Comprendre les réflexes : comment notre corps réagit rapidement aux stimuli

  1. Introduction

    1. Que sont les réflexes ?

      Les réflexes sont des réponses automatiques, involontaires et rapides du corps à certains stimuli.(1) Ils peuvent survenir sans pensées conscientes ni contrôle et sont importants pour la survie et la protection du corps.

      Les réflexes peuvent impliquer les muscles et les mouvements et peuvent également jouer un rôle dans les processus internes du corps.

      Les réflexes fonctionnent via une voie neuronale appelée arc réflexe qui implique des récepteurs sensoriels, des neurones sensoriels, des interneurones de la moelle épinière ou du cerveau, des motoneurones et des effecteurs (muscles ou glandes). L’arc réflexe est un chemin emprunté par l’influx nerveux pour effectuer une réponse réflexe. Des réflexes sains sont essentiels pour réagir rapidement aux stimuli dangereux. Les réflexes complexes sont requis par plusieurs parties du système nerveux.

      Les réflexes aident à permettre au stimulus d’être détecté, traité et répondu rapidement et souvent plus rapidement que ne le facilite la conscience.

    2. Importance des réflexes dans la vie quotidienne

      On sait que les réflexes jouent plusieurs rôles importants dans la vie quotidienne. Ceux-ci incluent : 

      • Fournit une réponse instantanée aux stimuli dangereux potentiellement nocifs.
      • Jouer le rôle de première ligne de défense contre les menaces potentielles.
      • Maintenir l’équilibre et stabiliser le regard lorsque la tête bouge.
      • Les réflexes contournent la pensée consciente et empruntent un chemin neuronal plus court appelé arc réflexe, permettant une réponse presque immédiate, plus rapide que le processus de prise de décision consciente.
      • Certains réflexes sont cruciaux pour la survie, comme le réflexe nauséeux qui empêche l’étouffement et le réflexe de sursaut prépare le corps à un bruit soudain et fort ou à un contact inattendu.
      • Les réflexes sont impliqués dans les activités de motricité fine.
      • Chez les nourrissons, le réflexe d’enracinement consiste à se tourner vers le toucher près de la bouche et le réflexe de préhension joue un rôle dans le développement précoce des habiletés motrices.
      • Certains réflexes, notamment le réflexe de toux et d’éternuement, aident à éliminer les irritants du système respiratoire et à améliorer la santé respiratoire globale.
  2. Comment fonctionnent les réflexes ?

    Les réflexes fonctionnent via une voie neuronale appelée arc réflexe. Il permet une réponse rapide et automatique aux stimuli sans avoir besoin de pensées conscientes. 

    • Le processus commence par un stimulus sensoriel qui peut prendre n’importe quelle forme d’entrée sensorielle telle que le toucher, la pression, la température ou la lumière.
    • Des récepteurs sensoriels spécialisés présents dans la peau, les muscles ou d’autres tissus détectent le stimulus. Les récepteurs sont conçus pour répondre à un stimulus spécifique.
    • Le signal électrique ou impulsion nerveuse généré par les récepteurs sensoriels se déplace le long d’un neurone sensoriel. Ce neurone transporte le signal du récepteur vers le système nerveux central.
    • Dans le système nerveux central, le neurone sensoriel fait synapse avec un interneurone. L’interneurone traite le signal et détermine une réponse appropriée.
    • Une fois la décision prise dans l’interneurone, un influx nerveux est envoyé le long d’un motoneurone qui transporte l’influx nerveux vers un effecteur qui est un muscle ou une glande. L’effecteur exécute alors la réponse dictée par le réflexe.
    • L’effecteur répond à l’influx nerveux en contractant ou en sécrétant une substance. Il s’agit d’une réponse réflexive au stimulus initial.

    Dans certains cas, les réflexes peuvent être conditionnés ou appris grâce à une exposition répétée à des stimuli spécifiques. Ce processus implique de modifier l’arc réflexe au fil du temps, permettant des réponses plus raffinées et spécifiques au contexte.

  3. Types de réflexes

    Les réflexes peuvent être classés en deux catégories. 

    1. Réflexes innés :Ces réflexes sont présents dès la naissance et ne nécessitent ni apprentissage ni réflexion consciente. Ils servent de mécanisme de survie de base. Ceux-ci incluent :
    • Réflexe de succion: Les nourrissons ont un instinct naturel de succion lorsque leurs lèvres ou leur langue sont stimulées. Ce réflexe est crucial pour l’alimentation.
    • Réflexe Moro: Lorsqu’un bébé sursaute ou subit un changement soudain de position, il écarte instinctivement les bras, cambre le dos, puis ramène son dos vers son corps.
    • Réflexe d’enracinement :Si un bébé est touché sur la joue, il tourne la tête dans cette direction, cherchant à prendre le sein pour se nourrir.
    • Réflexe nauséeux: Ce réflexe se déclenche lorsque le fond de la gorge est stimulé, permettant ainsi d’éviter l’étouffement.
    1. Réflexe appris :Ces réflexes s’acquièrent par l’expérience et la pratique. Ils se développent au fil du temps en réponse à des stimuli ou à des situations spécifiques. Les réflexes appris comprennent :
    • Réflexes conditionnés: Ceux-ci sont acquis par conditionnement lorsqu’un stimulus neuronal devient associé à une réponse spécifique. Par exemple, dans l’expérience de Pavlov avec des chiens, le tintement de la cloche était associé à la nourriture. Cela a conduit à la salivation au seul son de la cloche.(3)
    • Réflexes moteurs: Ce réflexe se développe après des pratiques répétées et des activités d’entraînement comme le sport, jouer d’un instrument de musique ou conduire une voiture.
    • Réflexe de retrait :Ce réflexe consiste à s’éloigner des stimuli nocifs, comme toucher une surface chaude.(2)

    Qu’ils soient innés ou acquis, les réflexes remplissent des fonctions importantes en permettant au corps de répondre rapidement et de manière appropriée à divers stimuli.

  4. Rapidité et efficacité des réflexes

    La rapidité et l’efficacité des réflexes sont des facteurs critiques qui permettent au corps de réagir rapidement aux stimuli. Plusieurs mécanismes physiologiques contribuant à la rapidité et à la précision des actions réflexes comprennent : 

    • Voie neuronale plus courte :Les réflexes suivent un chemin neuronal plus court appelé arc réflexe, comparé au chemin complexe impliqué dans les mouvements conscients et volontaires.(4) Cela signifie que les influx nerveux dans un arc réflexe contournent les centres cérébraux supérieurs et vont directement à la moelle épinière ou aux centres cérébraux inférieurs pour être traités.
    • Myélinisation des neurones :La myéline est une substance grasse qui recouvre et isole les fibres nerveuses. Dans un arc réflexe, les neurones moteurs et sensoriels sont souvent myélinisés. La gaine de myéline augmente la vitesse de transmission du signal nerveux en permettant aux impulsions électriques de passer d’un nœud de Ranvier au suivant, accélérant ainsi la conduction du signal.(5)
    • Absence de pensées conscientes :Les réflexes se produisent sans pensées conscientes ni contrôle volontaire. Il n’y a donc aucun retard causé par le traitement cognitif ou la prise de décision. La réponse est automatique et immédiate.
    • Récepteurs sensoriels :Les récepteurs sensoriels spécialisés sont finement réglés pour détecter des types spécifiques de stimuli tels que la chaleur, la pression ou la lumière. Ces récepteurs sont très sensibles et peuvent rapidement convertir le stimulus en signal électrique.(6)
    • Voie neuronale préexistante :Les réflexes innés sont ancrés dans le système nerveux et ne nécessitent aucun apprentissage ou entraînement conscient.(7) Les voies neuronales de ces réflexes sont déjà établies à la naissance, permettant des réponses immédiates à des stimuli spécifiques.
    • Traitement parallèle :Les réflexes peuvent se produire parallèlement aux activités conscientes. Par exemple, pendant la marche, des réflexes comme le réflexe vestibulo-oculaire aident à maintenir l’équilibre et à stabiliser la vision, permettant ainsi de se concentrer sur d’autres tâches.
    • Fonctions de protection :Les réflexes servent de protection en permettant au corps de réagir rapidement à des situations potentiellement nocives ou dangereuses. Par exemple, le réflexe de retrait prévient les blessures en s’éloignant rapidement des objets chauds ou pointus.
    • Tonus musculaire et préparation :Les muscles impliqués dans les réflexes maintiennent souvent un certain niveau de préparation. C’est ce qu’on appelle le tonus musculaire. L’état de contraction partielle permet une réponse plus rapide et immédiate aux stimuli.

    Tous ces éléments garantissent collectivement une réponse rapide et précise à divers stimuli, améliorant ainsi la capacité d’un individu à naviguer dans l’environnement et à protéger son bien-être.

  5. Conclusion

    Les réflexes témoignent de l’efficacité et de l’adaptabilité remarquables de notre système nerveux. Ces réponses automatiques constituent un mécanisme de protection crucial permettant une réaction rapide à des stimuli potentiellement nocifs sans pensée ni délibération consciente. L’arc réflexe raccourcit les voies neuronales, contournant les centres cérébraux supérieurs, ce qui entraîne des réponses se produisant en une fraction de seconde.

    La rapidité et la transmission rapide de l’influx nerveux sont renforcées par la myélinisation. Ceci, combiné à des récepteurs sensoriels spécialisés et à des voies neuronales préexistantes, garantit au réflexe de fonctionner avec une précision exceptionnelle.

    Qu’ils soient innés ou appris, les réflexes contribuent de manière significative au fonctionnement. Les deux jouent un rôle essentiel dans la survie et le développement des compétences. En outre, les réflexes jouent un rôle essentiel dans l’évaluation clinique, aidant les professionnels de la santé à diagnostiquer et à traiter diverses affections neurologiques.

    Dans l’ensemble, les réflexes illustrent l’harmonie complexe entre le corps et le monde extérieur. Approfondir les complexités du système nerveux et comprendre les réflexes reste essentiel pour faire progresser la compréhension de la physiologie humaine et de la science médicale.