’existe aucune preuve solide permettant de conclure définitivement que l’ablation de la vésicule biliaire est directement à l’origine du SCI. Par conséquent, une évaluation complète par un professionnel de la santé est cruciale pour un diagnostic précis et une gestion efficace des symptômes digestifs post-chirurgicaux.

Qu’est-ce que le syndrome du côlon irritable ?

Le syndrome du côlon irritable (SCI) est un trouble gastro-intestinal courant caractérisé par un ensemble de symptômes chroniques liés au tube digestif. Ceux-ci comprennent généralement des douleurs abdominales, des ballonnements, des crampes, des modifications des habitudes intestinales (telles que la diarrhée,constipation, ou les deux), et une sensation générale d’inconfort.(5)

Le SCI est considéré comme un trouble fonctionnel, ce qui signifie qu’il n’a pas de cause structurelle ou biochimique identifiable, mais implique plutôt une perturbation du fonctionnement de l’intestin. Il s’agit d’une maladie chronique qui peut avoir un impact significatif sur la qualité de vie d’une personne, mais elle n’entraîne pas de problèmes de santé plus graves ni de dommages au tube digestif. La cause exacte du SCI n’est pas entièrement comprise et sa gravité et ses symptômes spécifiques peuvent varier considérablement d’une personne à l’autre.(6)

En plus des symptômes principaux, les personnes atteintes du syndrome du côlon irritable peuvent ressentir toute une série d’autres inconforts tels qu’un excès de gaz, une sensation de selles incomplètes et de mucus dans les selles. Ces symptômes peuvent être imprévisibles et des poussées surviennent en réponse à divers déclencheurs comme le stress, certains aliments, des changements hormonaux ou des infections. Il est important de noter que le SCI est un diagnostic d’exclusion, ce qui signifie qu’il est généralement posé après que d’autres affections gastro-intestinales ont été exclues grâce à une évaluation et des tests médicaux approfondis.

La gestion du SCI implique souvent une approche à multiples facettes, comprenant des modifications alimentaires,techniques de gestion du stresset, dans certains cas, des médicaments pour soulager des symptômes spécifiques. Il est important que les personnes atteintes du SCI travaillent en étroite collaboration avec leurs prestataires de soins de santé pour développer un plan de traitement personnalisé qui répond à leurs symptômes et déclencheurs uniques. Bien que le SCI soit une maladie chronique, de nombreuses personnes trouvent des stratégies efficaces pour gérer leurs symptômes et mener une vie épanouie.

L’ablation de la vésicule biliaire peut-elle conduire au développement du syndrome du côlon irritable ?

La relation entre l’ablation de la vésicule biliaire (cholécystectomie) et le développement du syndrome du côlon irritable (SCI) fait l’objet de recherches et de débats en cours au sein de la communauté médicale. Certaines études suggèrent un lien potentiel entre les deux, mais les preuves ne sont pas entièrement concluantes.

Dans une étude rétrospective de 2008, il a été observé que les personnes ayant subi une ablation de la vésicule biliaire étaient deux fois plus susceptibles de développer le syndrome du côlon irritable, en particulier le sous-type caractérisé par la diarrhée (IBS-D), par rapport à celles n’ayant pas subi cette intervention chirurgicale.(7)Cependant, les auteurs de l’étude ont noté que la diarrhée est un phénomène courant après l’ablation de la vésicule biliaire. Bien qu’une diarrhée persistante puisse conduire à un diagnostic du SCI-D, il est plausible que ces symptômes puissent être attribués à d’autres complications résultant de l’ablation de la vésicule biliaire, telles que la malabsorption des acides biliaires. De plus, les résultats de l’étude n’ont pas atteint une signification statistique.

À l’inverse, une étude prospective plus récente de 2021 portant sur 166 personnes ayant subi une cholécystectomie n’a pas établi de lien définitif entre l’ablation de la vésicule biliaire et le développement du SCI.(8)

Le corpus de recherche existant souligne la nécessité d’investigations plus approfondies pour valider ou réfuter une association potentielle entre le SCI et la chirurgie d’ablation de la vésicule biliaire. Ce qui est évident pour les chercheurs, c’est que l’ablation de la vésicule biliaire peut entraîner des problèmes digestifs persistants et que les symptômes peuvent être comparables à ceux du SCI.

Il est important de noter que les deux affections peuvent certainement partager des symptômes gastro-intestinaux similaires, tels que des douleurs abdominales, des ballonnements et des modifications des habitudes intestinales. Ce chevauchement des symptômes peut parfois rendre difficile la distinction entre les symptômes post-cholécystectomie et le SCI.

Bien que certaines personnes puissent ressentir une gêne gastro-intestinale après l’ablation de la vésicule biliaire, toutes les personnes qui subissent cette procédure ne développent pas le SCI. Pour ceux qui le font, il est important de demander une évaluation et une prise en charge appropriées auprès d’un professionnel de la santé.

En fin de compte, la relation exacte entre l’ablation de la vésicule biliaire et le développement du SCI reste complexe et peut varier d’une personne à l’autre. Si une personne présente des symptômes gastro-intestinaux après l’ablation de la vésicule biliaire, il est essentiel de consulter un professionnel de la santé pour une évaluation approfondie et des conseils appropriés.

Comment traiter le syndrome du côlon irritable après l’ablation de la vésicule biliaire ?

Le traitement du syndrome du côlon irritable (SCI) après l’ablation de la vésicule biliaire implique une approche multiforme adaptée aux symptômes et aux besoins spécifiques d’un individu. Voici plusieurs stratégies qui peuvent être envisagées :

  1. Modifications alimentaires :Ajuster votre alimentation peut être crucial. Certaines personnes trouvent un soulagement aux symptômes du SCI en évitant les aliments déclencheurs. Tenir un journal alimentaire et travailler avec un professionnel de la santé ou un diététiste peut aider à identifier les aliments problématiques et à établir un régime alimentaire adapté.
  2. Suivre un régime pauvre en FODMAP :Ce régime restreint certains types de glucides qui peuvent exacerber les symptômes du SCI. Il est préférable de l’entreprendre sous la direction d’un diététiste professionnel.(9)
  3. Séquestrants des acides biliaires :Ces médicaments peuvent être prescrits pour aider à gérer la malabsorption des acides biliaires, une affection qui peut survenir après l’ablation de la vésicule biliaire et contribuer aux symptômes de type IBS.(10)
  4. Probiotiques :Certaines études suggèrent que les probiotiques pourraient être bénéfiques pour les personnes atteintes du SCI.Probiotiquessont des bactéries bénéfiques qui peuvent contribuer à améliorer la santé intestinale.(11)
  5. Médicaments :En fonction des symptômes prédominants du SCI (diarrhée, constipation ou les deux), des médicaments peuvent être prescrits pour aider à réguler les selles et à gérer l’inconfort associé.
  6. Thérapies psychologiques :La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et d’autres formes de psychothérapie peuvent être efficaces dans la gestion du SCI, surtout si le stress et l’anxiété jouent un rôle important dans les symptômes.(12)

N’oubliez pas que si les symptômes persistent ou s’aggravent, il est important de consulter un gastro-entérologue ou un professionnel de la santé expérimenté dans la gestion des troubles gastro-intestinaux. Il est également essentiel de travailler en étroite collaboration avec un professionnel de la santé pour élaborer un plan de traitement personnalisé. Ils peuvent vous guider, suivre vos progrès et procéder aux ajustements nécessaires pour vous aider.

Conclusion

La relation entre l’ablation de la vésicule biliaire (cholécystectomie) et l’apparition ultérieure du syndrome du côlon irritable (SCI) reste un sujet d’étude en cours. Même si certaines recherches suggèrent un lien potentiel, les preuves ne sont pas encore définitives. Les deux affections partagent des symptômes gastro-intestinaux similaires, ce qui rend difficile leur distinction.

Pour les personnes souffrant d’inconfort gastro-intestinal après l’ablation de la vésicule biliaire, il est essentiel de demander une évaluation approfondie à un professionnel de la santé. Cela permet un diagnostic précis et l’élaboration d’un plan de traitement sur mesure. Bien que certaines personnes puissent développer le SCI après l’ablation de la vésicule biliaire, ce n’est pas un résultat universel et des stratégies de gestion efficaces sont disponibles. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre pleinement la relation complexe entre l’ablation de la vésicule biliaire et le développement potentiel du SCI, soulignant ainsi l’importance des progrès continus en matière de santé gastro-intestinale.

Références :

  1. Dubois, F., Berthelot, G. et Levard, H., 1989. Cholécystectomie par coelioscopie. Presse médicale (Paris, France : 1983), 18(19), pp.980-982.
  2. Olsen, D.O., 1991. Cholécystectomie laparoscopique. Le journal américain de chirurgie, 161(3), pp.339-344.
  3. Arora, D., Kaushik, R., Kaur, R. et Sachdev, A., 2018. Syndrome post-cholécystectomie : un nouveau regard sur un vieux problème. Journal de chirurgie à accès minimal, 14(3), p.202.
  4. Westergaard, H., 2007. Malabsorption des acides biliaires. Options de traitement actuelles en gastro-entérologie, 10(1), pp.28-33.
  5. Horwitz, B.J. et Fisher, R.S., 2001. Le syndrome du côlon irritable. Journal de médecine de la Nouvelle-Angleterre, 344(24), pp.1846-1850.
  6. Camilleri, M., 2001. Prise en charge du syndrome du côlon irritable. Gastroentérologie, 120(3), pp.652-668.
  7. McNally, M.A., Locke, G.R., Zinsmeister, A.R., Schleck, C.D., Peterson, J. et Talley, N.J., 2008. Événements biliaires et risque accru d’apparition du syndrome du côlon irritable : une étude de cohorte basée sur la population. Pharmacologie alimentaire et thérapeutique, 28(3), pp.334-343.
  8. Cabrera-Mendoza, F., García-Flores, A., Ramírez-Cuesta, J., Barrera-González, A., Villarreal-Treviño, G., Moya-González, S., Castro-Zárate, AL et Medina-Escobedo, SG, 2021. Syndrome du côlon irritable après cholécystectomie laparoscopique. Etude de cohorte prospective. Chirurgien général, 43(1), pp.30-35.
  9. Altobelli, E., Del Negro, V., Angeletti, P.M. et Latella, G., 2017. Un régime pauvre en FODMAP améliore les symptômes du syndrome du côlon irritable : une méta-analyse. Nutriments, 9(9), p.940.
  10. Gu, Y., Li, L., Yang, M., Liu, T., Song, X., Qin, X., Xu, X., Liu, J., Wang, B. et Cao, H., 2023. Diaphonie acide biliaire-microbiote intestinal dans le syndrome du côlon irritable. Revues critiques en microbiologie, 49(3), pp.350-369.
  11. Didari, T., Mozaffari, S., Nikfar, S. et Abdollahi, M., 2015. Efficacité des probiotiques dans le syndrome du côlon irritable : revue systématique mise à jour avec méta-analyse. Revue mondiale de gastroentérologie : WJG, 21(10), p.3072.
  12. Radziwon, C.D. et Lackner, J.M., 2017. Thérapie cognitivo-comportementale pour le SCI : quelle est son utilité, à quelle fréquence et comment ça marche ?. Rapports actuels de gastroentérologie, 19, pp.1-8.