Les infections cérébrales sont rares, mais elles entraînent une mortalité importante et sont associées à un mauvais pronostic. Bien que l’incidence des infections cérébrales ait diminué grâce aux progrès thérapeutiques, elles constituent toujours un danger pour la santé des habitants des pays en développement où l’assainissement est médiocre. Le diagnostic d’un patient atteint d’une infection cérébrale repose sur les antécédents médicaux, la présentation clinique, l’analyse du liquide céphalo-rachidien et l’imagerie. L’analyse du LCR est la référence en matière de détection d’une infection cérébrale chez un patient. Bien que l’imagerie (TDM, IRM) ne soit pas toujours indiquée en urgence en phase aiguë d’infection cérébrale, elle est d’une importance vitale dans la majorité des cas, notamment en présence de signes neurologiques focaux, de difficultés diagnostiques particulières chez certains patients (comme les patients immunodéprimés) et de difficultés de suivi pendant le traitement. En cas d’absence ou de signes neurologiques moins sévères, l’imagerie peut aider à diagnostiquer la nature de l’infection, notamment en présence d’une lésion cérébrale.(1)
Le scanner peut-il détecter une infection cérébrale ?
La ponction lombaire et l’analyse du LCR constituent la procédure diagnostique de choix, que la symptomatologie de l’encéphalite soit présente ou absente. L’imagerie est généralement précédée d’une ponction lombaire en cas deencéphaliterechercher des signes de lésions cérébrales et des signes d’engagement.IRMetTomodensitométriesont les deux principales techniques d’imagerie utilisées pour le diagnostic des infections cérébrales. L’IRM est utilisée pour un diagnostic plus confirmatif de l’infection ; tandis que le scanner est utilisé uniquement comme outil d’investigation et d’examen supplémentaire.(1)
En cas de suspicion de méningite bactérienne avec conscience trouble, un scanner immédiat est préférable avant la ponction lombaire pour exclure les causes de gonflement pouvant entraîner une hernie. Il est important de commencer un traitement antimicrobien avant un scanner ou une ponction lombaire. La phase précoce de la méningite peut montrer un scanner normal ; cependant, la tomodensitométrie avec contraste peut montrer l’initiation d’un rehaussement méningé qui devient plus prononcé à mesure que la maladie progresse. Le scanner est excellent pour identifier les pathologies de la base du crâne. La phlébographie tomodensitométrique peut être utilisée pour diagnostiquer une thrombose compliquant le sinus transverse et sagittal qui nécessite une intervention. Une nouvelle tomodensitométrie doit être envisagée en cas d’aggravation des signes pour exclure une hydrocéphalie résorbante.(2)
L’IRM n’est généralement pas systématiquement demandée pour des cas simplesméningite bactérienne. Cependant, les cas compliqués avec convulsions et signes focaux évolutifs nécessitent une IRM, supérieure à la TDM pour l’évaluation des lésions parenchymateuses des méningo-encéphalites ou des complications vasculitiques sur les séquences FLAIR (fluid-attenuated inversion recovery). Les lésions du tronc cérébral, les ventricultis à pyogènes sont plus sensibles à une IRM. L’imagerie de choix pour l’empyème sous-dural et péridural est une IRM, car une tomodensitométrie peut ne pas être utile pour déterminer la nature de la lésion et son emplacement. Les abcès cérébraux pyogènes constituent un défi diagnostique, car ils sont difficiles à diagnostiquer par tomodensitométrie ou IRM ; cependant, l’IRM améliorée par Gd (pour les lésions multiples) et la biopsie (pour les lésions uniques) sont utiles. La tomodensitométrie est de peu d’utilité en cas d’atteinte médullaire et méningée, de méningo-encéphalite virale et d’infections fongiques. Dans ces cas, l’IRM est le choix d’imagerie privilégié.(2)
Comment savoir s’il y a une infection cérébrale ?
L’infection du système nerveux central peut être due soit à une voie hématologique, soit à des dommages aux structures adjacentes et à leur contiguïté, soit à une voie neurale, soit à une contamination directe (par des interventions chirurgicales et des plaies crâniennes). Il existe de nombreuses infections cérébrales et leur symptomatologie dépend de l’agent causal (bactéries, virus, champignons, parasites, mycobactéries) et du type de patient (immunodéprimé, immunocompétent, en restauration immunitaire, voyage).(1)
La présentation clinique peut prendre la forme d’une méningite, d’une encéphalite ou d’une combinaison des deux. Les symptômes de la méningite comprennentmal de tête, fièvre,nauséeetvomissementetraideur de la nuque.Encéphaliteles symptômes englobent des convulsions, des signes neurologiques focaux, des troubles du comportement et des troubles de la conscience. Les signes d’encéphalite poursuivent les complications d’un abcès, d’une méningoencéphalite et d’une méningite bactérienne. Cependant, en raison du type de bactérie et de patient, ces présentations cliniques peuvent être insaisissables, ce qui rend le diagnostic difficile. Par conséquent, le processus de diagnostic est effectué sur la base de la symptomatologie du début de la maladie.(1)
Références :
- https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2211568412001696
- https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1064994/
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