Le maintien d’une santé cardiaque optimale est primordial pour le bien-être général. Avec l’avènement de la technologie, les recherches en cours visent à identifier à la fois les facteurs de risque et les mesures préventives contre les problèmes cardiaques. Une étude récente, présentée au congrès 2023 de la Société européenne de cardiologie (ESC), a révélé une corrélation significative : les individus présentant des performances physiques supérieures ont démontré une probabilité réduite de développer des rythmes cardiaques anormaux, appelés fibrillation auriculaire, ainsi qu’un risque diminué de subir des événements cardiovasculaires graves.(1)Lisez la suite pour savoir s’il est réellement possible d’atténuer le risque de fibrillation auriculaire et d’accident vasculaire cérébral.activité physique.
Activité physique et risque de fibrillation auriculaire
Selon une étude monocentrique récente, une mauvaise forme physique augmente le risque de développer une fibrillation auriculaire (FAfi). L’étude s’est concentrée sur des adultes sans diagnostic préalable de fibrillation auriculaire qui ont subi des tests d’exercice sur tapis roulant pour des raisons cliniques.(2)
Les chercheurs ont évalué le niveau de forme physique des participants à l’aide d’équivalents métaboliques (MET), une mesure de l’intensité de l’exercice. Des scores MET plus élevés indiquent généralement une meilleure forme physique et de meilleures capacités de performance. Ceux qui ont obtenu les mesures MET les plus élevées lors des tests sur tapis roulant, indiquant la capacité à faire de l’exercice à la plus haute intensité, ont démontré un risque réduit de 8 % de développer une fibrillation auriculaire, un risque réduit de 12 % d’accident vasculaire cérébral ischémique et un risque réduit de 14 % d’événements cardiovasculaires indésirables majeurs (MACE).(3)
Environ 15 450 participants ont participé à l’étude, avec une période de suivi d’un peu moins de onze ans et demi. Tout au long de l’étude, 515 nouveaux cas de fibrillation auriculaire ont été enregistrés. L’analyse a pris en compte diverses variables, notamment l’âge, l’hypertension et l’utilisation de médicaments. Les résultats ont mis en évidence le lien entre une meilleure performance physique et une meilleure santé cardiaque.
La conclusion de l’étude était que l’amélioration des performances physiques est corrélée à un risque plus faible d’incidence de fibrillation auriculaire, une diminution de l’incidence d’accident vasculaire cérébral ischémique et une réduction du risque de MACE.
Il faut souligner l’importance de l’étude en soulignant l’importance d’une activité physique régulière. Les personnes sédentaires ayant un niveau de condition physique inférieur ont tendance à être confrontées à un risque plus élevé de développer une fibrillation auriculaire, ainsi qu’à une probabilité accrue de progression de la maladie. Cette relation est probablement due à une combinaison de changements structurels, hormonaux et inflammatoires qui se produisent pendant l’inactivité, de la même manière que l’activité physique peut protéger contre d’autres problèmes cardiaques comme l’hypertension etmaladie coronarienne.(5)
Que se passe-t-il exactement en cas de fibrillation auriculaire (FIB) ?
La fibrillation auriculaire, caractérisée par des battements cardiaques irréguliers ou rapides dans les cavités supérieures du cœur, augmente considérablement le risque de caillots sanguins et d’accidents vasculaires cérébraux ultérieurs. Plusieurs facteurs contribuent à la probabilité de développer une fibrillation auriculaire, notamment l’âge avancé, des prédispositions génétiques spécifiques et des choix de mode de vie tels qu’une consommation excessive d’alcool, le tabagisme ou des niveaux élevés de stress.(5)
Les experts médicaux soulignent la gravité de la fibrillation auriculaire, soulignant son potentiel d’effets indésirables, notammentaccident vasculaire cérébral, hospitalisation,insuffisance cardiaque, déficience cognitive (démence), voire une mortalité prématurée. Reconnaître et traiter rapidement la fibrillation auriculaire et ses affections associées est crucial pour atténuer ces risques.(6,7)
Les stratégies de traitement de la fibrillation auriculaire englobent la modification de certains facteurs de risque, ainsi que l’utilisation de médicaments ou d’interventions chirurgicales. La présente étude visait à étudier l’influence de la performance physique et de la condition physique sur le risque de développer une fibrillation auriculaire.(8)
Limites de la recherche et ce que l’avenir nous réserve
Bien que cette étude fournisse des informations précieuses, elle comporte certaines contraintes. Premièrement, elle ne peut établir une relation causale définitive entre l’exercice et les résultats pour la santé examinés. De plus, les données semblent avoir été collectées auprès d’un seul centre, ce qui suggère la nécessité d’investigations plus approfondies dans ce domaine.
Les experts en cardiologie préventive ont souligné qu’il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique qui présente certaines limites par rapport à une approche prospective multicentrique, qui minimiserait les biais potentiels. Étant donné que les sujets ont subi des tests d’exercice sur tapis roulant pour des raisons cliniques liées à des problèmes cardiovasculaires, cela implique que des facteurs allant au-delà du simple niveau d’activité et de la forme physique peuvent être des considérations importantes.
Ainsi, même si des performances physiques plus élevées étaient associées à une incidence plus faible de fibrillation auriculaire, ainsi qu’à une incidence réduite d’accidents vasculaires cérébraux ischémiques et de MACE, il existe des facteurs de confusion potentiels dans les caractéristiques démographiques de base qui justifient une exploration plus approfondie.
Malgré ces limites, les résultats de l’étude soulignent le rôle central de l’activité physique dans l’atténuation du risque de problèmes cardiaques. Les résultats soulignent également la nécessité de mener des études interventionnelles pour déterminer les stratégies les plus efficaces pour aider les patients à comprendre l’importance de l’exercice et à l’intégrer dans leur routine quotidienne.
Autres avantages d’être physiquement actif
Pratiquer une activité physique régulière offre de nombreux avantages au-delà de votre santé cardiovasculaire. Elle contribue au bien-être général et peut avoir des effets positifs sur divers aspects de la santé physique et mentale. Certains des principaux avantages supplémentaires de l’activité physique comprennent :(9,10)
- Gestion du poids : Exercice régulieraide à réguler le poids en brûlant des calories et en développant la masse musculaire maigre.(11)
- Santé mentale améliorée :L’activité physique stimule la libération d’endorphines, des substances chimiques présentes dans le cerveau qui favorisent les sentiments de bonheur et réduisentstresseretanxiété.(12)
- Santé osseuse améliorée :Les exercices de mise en charge contribuent à augmenter la densité osseuse, réduisant ainsi le risque d’ostéoporose et de fractures.
- Meilleure qualité du sommeil :Une activité physique régulière peut améliorer la qualité du sommeil, aidant les individus à s’endormir plus rapidement et à profiter d’un sommeil plus profond et plus réparateur.(13)
- Fonction cognitive améliorée :Il a été démontré que l’exercice améliore les fonctions cognitives telles que la mémoire, l’attention et l’apprentissage.(14)
- Système immunitaire renforcé :Une activité régulière favorise une bonne santésystème immunitaire, réduisant le risque de maladie et favorisant une récupération plus rapide.(15)
- Risque réduit de maladies chroniques :L’activité physique peut réduire le risque de développer des maladies chroniques telles quediabète de type 2, certains cancers et l’hypertension.
- Amélioration de l’humeur et du bien-être mental :L’exercice peut aider à soulager les symptômes dedépressionet l’anxiété, et peuvent même être utilisés dans le cadre de plans de traitement pour des problèmes de santé mentale.
- Niveaux d’énergie accrus :L’activité physique régulière améliore la santé cardiovasculaire et l’endurance, entraînant une augmentation des niveaux d’énergie et une réduction de la sensation de fatigue.
- Interaction sociale améliorée :La participation à des activités de groupe ou à des sports d’équipe offre des opportunités d’interaction sociale, favorisant un sentiment d’appartenance et de communauté.
- Équilibre et coordination améliorés :S’engager dans des activités qui mettent à l’épreuve l’équilibre et la coordination peut aider à prévenir les chutes et à améliorer la stabilité globale.
- Longévité et qualité de vie :Des études ont montré qu’une activité physique régulière est associée à une durée de vie plus longue et à une qualité de vie globale améliorée.(16)
Il est important de noter que le type et l’intensité de l’activité physique peuvent varier en fonction des préférences et des capacités individuelles. Trouver des activités que l’on aime peut augmenter la probabilité de maintenir une routine d’exercice cohérente. Consultez toujours un professionnel de la santé avant de commencer un nouveau programme d’exercice, surtout si vous avez des problèmes de santé sous-jacents.
Conclusion
Le lien entre une activité physique régulière et une réduction du risque de fibrillation auriculaire (FA) et d’accident vasculaire cérébral est un témoignage convaincant du pouvoir de l’exercice dans la promotion de la santé cardiaque. Les preuves présentées dans cette étude soulignent l’importance d’intégrer la forme physique à la vie quotidienne en tant que mesure proactive du bien-être cardiovasculaire. Bien que cette étude fournisse des informations précieuses, les recherches en cours et les études interventionnelles sont essentielles pour mieux comprendre et mettre en œuvre des stratégies efficaces pour encourager et maintenir l’activité physique chez les personnes à risque de fibrillation auriculaire et de maladies associées. En donnant la priorité à un mode de vie actif, les individus peuvent non seulement améliorer leur santé cardiovasculaire, mais également bénéficier d’une myriade d’avantages supplémentaires qui contribuent au bien-être général et à la qualité de vie.
Références :
- (Sans date) Congrès ESC. Disponible sur : https://www.escardio.org/Congresses-Events/ESC-Congress (Consulté le 7 septembre 2023).
- Ofman, P., Khawaja, O., Rahilly-Tierney, C.R., Peralta, A., Hoffmeister, P., Reynolds, M.R., Gaziano, J.M. et Djousse, L., 2013. Activité physique régulière et risque de fibrillation auriculaire : une revue systématique et une méta-analyse. Circulation : Arythmie et électrophysiologie, 6(2), pp.252-256.
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