Démarche spastique : causes, traitement, rééducation

Une personne peut être connue grâce à son langage corporel ; la marche d’une personne est l’un de ces aspects facilement perceptibles. La démarche est le modèle selon lequel une personne marche et est liée à de nombreux facteurs physiques et psychologiques. Des anomalies de marche et certains types particuliers de démarche sont couramment observés dans des conditions médicales spécifiques. Ces schémas de marche se produisent généralement de manière incontrôlable et peuvent résulter de certains troubles médicaux ou d’un traumatisme du système corporel concerné.

La démarche spastique est l’une de ces anomalies de marche liées à certaines conditions médicales, dans lesquelles une personne peut sembler marcher en traînant une jambe raide en raison de la spasticité.

Qu’est-ce que la spasticité ?

Spasticitéest un état dans lequel les muscles restent contractés longtemps. C’est le résultat de certains dommages causés à la partie du cerveau ou de la moelle épinière, responsable des mouvements volontaires des parties du corps.

En raison des contractions musculaires à long terme, une raideur, une rigidité ou une oppression musculaire se produit en cas de spasticité. Cela peut rendre difficile la circulation des signaux et l’échange d’informations entre le système nerveux et les muscles du corps. Ces muscles anormalement raides et une mauvaise coordination peuvent affecter les mouvements et les activités quotidiennes, notamment la parole, les mouvements et la marche ou la démarche.

Qu’est-ce qu’une démarche spastique ?

La démarche spastique est un type particulier de marche dans lequel une personne marche avec raideur ; comme si les pieds étaient traînés en marchant. La démarche spastique peut être observée chez les personnes atteintesparalysie cérébralemais peut également survenir en raison d’autres conditions.

Une démarche spastique résulte généralement de muscles des jambes raides mais faibles. Cela peut apparaître lorsque la personne essaie de maintenir ses jambes ensemble et que ses orteils et ses pieds sont traînés pendant la marche. Il y a un tonus excessif et une longue contraction musculaire d’une jambe donnant une apparence traînée avec une flexibilité réduite pour effectuer des mouvements fluides.

Comme la personne n’a pas la flexibilité requise, les mouvements de flexion des genoux, des chevilles et les mouvements de flexion normaux ne sont pas effectués, ce qui donne un aspect raide à la marche. Comme les muscles restent longtemps contractés, principalement d’un côté, la jambe raide semble être tirée pour faciliter la marche.

Qu’est-ce qui peut causer une démarche spastique ?

Certaines conditions pouvant conduire à une démarche spastique comprennent la paralysie cérébrale (PC), un traumatisme à la naissance, un abcès cérébral,tumeur au cerveau,sclérose en plaques (SEP), un traumatisme crânien (TCC), un accident vasculaire cérébral, certains troubles neurologiques ou certains troubles génétiques commeSyndrome de Sturge-Weber.

  • Démarche spastique causée par une paralysie cérébrale –Cela se produit en raison de lésions cérébrales de la partie contrôlant les mouvements et le tonus musculaire des bras et des jambes. Il y a une spasticité accrue ou des muscles tendus avec une flexibilité réduite. Les déformations des jambes ne sont pas présentes à la naissance mais se développent progressivement. Des muscles tendus et hypertoniques avec un étirement restreint des muscles rendent les mouvements des membres raides, provoquant une démarche spastique.
  • Démarche spastique causée par la sclérose en plaques –La spasticité dans cette condition peut affecter les muscles fléchisseurs ou extenseurs, les deux pouvant affecter la démarche. La flexion involontaire des muscles de l’arrière des cuisses (ischio-jambiers) peut provoquer une flexion des hanches et des genoux vers la poitrine. L’extension involontaire des jambes provoque un redressement ; les hanches et les genoux restent bien tendus et les jambes restent proches les unes des autres, provoquant l’apparence raide d’une démarche spastique.
  • Démarche spastique causée par un traumatisme crânien (TCC) –Les dommages au cerveau, au cervelet ou au tronc cérébral peuvent affecter des centres importants, provoquant des altérations des signaux réflexes, du tonus musculaire, des perceptions sensorielles et des mouvements. Une posture particulière peut être adoptée après une lésion cérébrale, dans laquelle les hanches et les genoux restent droits tandis que les chevilles sont fléchies, ce qui peut apparaître comme une démarche spastique.

Quel est le traitement de la démarche spastique ?

La démarche spastique est minutieusement évaluée avec un examen clinique, les antécédents appropriés, les détails de la grossesse et des complications à la naissance ; un accident, un traumatisme ou d’autres conditions sont notés. Des investigations et des études d’imagerie pertinentes peuvent aider à trouver la cause de la spasticité.

Si la cause sous-jacente de la démarche spastique peut être traitée, des options de traitement appropriées sont évaluées.

  • Des médicaments peuvent être utilisés pour réduire les contractions musculaires généralement observées dans la spasticité, mais le risque d’effets secondaires doit être correctement évalué.
  • Des injections de toxine botulique (BTA) peuvent parfois être envisagées en cas de muscles spastiques ou hyperactifs.
  • Dans certains cas, des options chirurgicales peuvent être évaluées.

Rééducation pour la démarche spastique

La rééducation et l’amélioration de la démarche avec des exercices, un entraînement à la marche et à la posture sont encouragées. Les exercices peuvent aider à améliorer la démarche spastique et à mieux effectuer les activités. Les exercices de rééducation pour la démarche spastique se concentrent principalement sur des exercices actifs et passifs pour améliorer le fonctionnement musculaire et le rythme de marche. Les difficultés à se tenir debout, à marcher ou à équilibrer dues à une démarche spastique sont traitées par des exercices et un régime appropriés.

Des attelles de jambe peuvent être conseillées dans certains cas. Des inserts de chaussures, des attelles ou des orthèses spécifiques peuvent être conseillés pour améliorer la démarche spastique. Un soutien supplémentaire, comme un déambulateur, peut être apporté aux personnes ayant des problèmes d’équilibre. D’autres méthodes d’intégration sensorielle peuvent être adoptées, ou marcher pieds nus et sur diverses surfaces peut améliorer la stabilisation.

Un physiothérapeute certifié et formé peut vous aider avec la rééducation, les exercices, les modifications nécessaires et les moyens de gérer l’entraînement à la marche à la maison.

Références :

  1. Institut national des troubles neurologiques et des accidents vasculaires cérébraux. (2021). Page d’information sur la spasticité.https://www.ninds.nih.gov/Disorders/All-Disorders/Spasticity-Information-Page
  2. Société nationale de la sclérose en plaques. (s.d.). Spasticité.https://www.nationalmssociety.org/Symptoms-Diagnosis/MS-Symptoms/Spasticity
  3. Clinique Mayo. (2021). Paralysie cérébrale.https://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/cerebral-palsy/symptoms-causes/syc-20353999
  4. MedlinePlus. (2021). Spasticité.https://medlineplus.gov/ency/article/003297.htm