Impact du bruit sur la santé humaine

Section 1 : Introduction au bruit

Qu’est-ce que le bruit ?

Nous sommes constamment exposés à diverses formes de bruit dans notre vie quotidienne. Il existe une différence très fine entre le son et le bruit. Le bruit est tout son indésirable qui est insupportable ou peut être assourdissant. Le système auditif humain peut identifier les ondes sonores d’une fréquence comprise entre 20 Hz et 20 kHz. L’oreille humaine peut détecter des sons compris entre 0 dB, c’est-à-dire le seuil d’audition, et environ 140 dB, c’est-à-dire le seuil de douleur. Les effets nocifs du bruit dépendent de sa durée, de sa fréquence et de son intensité. Un bruit aigu et grave est beaucoup plus dommageable que les fréquences moyennes.[2][3]

La pollution sonore est aussi nocive que les autres formes de pollution. Il s’agit d’un son fort et indésirable, désagréable ou excessif, répandu dans notre environnement, qui peut avoir des effets nocifs sur les organes humains. C’est devenu omniprésent de nos jours.[2]

Quels sont les types de bruits que nous rencontrons dans notre vie quotidienne ?

Le bruit ambiant peut être de différents types :

  • Bruit sur le lieu de travail :Cela inclut le bruit dans une zone industrielle, des zones commerciales ou des chantiers de construction.
  • Bruit des transports :Il inclut le bruit dû au trafic ferroviaire, au trafic aérien, au transport routier, aux bangs soniques, etc.
  • Bruit domestique :Tout autre bruit divers pouvant être dû aux tâches ménagères, à la télévision, au mixeur, au broyeur, aux machines à laver, aux autocuiseurs, etc.[1]

Le bruit et ses impacts sur la santé sur les organes humains

Les effets du bruit sur la santé ne sont pas du tout nouveaux. Il existe de nombreuses connaissances scientifiques selon lesquelles l’exposition au bruit peut avoir des effets néfastes sur la santé.

Le Comité sur le bruit et la santé, qui est une organisation internationale du Conseil de la santé des Pays-Bas (HCN), a évalué les impacts sur la santé du bruit environnemental et professionnel en 1994. Outre la perte auditive, le bruit peut avoir des effets néfastes sur divers organes humains tels que le cœur, le cerveau, etc.[2]

Mesures de bruit

L’oreille humaine n’est pas également sensible à tous les sons de fréquences différentes. Par conséquent, le niveau de pression acoustique (L) est « pondéré A » et exprimé en dB.

Les mesures de bruit importantes sont :

LAéq,T :Le niveau sonore équivalent sur une période de temps : LAeq,T = 10 lg (1/T T∫10L(t)/10 ) dt.

Ldn :Le niveau jour-nuit. Cette mesure correspond au niveau sonore équivalent sur 24 heures, les niveaux sonores pendant la nuit (22 à 7 h) étant augmentés de 10 dB(A).

Prêteur:Le niveau jour-soir-nuit. Cette mesure correspond au niveau sonore équivalent sur 24 heures, avec des niveaux sonores augmentés de 5 dB(A) et 10 dB(A) le soir (19 à 23 h) et la nuit (23 à 7 h), respectivement.

SÉL :Niveau d’exposition sonore. Une métrique utilisée pour décrire des événements de bruit uniques. Cette métrique peut être définie comme le niveau sonore équivalent pendant l’événement, normalisé sur une période de 1 seconde.[2]

Dans cet article, nous décrirons les différents impacts du bruit sur différents organes humains et sur la santé humaine.

Section 2 : Description des effets sur la santé dus au bruit

Divers effets néfastes sur les organes humains ont été décrits par le Comité du Conseil de la santé des Pays-Bas en raison du bruit et par Passchier-Vermeer avec Passchier en 2000 et seront brièvement expliqués ici.

2.1 Effets auditifs induits par le bruit

Déficience auditive due au bruit

Selon l’OMS, 10 % de la population mondiale est exposée à de tels niveaux de pression acoustique, qui pourraient potentiellement être responsables de déficiences auditives liées au bruit. Chez la moitié d’une telle population, les dommages auditifs peuvent être proportionnels à un bruit intense. [1] Lorsque l’exposition au bruit modifie les schémas auditifs d’une oreille humaine, on parle de sociocusis. Par exemple, selon une étude, une exposition au bruit allant de 8 heures par jour et cinq jours par semaine, avec un niveau de pression acoustique de 102 dB, entraîne une déficience/perte auditive médiane à une fréquence proche de 4 000 Hz.[4]

La principale voie pathologique de cette perte est due à la perte des cellules sensorielles auditives cochléaires. Puisque ces cellules ciliées ne sont pas capables de se régénérer chez les mammifères, aucune rémission ne se produit. C’est un problème de santé publique. Selon l’étude Global Burden of Disease, on estime que 1,3 milliard de personnes souffrent de déficience auditive. En outre, les chercheurs classent cette perte auditive au 13e rang des années de vie avec un handicap dans le monde (YLD).[1]

Perte auditive induite par le bruit au travail

Dans de nombreux pays développés, il existe des réglementations concernant les limites d’exposition au bruit, notamment des lignes directrices sur les équipements de protection, les tests audiométriques, les évaluations du bruit, etc., qui visent à protéger à la fois les employés et le public d’une exposition sonore indésirable.

La limite exacte de l’exposition au bruit dans les zones industrielles qui entraîne un risque de perte auditive fait toujours l’objet de débats au niveau international. L’Occupational Safety and Health Administration des États-Unis fixe la limite d’exposition admissible à LAeq8h 90 dB.[1]

Aux États-Unis, la perte auditive due au bruit est l’une des maladies professionnelles les plus répandues, et environ 22 millions de travailleurs américains sont quotidiennement exposés à de tels niveaux de bruit nocifs au travail. En outre, on estime qu’environ 242 millions de dollars américains sont dépensés chaque année pour l’indemnisation des personnes atteintes d’une déficience auditive aux États-Unis.[1]

Diagnostic des dommages auditifs induits par le bruit

La principale avancée en matière de diagnostic de la déficience auditive est le développement des tests d’émissions otoacoustiques. Il s’agit d’une libération d’énergie acoustique, qui peut être enregistrée dans le conduit auditif, et qui est libérée par la cochlée. Selon une étude longitudinale, il est suggéré que ces émissions puissent être utilisées pour diagnostiquer la perte auditive induite par le bruit.[1]

Stratégies thérapeutiques et certaines avancées scientifiques

Des recherches individuelles indiquent que les cellules souches peuvent être utilisées pour récupérer les circuits sensoriels cochléaires endommagés à un stade précoce et peuvent conduire à des troubles thérapeutiques potentiels.

Des recherches suggèrent que le stress oxydatif peut contribuer aux dommages cellulaires de la cochlée et que certains composés antioxydants comme le glutathion peuvent améliorer la perte auditive induite par le bruit chez les animaux et pourraient également prévenir les dommages auditifs induits par le bruit.

La D-méthionine, qui est un médicament otoprotecteur oral, peut prévenir les lésions auditives induites par le bruit chez les animaux, même si elle est administrée pour la première fois dans les premières heures, immédiatement après une exposition au bruit ; néanmoins, d’autres essais cliniques pourraient confirmer l’efficacité de ce médicament chez l’homme.[1]

2.2 Effets non auditifs du bruit sur la santé humaine

2.2.1 Effets du bruit sur la santé cardiovasculaire

L’exposition chronique au bruit peut entraîner un déséquilibre de l’homéostasie d’un organisme, ce qui peut affecter le métabolisme et le système cardiovasculaire. Elle peut augmenter les facteurs de risque de maladies cardiovasculaires comme la tension artérielle, les profils lipidiques sanguins et la glycémie. Ces changements peuvent augmenter le risque de maladies telles queartériosclérose,hypertension,infarctus du myocarde, et un accident vasculaire cérébral.[1]

De nombreuses études ont montré que l’exposition à un bruit fort pouvait augmenterpression artérielle.

Les impacts du bruit professionnel sur le système cardiovasculaire ont été étudiés chez les travailleurs des usines de fabrication de serrures, exposés à des niveaux de bruit dépassant 80 dB. Il a été noté une augmentation significative de la pression artérielle diastolique (DBP), de la pression artérielle systolique (PAS), de la pression pulsée, de la pression artérielle moyenne et de la fréquence cardiaque chez les travailleurs évalués. Les paramètres enregistrés ont été comparés à des personnes n’ayant jamais vécu ou ayant été exposées à un environnement bruyant.[3]

Le risque relatif de développer une hypertension chez les adultes vivant dans des zones autres que le bruit des routes ou des avions augmente à des niveaux sonores équivalents pendant plus de 24 heures à un niveau supérieur à 70 dB, mesurés sur la façade extérieure de l’habitation (HCN, 1994).[2]

En outre, des études ont été menées sur des enfants exposés au bruit des avions à l’aéroport de Munich et les concentrations d’épinéphrine et de noradrénaline au repos pendant la nuit se sont révélées significativement plus élevées que les groupes témoins.[2]

2.2.2 Perturbations du sommeil causées par le bruit

Les troubles du sommeil sont l’un des impacts non auditifs les plus nocifs de l’exposition au bruit ambiant, car un sommeil d’une durée raisonnable est nécessaire à la vigilance et à la performance dans notre vie quotidienne, à notre qualité de vie et à notre santé.

Les niveaux de pression sonore maximaux, qui peuvent être aussi bas que L Amax33 dB, peuvent induire des réactions physiologiques pendant le sommeil comme des éveils autonomes, moteurs et corticaux comme dans les mouvements du corps, la tachycardie, les réveils, etc. Selon l’OMS, les limites de bruit nocturne moyennes inférieures à LAeq en dehors de 55 dB sont un objectif intermédiaire et 40 dB un objectif à long terme pour prévenir les effets du bruit sur la santé.[1]

2.2.3 Effets gastriques du bruit

De nombreuses réactions du marché gastrique se produisent également en raison d’une exposition à des bruits indésirables et forts. Selon une étude réalisée par Smith et Laird, il y a eu une diminution de 37 % au niveau de l’estomac lors d’un bruit de 80 dB, ce qui représente un changement significatif. Mais ceux-ci ne sont pas similaires aux ulcères, car les études n’ont toujours pas prédit que cela serait vrai.[4]

2.2.4 Effet des niveaux de bruit élevés sur le cerveau

Des changements spécifiques et mesurables dans les potentiels cérébraux sont apparus chez les travailleurs exposés au bruit. Dans une étude sur les tisserands italiens, Bell a découvert que leurs réactions étaient hyperactives. En particulier, on a observé l’EEG, une désynchronisation diffuse, qui se produit habituellement dans les psychonévroses en cas de troubles de la personnalité.[4]

2.2.5 Performance cognitive

Selon l’OMS, environ 45 000 années de vie corrigées de l’incapacité sont perdues chaque année dans les pays occidentaux à revenu élevé d’Europe chez les enfants âgés de 7 à 19 ans, en raison de l’exposition au bruit ambiant.[1]

Les effets spécifiques du bruit sur la cognition des enfants peuvent inclure la gêne sonore, une attention réduite, des difficultés de communication, une éveil accru, de la frustration, une impuissance acquise et les conséquences inévitables des troubles du sommeil, qui peuvent avoir un impact sur les performances.

Plus de 20 études ont suggéré que l’exposition au bruit ambiant a de nombreux effets néfastes sur la cognition des enfants, leurs résultats d’apprentissage et leurs performances quotidiennes. En outre, il a été démontré que les enfants exposés au trafic routier, au bruit chronique des avions ou des chemins de fer à l’école ont moins de capacité en lecture, moins de mémoire et de moins bonnes performances aux tests nationaux standardisés. Les résultats ont été comparés à ceux d’autres enfants qui ne sont pas exposés à un tel bruit à l’école.[1]

Selon l’étude RAANCH, menée auprès de 2 844 élèves âgés de 9 à 10 ans et fréquentant 89 écoles autour de Heathrow à Londres, au Royaume-Uni, de Schiphol à Amsterdam, aux Pays-Bas, et de Madrid-Barajas en Espagne, les aéroports ont montré une exposition linéaire et une relation d’effet entre l’exposition au bruit des avions à l’école et la capacité de lecture et la reconnaissance de la mémoire de l’enfant après ajustement de divers facteurs sociaux et économiques. Une augmentation de LAeq de 5 dB de l’exposition au bruit des avions était liée à un retard de 2 mois dans l’âge de lecture des enfants au Royaume-Uni et d’un mois chez ceux résidant aux Pays-Bas.[1]

En outre, l’OMS a établi des lignes directrices spécifiques sur le bruit communautaire, qui suggèrent que pendant les séances d’enseignement, les niveaux de pression acoustique de fond ne doivent en aucun cas dépasser LAeq 35 dB.[1]

2.2.6 Gêne

La gêne est l’une des réponses communautaires les plus répandues au sein d’une population exposée au bruit ambiant.

La gêne est un sentiment de mécontentement, de ressentiment, d’insatisfaction, d’inconfort ou d’offense lorsque le bruit interfère avec les pensées, les sentiments ou les activités réelles d’un individu.

La gêne sonore peut résulter du fait que le bruit interfère avec les activités quotidiennes, les sentiments, les pensées, le sommeil ou le repos, et peut s’accompagner de réactions négatives, comme la colère, l’épuisement, le mécontentement et de symptômes liés au stress.

De plus, les enquêteurs ont rassemblé diverses données factuelles sur la gêne communautaire chez les résidents exposés au bruit dans leur maison, ainsi que des relations exposition-réponse ont été dérivées (par exemple, pour les éoliennes). Cependant, il n’est toujours pas possible de prédire la gêne sonore individuelle, car une grande variété de caractéristiques endogènes et exogènes prévalent qui affectent la gêne.[1][2]

2.2.7 Interférence vocale

L’exposition au bruit, qui augmente le niveau de fond ambiant, peut provoquer des interférences dans la conversation soit par perturbation du locuteur (le locuteur devra parler plus fort), soit en masquant la parole entraînant un confort réduit de l’auditeur et une diminution des phrases perçues.[2]

Conclusion

Ce rapport fournit une synthèse des différents types de bruit ambiant sur la santé d’un particulier dans le cadre de vie.

Les dommages auditifs causés par divers types d’exposition au bruit au travail ou dans la maison sont très répandus dans le monde. Il s’agit d’une menace immédiate pour la santé publique qui nécessite des stratégies préventives et thérapeutiques pour vaincre ce problème. À travers ce rapport, nous avons souligné les impacts auditifs et non auditifs du bruit ambiant sur divers organes humains.

Ces facteurs soulignent la nécessité de gérer et de réduire l’exposition au bruit ambiant (idéalement à la source) et de faire respecter des limites d’exposition pour atténuer les conséquences néfastes sur la santé d’une exposition chronique au bruit ambiant.

Les campagnes éducatives destinées aux jeunes et aux adultes peuvent encourager à la fois à éviter le bruit et à le réduire, et ainsi atténuer toutes les conséquences négatives sur la santé.

Une diminution des nuisances récompensera à terme les efforts visant à réduire l’exposition à la pollution sonore, à améliorer les environnements d’apprentissage pour les jeunes, à améliorer le sommeil, à réduire la prévalence de divers types de troubles et à assurer une vie heureuse mais saine aux individus de tous les groupes d’âge.

Références :

  1. Basner, M., Babisch, W., Davis, A., Brink, M., Clark, C., Janssen, S. et Stansfeld, S. (2014). Effets auditifs et non auditifs du bruit sur la santé. La lancette, 383(9925), 1325-1332.
  2. The Cluster, Y., Passcher, W. et Midma, H. (2001). Effets néfastes ou exposition au bruit sur la santé. rapport pour le projet EC UNITE par TNO PG, Leaden, NL.
  3. Aluko, EO et Nna, VU (2015). Impact de la pollution sonore sur le système cardiovasculaire humain. Journal international des maladies tropicales et de la santé, 6(2), 35-43.
  4. Bugliarello, G., Alexandre, A. et Barnes, J. (2014). L’impact de la pollution sonore : une introduction socio-technologique. Elsevier.

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