Pouvez-vous obtenir une amibe mangeuse de cerveau en prenant une douche ?

Naegleria fowleri est communément appelée « amibe mangeuse de cerveau ». Il provoque une méningo-encéphalite amibienne primaire (PAM). Bien qu’elle soit rare avec 132 cas signalés entre 1962 et 2013 aux États-Unis, l’infection est pour la plupart mortelle. N. fowleri est une amibe vivant librement que l’on trouve dans le sol et l’eau. Il comporte 3 stades de vie, qui comprennent les stades trophozoïte amiboïde, flagellé et kyste, parmi lesquels seul le stade trophozoïte est infectieux. N. fowleri pousse à des températures comprises entre 25 et 42°C ; cependant, il peut également survivre de longues périodes à des températures plus basses au stade du kyste. Plus de 30 espèces de Naegleria ont été identifiées, mais seul N. fowleri est associé à une infection chez l’homme.(1)

La méningo-encéphalite amibienne primaire entraîne un taux de mortalité élevé, d’environ 98 %, et entraîne la mort dans les 1 à 12 ans suivant l’infection. Elle est plus fréquente chez les enfants et les jeunes adultes ayant des antécédents denatationdans de l’eau contaminée. Cependant, peu de cas d’infection à PAM chez des non-nageurs ont été liés à l’utilisation de neti-pots pour l’irrigation des sinus ou le nettoyage nasal rituel. L’infection à N. fowleri est extraite lorsque l’eau contaminée par l’amibe pénètre dans la cavité nasale à travers laquelle elle se dirige vers le cerveau, entraînant une PAM.(1)

Pouvez-vous obtenir une amibe mangeuse de cerveau en prenant une douche ?

Les premiers cas de N. fowleri impliqués dans l’eau potable aux États-Unis ont été signalés en Arizona (2002) chez deux garçons de 5 ans, qui ont été exposés à l’eau contaminée en se baignant dans l’eau du robinet municipal, provenant de puits d’eau souterraine insuffisamment désinfectés. N. fowleri a été trouvé dans des échantillons d’eau domestique provenant de robinets, de douches, de pommes de douche, de chauffe-eau et se trouve également dans les baignoires et les robinets des lavabos des salles de bains.(1)

Prévention et contrôle de Naegleria Fowleri

Une étude cas-témoins a été menée pour déterminer la qualité de l’eau potable et la présence de N. fowleri. Dans l’étude, N. fowleri était positivement associé à la température de l’eau, à la température quotidienne maximale de l’air et au nombre de colonies à 35 °C. L’amibe était associée négativement à la présence d’Acanthameba, à la présence d’espèces de Naegleria tolérantes aux températures élevées, à l’exclusion de N. fowleri, et au chlore libre résiduel. Cela souligne l’importance d’une désinfection adéquate de l’eau potable. Un niveau résiduel de chlore libre de 0,2 à 0,5 mg/l est la méthode conservatrice appropriée pour cibler les espèces de N. fowleri.(1)

Depuis, Naegleria fowleri se trouve naturellement dans les lacs et les rivières, qui n’ont malheureusement aucun contrôle sur l’homme et la prévention dans ces plans d’eau est donc difficile. Il faut donc supposer que ces plans d’eau (lacs d’eau douce, rivières, sources chaudes) et eaux récréatives (piscines) sont associés à un faible risque d’infection. La seule façon de prévenir l’infection par N. fowleri est d’éviter de nager dans les eaux douces chaudes. Certaines mesures personnelles peuvent être prises lors de l’entrée dans ces plans d’eau afin de minimiser le risque d’infection et d’inhalation d’eau par les narines. Il s’agit notamment d’utiliser des pince-nez ou de garder la tête hors de l’eau, d’éviter de plonger la tête sous l’eau dans les sources chaudes et autres eaux thermales non traitées, d’éviter les activités liées à l’eau dans les eaux douces chaudes pendant les mois d’été et d’éviter de creuser ou de remuer des sédiments lors de la participation à des activités liées à l’eau dans des plans d’eau douce chaudes.(2)

Bien que la plupart des infections à N. fowleri signalées soient associées à la baignade dans des lacs et des rivières d’eau douce, peu de cas de décès ont été signalés associés à l’eau du robinet et à l’inhalation d’eau potable par les narines. Selon le CDC, l’infection à N. fowleri ne se produit pas après avoir bu de l’eau contaminée par l’amibe. L’infection ne se produit que lorsque de l’eau contaminée pénètre dans les narines.(2)

Un communiqué de presse publié par la paroisse Saint-Jean-Baptiste en Louisiane conseille peu de précautions concernant l’eau du robinet et les activités liées à l’eau potable. Les recommandations incluent la prévention de l’inhalation d’eau par le nez ou du reniflement d’eau dans le nez pendant le lavage du visage, la douche, le bain ou la natation dans de petites piscines gonflables en plastique dur. De plus, il convient d’éviter de sauter et de plonger la tête sous l’eau du bain dans les baignoires, ainsi que de surveiller les enfants lorsqu’ils jouent avec des tuyaux ou des arroseurs, car les risques d’inhalation d’eau par le nez pendant ces activités sont accrus.(3)

Références : 

  1. https://awwa.onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.5942/jawwa.2014.106.0140
  2. https://www.cdc.gov/parasites/naegleria/infection-sources.html
  3. https://www.wateronline.com/doc/the-deadliest-contaminant-solving-the-brain-eating-amoeba-0001

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