Pneumonie chez les patients atteints d’un cancer du poumon : symptômes, risques et informations sur le traitement

Pneumonie et cancer du poumon

Pneumonieest un problème courant et potentiellement graveinfection pulmonairecausée par des bactéries, des virus ou des champignons. Cela entraîne une inflammation des sacs aériens des poumons, provoquant des symptômes tels quetoux,fièvreet des difficultés respiratoires. La gravité de la pneumonie varie, allant de cas bénins pouvant être traités en une semaine environ à des cas plus graves nécessitant une hospitalisation prolongée. Dans certains cas, la pneumonie peut mettre la vie en danger.(1,2)

La pneumonie peut toucher des personnes de tous âges, mais la gravité et l’approche thérapeutique peuvent différer en fonction de l’état de santé général de l’individu, de son âge et de l’agent causal spécifique.

Les cas plus légers de pneumonie peuvent souvent être traités avecantibiotiquesou des médicaments antiviraux et disparaissent généralement en une semaine environ. Cependant, les cas plus graves peuvent nécessiter une hospitalisation pour un traitement plus intensif, qui peut s’étendre sur plusieurs semaines.

Pour les personnes déjà aux prises aveccancer du poumon, le risque de développer une pneumonie est considérablement accru. Cela est dû à la fonction respiratoire compromise associée au cancer lui-même, ainsi qu’à des traitements potentiels tels quechimiothérapiequi peut encore affaiblirsystème immunitaire. Il est donc primordial de comprendre les symptômes, de consulter rapidement un médecin et de prendre des mesures préventives pour cette population vulnérable.(3)

Quel est le lien entre la pneumonie et le cancer du poumon ?

Le lien entre la pneumonie et le cancer du poumon dépend principalement du système respiratoire compromis des personnes atteintes d’un cancer du poumon. Cette susceptibilité est due à plusieurs facteurs, notamment :(4,5)

  • Système immunitaire affaibli : Le cancer du poumon, surtout à un stade avancé, peut affaiblir le système immunitaire. Cela altère la capacité de l’organisme à combattre les infections, notamment les agents pathogènes responsables de la pneumonie.
  • Emplacement et taille de la tumeur :Selon l’emplacement et la taille de la tumeur pulmonaire, elle peut physiquement obstruer les voies respiratoires ou provoquer une inflammation des tissus environnants. Cette obstruction peut perturber la circulation normale de l’air et l’élimination du mucus, créant ainsi un environnement propice à l’infection.
  • Modalités de traitement :Traitements du cancer du poumon, tels que la chimiothérapie, la radiothérapie etimmunothérapie, peut affaiblir davantage le système immunitaire. Cela rend les individus plus sensibles aux infections, notamment à la pneumonie.
  • Propagation du cancer :Le cancer du poumon, surtout s’il s’est métastasé (s’est propagé) à d’autres parties du corps, peut affecter la fonction globale des organes, y compris les poumons. Cela peut entraîner une fonction pulmonaire compromise et un risque accru d’infections respiratoires comme la pneumonie.
  • Conditions pulmonaires préexistantes :De nombreuses personnes atteintes d’un cancer du poumon souffrent également de maladies pulmonaires préexistantes, telles quemaladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC)oubronchite. Ces conditions peuvent déjà rendre les poumons plus sensibles aux infections.
  • Âge et état de santé général :Les personnes âgées et celles ayant des problèmes de santé sous-jacents ont tendance à être plus vulnérables au cancer du poumon et à la pneumonie. Cela peut créer un effet cumulatif, augmentant le risque de développer une pneumonie.

En raison de ces facteurs, les personnes atteintes d’un cancer du poumon courent un risque élevé de développer une pneumonie. Il est essentiel qu’ils soient vigilants quant à leur santé respiratoire, signalent rapidement tout symptôme d’infection et travaillent en étroite collaboration avec leur équipe soignante pour gérer et minimiser ces risques. Des contrôles réguliers et des mesures préventives, telles que les vaccinations, peuvent également jouer un rôle important dans la protection de leur santé respiratoire.

Reconnaître les signes et les symptômes du cancer du poumon et de la pneumonie

Les symptômes et les causes de la pneumonie restent constants, que la personne soit atteinte ou non d’un cancer du poumon. La pneumonie peut être déclenchée par des infections bactériennes, virales ou fongiques. Cependant, distinguer une pneumonie d’un cancer du poumon peut poser un défi. En effet, de nombreux indicateurs de pneumonie peuvent imiter les symptômes ou les complications associés au cancer du poumon.

Voici quelques symptômes partagés entre les deux conditions :(6)

  • Toux:Le cancer du poumon et la pneumonie peuvent entraîner une toux persistante. Dans le cas du cancer du poumon, cela peut être dû à une irritation de la tumeur, tandis que dans le cas de la pneumonie, il s’agit souvent d’une réponse à l’infection des poumons.
  • Essoufflement:Le cancer du poumon peut obstruer les voies respiratoires ou affecter la fonction pulmonaire, entraînant des difficultés respiratoires. La pneumonie peut également entraîner des difficultés respiratoires, car l’infection affecte l’échange d’oxygène etdioxyde de carbone.
  • Douleur thoracique:Le cancer du poumon peut provoquerdouleur thoracique, surtout si la tumeur appuie contre les tissus ou les nerfs voisins. La pneumonie peut également entraîner une gêne thoracique, en particulier en toussant ou en prenantrespirations profondes.
  • Fièvre:Les deux conditions peuvent entraîner une température corporelle élevée. Dans le cas de la pneumonie, il s’agit d’une réponse courante aux efforts du corps pour combattre l’infection. La fièvre peut également survenir en cas de cancer du poumon si elle entraîne une réponse immunitaire.
  • Cracher du sang :Il s’agit d’un symptôme plus souvent associé au cancer du poumon. Cela survient moins fréquemment en cas de pneumonie mais peut néanmoins être le signe d’une infection grave.
  • Respiration sifflante : Une respiration sifflante, ou un sifflement aigu lors de la respiration, peut survenir à la fois dans le cancer du poumon et dans la pneumonie, bien qu’il soit plus souvent associé au cancer du poumon.
  • oppression thoracique :Cette sensation peut être ressentie dans les deux conditions. Dans le cas du cancer du poumon, cela peut être dû à la pression exercée par la tumeur. En cas de pneumonie, cela peut résulter d’une inflammation et d’une infection des poumons.

Il est important de noter que même si ces symptômes peuvent survenir à la fois dans le cancer du poumon et dans la pneumonie, la combinaison et la gravité des symptômes peuvent varier considérablement d’un individu à l’autre. De plus, la présence de ces symptômes doit nécessiter des soins médicaux immédiats, car ils peuvent indiquer la nécessité d’une évaluation et d’un traitement plus approfondis.

Comment diagnostique-t-on la pneumonie chez les personnes atteintes d’un cancer du poumon ?

Si vous souffrez d’un cancer du poumon et que vous commencez à ressentir des symptômes respiratoires nouveaux ou aggravés, votre médecin pourra rapidement envisager la possibilité d’une pneumonie. Le diagnostic de la pneumonie chez les personnes atteintes d’un cancer du poumon nécessite une approche globale qui prend en compte leurs antécédents médicaux spécifiques et les défis posés par leur pathologie sous-jacente. Le processus implique généralement les étapes suivantes :(7,8)

  • Évaluation clinique :Le professionnel de la santé procédera à un examen physique approfondi, en accordant une attention particulière aux symptômes respiratoires tels que la toux, la fièvre, les douleurs thoraciques et l’essoufflement. Ils s’enquireront également de tout changement récent dans l’état de santé ou de l’exposition à des sources potentielles d’infection.
  • Imagerie thoracique :Un coffreradiographieoutomodensitométrie (TDM)est généralement le test d’imagerie initial. Ces analyses peuvent révéler des anomalies dans les poumons, telles que des infiltrats ou des zones de consolidation indiquant une pneumonie.
  • Culture et analyse des crachats :Si le patient produit des crachats (mucus craché par les poumons), un échantillon peut être prélevé et analysé en laboratoire pour identifier les micro-organismes spécifiques à l’origine de l’infection.
  • Prises de sang :Une formule sanguine complète (CBC) et des hémocultures peuvent être effectuées pour évaluer la réponse immunitaire du corps et identifier toute numération élevée de globules blancs, ce qui peut indiquer une infection.

Il est important de noter que le diagnostic de pneumonie chez les personnes atteintes d’un cancer du poumon peut être particulièrement difficile en raison du chevauchement des symptômes et des complications potentielles liées au cancer lui-même. En tant que tel, un effort de collaboration entre oncologues, pneumologues, radiologues et autres spécialistes est crucial pour garantir un diagnostic précis et un plan de traitement approprié.

Traitement de la pneumonie chez les personnes atteintes d’un cancer du poumon

Le traitement de la pneumonie chez les personnes atteintes d’un cancer du poumon implique généralement des antibiotiques ou des médicaments antiviraux, des soins de soutien et une surveillance étroite. Dans les cas graves, une hospitalisation peut être nécessaire.

Votre médecin prendra en compte des facteurs supplémentaires pour évaluer si une hospitalisation est nécessaire pour votre traitement, notamment :(9)

  • Votre âge
  • Votre état de santé général et toute condition médicale existante
  • L’étendue de la gravité des symptômes
  • Signes vitaux tels que la température, la fréquence respiratoire, la tension artérielle et le pouls.

Il est important d’adapter le traitement aux circonstances spécifiques de chaque individu, en tenant compte de facteurs tels que le type de pneumonie, l’étendue du cancer du poumon et tout traitement anticancéreux en cours. Suivez toujours les conseils de votre médecin pour connaître la marche à suivre la plus appropriée.

Conclusion : quelles sont les perspectives ?

Les perspectives des personnes atteintes d’un cancer du poumon qui développent une pneumonie dépendent de divers facteurs, notamment du stade des deux affections, de l’état de santé général et de la rapidité de l’intervention. Un diagnostic rapide et un traitement adapté sont primordiaux. Grâce à des soins médicaux diligents, les individus peuvent connaître un rétablissement réussi et une meilleure qualité de vie. Une communication régulière avec les prestataires de soins de santé et le respect des plans de traitement prescrits sont essentiels pour gérer ce double défi.

Références :

  1. Ruuskanen, O., Lahti, E., Jennings, L.C. et Murdoch, D.R., 2011. Pneumonie virale. The Lancet, 377(9773), pages 1264-1275.
  2. Prayle, A., Atkinson, M. et Smyth, A., 2011. Pneumonie dans les pays développés. Revues respiratoires pédiatriques, 12(1), pp.60-69.
  3. Holmberg, H. et Kragsbjerg, P., 1993. Association de pneumonie et de cancer du poumon : l’intérêt de la radiographie thoracique de convalescence et le suivi. Journal scandinave des maladies infectieuses, 25(1), pp.93-100.
  4. Valvani, A., Martin, A., Devarajan, A. et Chandy, D., 2019. Pneumonie post-obstructive dans le cancer du poumon. Annales de médecine translationnelle, 7(15).
  5. Simonsen, D.F., Søgaard, M., Bozi, I., Horsburgh, C.R. et Thomsen, R.W., 2015. Facteurs de risque de pneumonie postopératoire après une chirurgie du cancer du poumon et impact de la pneumonie sur la survie. Médecine respiratoire, 109(10), pp.1340-1346.
  6. Romero, S., Barroso, E., Rodriguez-Paniagua, M. et Aranda, F.I., 2002. Pneumonie organisatrice adjacente au cancer du poumon : fréquence et caractéristiques clinico-pathologiques. Cancer du poumon, 35(2), pp.195-201.
  7. Metlay, J.P., Kapoor, W.N. et Fine, M.J., 1997. Ce patient souffre-t-il d’une pneumonie nosocomiale ? : Diagnostic de la pneumonie par anamnèse et examen physique. Jama, 278(17), pages 1440-1445.
  8. Wipf, J.E., Lipsky, B.A., Hirschmann, J.V., Boyko, E.J., Takasugi, J., Peugeot, R.L. et Davis, C.L., 1999. Diagnostiquer la pneumonie par examen physique : pertinent ou relique ?. Archives de médecine interne, 159(10), pp.1082-1087.
  9. Jain, S., Self, WH, Wunderink, RG, Fakhran, S., Balk, R., Bramley, AM, Reed, C., Grijalva, CG, Anderson, EJ, Courtney, DM. et Chappell, J.D., 2015. Pneumonie communautaire nécessitant une hospitalisation chez les adultes américains. Journal de médecine de la Nouvelle-Angleterre, 373(5), pages 415-427.