Comprendre pourquoi nous laissons tomber des choses : une perspective scientifique
Parfois, tâtonner avec un objet fait partie de l’expérience humaine. Cela étant dit, une augmentation fréquente ou soudaine des chutes d’objets peut signaler un problème physiologique sous-jacent. Nous explorerons les raisons scientifiques et médicales communes à ce phénomène, des problèmes musculo-squelettiques aux problèmes neurologiques.
1. Coordination neuromusculaire et proprioception
Une cause importante de maladresse est une rupture de la communication complexe entre le cerveau et les muscles de vos mains et de vos bras. Ce processus, connu sous le nom de coordination neuromusculaire, repose sur la proprioception, c’est-à-dire la capacité du corps à ressentir sa position, son mouvement et son emplacement dans l’espace. Lorsque ce système est altéré, le cerveau peut mal calculer la force ou la préhension nécessaire pour tenir un objet, entraînant ainsi une chute accidentelle.[1]
2. Neuropathie périphérique
Neuropathie périphériquefait référence à des lésions des nerfs périphériques, qui transmettent les informations du système nerveux central (cerveau et moelle épinière) au reste du corps. Des affections telles que le diabète sucré en sont une des principales causes, car une glycémie chroniquement élevée peut endommager les fibres nerveuses. Ces dommages peuvent entraîner un engourdissement, des picotements ou une perte de sensation dans les mains et les doigts, rendant difficile la sensation et la tenue sécurisée des objets. Les autres causes de neuropathie comprennent les carences en vitamines (en particulier les vitamines B), les maladies auto-immunes et certaines infections.[3]
3. Syndrome du canal carpien
Le nerf médian, qui s’étend de l’avant-bras à la paume, peut être comprimé au niveau du poignet. Cette affection, connue sous le nom de syndrome du canal carpien, est souvent causée par des mouvements répétitifs de la main. La compression peut entraîner une faiblesse, un engourdissement et des douleurs dans la main, en particulier au niveau du pouce, de l’index et du majeur.[4] Cela a un impact direct sur la force de préhension et la dextérité, ce qui rend difficile le maintien d’une prise ferme sur les objets.
4. Conditions musculo-squelettiques
Les conditions qui affectent le système musculo-squelettique peuvent altérer considérablement la fonction de la main. L’arthrite, en particulier la polyarthrite rhumatoïde et l’arthrose, peut provoquer une inflammation, des douleurs et une raideur des articulations des mains et des poignets.[5]Cela réduit l’amplitude de mouvement et la force de préhension. De plus, une faiblesse musculaire générale peut être un facteur. Cela peut être dû à un mode de vie sédentaire, à des carences nutritionnelles (comme un manque de protéines) ou à une fatigue musculaire due au surmenage, qui compromettent tous la capacité à maintenir une forte adhérence.[6]
5. Troubles du système nerveux central
Le système nerveux central (SNC), qui comprend le cerveau et la moelle épinière, est le centre de commande de tous les mouvements corporels. Laisser tomber des objets peut être un symptôme précoce de certains troubles neurodégénératifs qui affectent le SNC. Par exemple:
- La maladie de Parkinson se caractérise par la dégénérescence des neurones producteurs de dopamine, entraînant des tremblements, une rigidité musculaire et une altération de la coordination.[7]
- La sclérose en plaques (SEP) implique des dommages à la gaine protectrice (myéline) des fibres nerveuses, perturbant les signaux nerveux et provoquant des symptômes tels qu’une faiblesse musculaire et une mauvaise coordination.[8]
- Un accident vasculaire cérébral survient lorsque le flux sanguin vers une partie du cerveau est interrompu, entraînant la mort des cellules cérébrales et une perte de contrôle moteur dans les membres affectés.[9]
6. Facteurs systémiques
D’autres problèmes systémiques peuvent contribuer à la maladresse :
- Mauvaise circulation :Des conditions telles que la maladie artérielle périphérique (MAP) peuvent restreindre le flux sanguin vers les mains, entraînant une sensation temporaire d’engourdissement et de faiblesse.[10]
- Effets secondaires des médicaments :Certains médicaments, notamment les sédatifs, les relaxants musculaires, certains antiépileptiques et les agents de chimiothérapie, peuvent avoir un impact direct sur la fonction musculaire ou la signalisation nerveuse, entraînant une réduction de la coordination.[11]
- Fatigue et stress :L’épuisement physique et mental peut altérer les fonctions cognitives, affectant la concentration et la capacité à effectuer des tâches motrices précises. Le stress chronique peut également entraîner des tensions musculaires ou des tremblements, contribuant ainsi à une perte de dextérité.[12]
Quand consulter un professionnel de la santé
Bien qu’un cas isolé de chute d’un objet ne soit pas alarmant, vous devez consulter un médecin si vous ressentez :
- Une augmentation soudaine et inexpliquée des chutes d’objets.
- Symptômes d’accompagnement, tels qu’un engourdissement persistant, des picotements ou une faiblesse dans les mains.
- Autres symptômes neurologiques, notamment des problèmes d’équilibre, de coordination, d’élocution ou de vision.
- Douleur ou raideur chronique dans les mains ou les poignets qui affecte vos activités quotidiennes.
Ces signes peuvent indiquer une affection sous-jacente grave nécessitant un diagnostic et un traitement rapides.
