Syndrome malin des neuroleptiques (SMN) : causes, symptômes et guide de traitement

Qu’est-ce que le syndrome malin des neuroleptiques ?

Le syndrome malin des neuroleptiques (SMN) est un trouble neurologique rare, mais potentiellement mortel, provoqué par une réaction à certains médicaments, en particulier aux antipsychotiques. Elle se caractérise par une combinaison de symptômes qui affectent le système nerveux, les muscles et l’état mental. Ces symptômes peuvent inclure des symptômes gravesraideur musculaire,forte fièvre, une fréquence cardiaque rapide, un état mental altéré et un dysfonctionnement autonome (tel que des fluctuations de la tension artérielle et de la fréquence cardiaque).(1,2)

Comme mentionné, le syndrome malin des neuroleptiques survient principalement en relation avec les médicaments antipsychotiques, qui sont utilisés dans le traitement de problèmes de santé mentale tels queschizophrénieettrouble bipolaire. Ce syndrome est déclenché par le blocage des récepteurs dopaminergiques, essentiels à la communication de cellule à cellule dans le cerveau. La théorie est que les médicaments liés au syndrome malin des neuroleptiques entravent ces récepteurs, provoquant ainsi ses symptômes.

Malgré sa gravité, le syndrome malin des neuroleptiques est peu fréquent, survenant chez environ 0,01 à 3,2 pour cent des personnes utilisant des antipsychotiques.(3)De plus, la fréquence globale du SNM est en baisse, attribuée à l’avènement de nouveaux médicaments. Il convient de noter que l’arrêt brutal des médicaments dopaminergiques, couramment prescrits pourLa maladie de Parkinson, peut également conduire à un NMS dans de rares cas.

Le syndrome malin des neuroleptiques est considéré comme une urgence médicale et nécessite une attention et un traitement immédiats. Il est essentiel d’arrêter le médicament incriminé et de prodiguer des soins de soutien, qui peuvent inclure des liquides intraveineux, des médicaments pour contrôler les symptômes et une surveillance en milieu hospitalier.

Il est important de noter que même si le syndrome malin des neuroleptiques est associé aux médicaments antipsychotiques, il peut également survenir dans de rares cas avec d’autres médicaments ou même sans déclencheur médicamenteux connu. Par conséquent, reconnaître les symptômes et consulter rapidement un médecin est crucial pour un meilleur pronostic.

Quelles sont les causes du syndrome malin des neuroleptiques ?

Le syndrome malin des neuroleptiques (SMN) survient principalement en réaction à certains médicaments, en particulier aux antipsychotiques. Cependant, la cause sous-jacente exacte du NMS n’est pas entièrement comprise et implique probablement une interaction complexe de facteurs. Voici une explication détaillée des causes potentielles :(4)

  • Dysrégulation de la dopamine :On pense que le syndrome malin des neuroleptiques est lié à des altérations de la signalisation dopaminergique dans le cerveau. La dopamine est un neurotransmetteur qui joue un rôle crucial dans la régulation du mouvement, de l’humeur et de diverses autres fonctions.
  • Blocage des récepteurs dopaminergiques :Les médicaments antipsychotiques, également appelés neuroleptiques, sont conçus pour moduler l’activité de la dopamine. Dans certains cas, en particulier avec les médicaments antipsychotiques plus anciens et très puissants, ils peuvent conduire à un blocage excessif des récepteurs dopaminergiques. Ce surblocage peut contribuer au développement de NMS.
  • Autre implication des neurotransmetteurs :Bien que la dérégulation de la dopamine soit un facteur central, des anomalies d’autres neurotransmetteurs comme la sérotonine et la noradrénaline peuvent également jouer un rôle dans le développement du SMN.(5)
  • Susceptibilité individuelle :Toutes les personnes prenant des médicaments antipsychotiques ne développeront pas un SMN. Il semble exister un certain niveau de susceptibilité individuelle, qui peut être influencé par des facteurs génétiques, métaboliques ou environnementaux.
  • Posologie et puissance :Des doses élevées de médicaments antipsychotiques, en particulier ceux les plus puissants, sont associées à un risque accru de SMN. De plus, une augmentation rapide de la dose ou l’administration de plusieurs antipsychotiques peuvent augmenter ce risque.
  • Changements brusques de médicaments :Des changements rapides dans les schémas thérapeutiques antipsychotiques, y compris un arrêt soudain ou des ajustements posologiques, peuvent augmenter le risque de SMN. Ceci est particulièrement pertinent en cas d’arrêt brutal des médicaments dopaminergiques utilisés dans des pathologies comme la maladie de Parkinson.
  • Conditions médicales concomitantes :Certaines conditions médicales, telles que la déshydratation, les infections ou les coups de chaleur, peuvent augmenter le risque de SMN chez les personnes prenant des antipsychotiques.
  • Données démographiques des patients :Certaines populations, comme les jeunes hommes et les individus ayant des antécédents de SMN, peuvent avoir une susceptibilité accrue à développer ce syndrome.
  • Interactions médicamenteuses :L’utilisation concomitante d’autres médicaments qui affectent les systèmes de neurotransmetteurs, comme le lithium ou certaines drogues illicites, peut augmenter le risque de SMN.(6)

Il est important de noter que même si les médicaments antipsychotiques sont un déclencheur courant, le SMN peut également survenir dans de rares cas sans aucune cause apparente liée au médicament. Les facteurs spécifiques contribuant au NMS peuvent varier d’une personne à l’autre, soulignant la complexité de cette maladie. Une reconnaissance et un traitement rapides du SNM sont cruciaux pour un meilleur pronostic.

Quels sont les symptômes du syndrome malin des neuroleptiques ?

Le syndrome malin des neuroleptiques (SMN) se caractérise par une série de symptômes affectant le système nerveux, les muscles et l’état mental. Les symptômes courants du syndrome malin des neuroleptiques comprennent :(7)

  • Raideur musculaire sévère :Rigidité et raideur dans les muscles, souvent décrites comme une sensation de « tuyau de plomb ». Cela peut affecter la mobilité et rendre les déplacements difficiles.
  • Forte fièvre:Une température corporelle significativement élevée, dépassant souvent 100,4°F (38°C) ou plus. Il s’agit d’un symptôme caractéristique du NMS.
  • Dysfonctionnement autonome :(8)
    • Fréquence cardiaque rapide (tachycardie) :Le cœur peut battre plus vite que la normale.
    • Fluctuations de la pression artérielle : Pression artériellepeut varier, conduisant potentiellement à des niveaux dangereusement élevés ou bas.
  • Modifications de l’état mental :
    • Confusion:Désorientation, difficulté de concentration et altération de la conscience.
    • Agitation:Agitation, excitation accrue et détresse émotionnelle.
    • Délire:Confusion mentale aiguë avec altération de l’attention et de la conscience.
  • Transpiration:Transpiration abondante, qui peut être excessive et sans rapport avec l’effort physique ou la température ambiante.
  • Modèles respiratoires irréguliers :Cela peut inclure une respiration rapide et superficielle ou des irrégularités de la fréquence respiratoire.
  • Tremblements ou frissons :Tremblements ou frissons involontaires des membres ou du corps.
  • Conscience altérée :Allant d’une légère confusion à une grave altération de la conscience.
  • Difficulté à avaler :Cela peut être dû à une rigidité musculaire affectant les muscles de la gorge.
  • Dysphagie :Difficulté à avaler.
  • Dysfonctionnement intestinal et vésical :Cela peut impliquer des problèmes tels que la constipation ou des difficultés à uriner.

Il est important de noter que tous les symptômes peuvent ne pas être présents dans tous les cas de NMS et que la gravité des symptômes peut varier. De plus, les symptômes peuvent se développer rapidement ou progresser avec le temps. Le syndrome malin des neuroleptiques est considéré comme une urgence médicale et une attention médicale immédiate est cruciale. Une reconnaissance et une intervention rapides peuvent améliorer considérablement les résultats pour les personnes souffrant du syndrome malin des neuroleptiques.

Le syndrome malin des neuroleptiques peut-il être traité ?

Le traitement du syndrome malin des neuroleptiques (SMN) est une approche à multiples facettes qui nécessite des soins médicaux immédiats. Cela implique plusieurs étapes clés pour traiter la cause sous-jacente et gérer les symptômes. Voici un aperçu complet du processus de traitement :(9,10)

  • Arrêt du médicament incriminé :La première étape, et la plus critique, consiste à arrêter rapidement l’utilisation des antipsychotiques ou d’autres médicaments responsables du déclenchement du SMN.
  • Hospitalisation:Les personnes atteintes de NMS nécessitent presque toujours une hospitalisation pour une surveillance étroite, des soins de soutien et un traitement approprié.
  • Fluides intraveineux :Des liquides intraveineux (IV) sont administrés pour maintenir l’hydratation et l’équilibre électrolytique. Cela aide à lutter contre la déshydratation et à prévenir les complications.
  • Mesures de refroidissement : Des couvertures rafraîchissantes, des bains frais ou des ventilateurs peuvent être utilisés pour aider à réduire la forte fièvre associée au NMS.
  • Relaxants musculaires :Des médicaments comme le dantrolène ou la bromocriptine peuvent être administrés pour aider à soulager la rigidité et la raideur musculaires sévères.
  • Agonistes dopaminergiques :La bromocriptine, un agoniste de la dopamine, peut aider à contrecarrer la dérégulation de la dopamine qui serait à l’origine du SMN.
  • Benzodiazépines :Ceux-ci peuvent être utilisés pour traiter l’agitation, l’anxiété ou le délire associés au NMS.
  • Surveillance étroite :Les signes vitaux, notamment la fréquence cardiaque, la tension artérielle, la fréquence respiratoire et la température corporelle, sont étroitement surveillés. Des analyses de sang sont effectuées pour évaluer toute anomalie métabolique.
  • Remplacement de l’électrolyte :Si nécessaire, les déséquilibres électrolytiques sont corrigés grâce à une supplémentation ciblée.
  • Assistance respiratoire :Dans les cas graves où la fonction respiratoire est compromise, une ventilation mécanique peut être nécessaire.
  • Observation continue :Une surveillance continue est essentielle pour suivre la progression du traitement et garantir l’amélioration des symptômes.
  • Aborder les conditions sous-jacentes :Si le SNM est lié à l’arrêt des médicaments dopaminergiques (comme dans la maladie de Parkinson), la réintroduction ou l’ajustement de ces médicaments peut être envisagé.
  • Consultation psychiatrique :Une consultation psychiatrique peut être demandée pour aider à déterminer des options de traitement alternatives pour le problème de santé mentale sous-jacent.

Il est essentiel de noter que le traitement du syndrome malin des neuroleptiques est adapté aux circonstances spécifiques de chaque individu et peut nécessiter des ajustements en fonction de la réponse clinique. Une reconnaissance et une intervention rapides sont essentielles pour améliorer les résultats chez les personnes atteintes de NMS.

Conclusion

Comprendre le syndrome malin des neuroleptiques (SMN) est crucial pour une reconnaissance et une intervention rapides. Cette maladie potentiellement mortelle, souvent déclenchée par des médicaments antipsychotiques, présente des symptômes distincts, notamment une rigidité musculaire, une forte fièvre et un état mental altéré. L’arrêt rapide du médicament incriminé, ainsi que des soins de soutien et des traitements spécifiques, sont primordiaux pour un résultat positif. Reconnaître les différences entre le SNM et des syndromes similaires est essentiel pour un diagnostic précis. Dans l’ensemble, démystifier le syndrome malin des neuroleptiques permet aux professionnels de la santé et aux patients de gérer efficacement cette maladie et d’assurer les meilleurs soins possibles.

Références :

  1. Levenson, J.L., 1985. Syndrome malin des neuroleptiques. Le journal américain de psychiatrie, 142(10), pp.1137-1145.
  2. Strawn, J.R., Keck Jr, MD, PE (2003). et Caroff, SN, 2007. Syndrome malin des neuroleptiques. Journal américain de psychiatrie, 164(6), pages 870-876.
  3. Simon, L.V., Hashmi, MF. et Callahan, A.L., 2018. Syndrome malin des neuroleptiques.
  4. Buckley, P.F. et Hutchinson, M., 1995. Syndrome malin des neuroleptiques. Journal de neurologie, neurochirurgie et psychiatrie, 58(3), p.271.
  5. Pelonero, A.L., Levenson, J.L. et Pandurangi, A.K., 1998. Syndrome malin des neuroleptiques : une revue. Services psychiatriques, 49(9), pp.1163-1172.
  6. Adnet, P., Lestavel, P. et Krivosic‐Horber, R., 2000. Syndrome malin des neuroleptiques. Journal britannique d’anesthésie, 85(1), pp.129-135.
  7. Velamoor, VR, Norman, RM, Caroff, SN, Mann, SC, Sullivan, KA. et Antelo, R.E., 1994. Progression des symptômes du syndrome malin des neuroleptiques. Le Journal des maladies nerveuses et mentales, 182(3), pp.168-173.
  8. Caroff, S.N. et Mann, S.C., 1993. Syndrome malin des neuroleptiques. Les cliniques médicales d’Amérique du Nord, 77(1), pp.185-202.
  9. Reulbach, U., Dütsch, C., Biermann, T., Sperling, W., Thuerauf, N., Kornhuber, J. et Bleich, S., 2007. Gestion d’un traitement efficace du syndrome malin des neuroleptiques. Soins intensifs, 11(1), pp.1-6.
  10. Pileggi, D.J. et Cook, A.M., 2016. Syndrome malin des neuroleptiques : focus sur le traitement et la reprise du traitement. Annales de pharmacothérapie, 50(11), pages 973-981.