Le trouble oppositionnel avec provocation (ODD) est un ensemble de comportements négatifs, provocateurs et désobéissants récurrents, souvent dirigés contre des figures d’autorité.(1)
Les enfants atteints de ce trouble sont rebelles, difficiles, désobéissants et irritables sans être physiquement agressifs ni violer les droits d’autrui. Le trouble oppositionnel avec provocation est parfois considéré comme une forme plus légère de trouble du comportement. Ces deux troubles présentent cependant des différences notables. Les enfants atteints d’un trouble du comportement ne semblent pas conscients de leur comportement et, contrairement aux enfants atteints d’un trouble oppositionnel avec provocation, violent régulièrement les droits d’autrui, parfois sans aucun signe d’irritabilité.(1)(2)
De nombreux enfants d’âge préscolaire ou jeunes adolescents sont provocateurs, mais le trouble oppositionnel avec provocation n’est diagnostiqué que si le trouble persiste pendant plus de 6 mois et perturbe le fonctionnement social ou scolaire de la personne qui en souffre.
Qu’est-ce qui mène au trouble oppositionnel avec provocation ?
On ne sait pas ce qui cause le trouble oppositionnel avec provocation. C’est probablement plus fréquent chez les enfants issus de familles dans lesquelles les adultes ont des disputes violentes. Ce trouble suggère des problèmes sous-jacents qui peuvent nécessiter davantage de tests et de thérapies.
On pense que le trouble oppositionnel avec provocation est causé par une combinaison de facteurs sociaux, mentaux et biologiques. Le trouble oppositionnel avec provocation est susceptible d’être exposé aux familles atteintes de TDAH ou de troubles de l’humeur tels que la dépression ou le trouble bipolaire.
L’étiologie du trouble oppositionnel avec provocation est inconnue, mais il est probablement plus fréquent chez les enfants issus de familles dans lesquelles les adultes produisent un modèle de conflits et de relations interpersonnelles controversées. Le diagnostic doit plutôt être orienté comme un indicateur de problèmes sous-jacents pouvant nécessiter une évaluation et des soins supplémentaires plutôt que comme un diagnostic correct du trouble oppositionnel avec provocation.
Il faut comprendre que cette tendance à s’opposer n’est pas intentionnelle chez les enfants hyperactifs. Selon les spécialistes, ce manque de discipline est étroitement lié à son extrême impulsivité et fait donc partie intégrante des symptômes deTDAH. Elle impliquerait ainsi un dysfonctionnement des neurotransmetteurs au niveau du cortex préfrontal du cerveau de l’enfant et serait le résultat de trois facteurs combinés :
- Incapacité à contrôler ses impulsions ;
- Un sentiment de frustration face aux échecs répétés malgré les efforts ;
- Stress constant pendant l’exercice.
Il existe également la possibilité d’autres troubles coexistants (isolement,dépression,anxiété) ce qui explique le besoin de l’enfant de cette attitude autodestructrice, tant physiquement que verbalement, provoquant un trouble oppositionnel avec provocation. Il est donc important d’adapter la prise en charge en fonction des besoins réels de l’enfant et de la nature précise de sa problématique.(2)
Le trouble oppositionnel avec provocation peut-il être guéri ?
Les techniques de gestion comportementale telles que la thérapie de groupe sont efficaces dans la plupart des cas. Il est important d’identifier les problèmes qui pourraient renforcer ces symptômes (comme le dysfonctionnement familial ou le TDAH) et doivent être traités ou abordés autant que possible.
Le trouble oppositionnel avec provocation est traité efficacement par des techniques comportementales, qui incluent une discipline stricte et l’encouragement du comportement souhaité (avec des récompenses). Les parents et les enseignants peuvent apprendre ces techniques auprès d’un thérapeute.
Les enfants peuvent bénéficier d’une thérapie de groupe qui les aide à améliorer leurs compétences sociales. Les médicaments utilisés pour traiter les troubles dépressifs ou anxieux peuvent être utiles dans les cas extrêmes. Dans de nombreux cas, même sans traitement, le trouble oppositionnel avec provocation peut s’améliorer avec le temps.(4)(5)
Symptomatologie
En général, les enfants atteints d’un trouble oppositionnel avec provocation ont tendance à faire ce qui suit :
- Perdent leur sang-froid facilement et à plusieurs reprises
- Se disputer avec des adultes et défier les adultes
- Refuser d’obéir aux règles délibérément et ennuyer les autres intentionnellement
- Blâmer les autres pour leurs propres erreurs ou mauvais comportements
- Être facilement ennuyé et irrité
- Être méchant ou vengeur
- De nombreux enfants touchés présentent des déficits en matière de compétences sociales.(2)(3)
Diagnostic du trouble oppositionnel avec provocation
Les médecins diagnostiquent le trouble oppositionnel avec provocation sur la base des symptômes et du comportement de l’enfant, qui doivent être présents depuis au moins 6 mois et être suffisamment graves pour interférer avec sa capacité à mener une vie normale.
Lorsqu’un trouble oppositionnel avec provocation est suspecté, les médecins évaluent minutieusement tous les enfants à la recherche de signes de dépression, tels que des troubles du sommeil et de l’appétit, ainsi que de l’anxiété. Chez les enfants, la dépression et les troubles anxieux peuvent provoquer des symptômes similaires à ceux du trouble oppositionnel avec provocation. Par exemple, le principal symptôme de la dépression est parfois l’irritabilité, et une anxiété extrême peut amener les enfants souffrant de troubles anxieux à désobéir ou à se montrer provocateurs. Les médecins doivent différencier ces troubles du trouble oppositionnel avec provocation, en examinant les autres symptômes qui y sont liés.
Les médecins doivent également différencier le trouble oppositionnel avec provocation du TDAH non traité, qui peut également provoquer des symptômes similaires. S’il s’agit de TDAH, ces symptômes s’améliorent généralement lorsqu’un traitement approprié est instauré.(3)(4)
Références :
- Lockwood W. Trouble oppositionnel avec provocation (ODD). 2018.
- Riley M, Ahmed S, Locke A. Questions courantes sur le trouble oppositionnel avec provocation. Médecin de famille américain. 2016;93(7):586-591.
- Noordermeer SD, Luman M, Oosterlaan J. Une revue systématique et une méta-analyse de la neuroimagerie dans le trouble oppositionnel avec provocation (ODD) et le trouble des conduites (TC) prenant en compte le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH). Revue de neuropsychologie. 2016;26(1):44-72.
- Kimonis ER, Frick PJ, McMahon RJ. Troubles de conduite et troubles oppositionnels avec provocation. 2014.
- Booker JA, Capriola-Hall NN, Dunsmore JC, Greene RW, Ollendick TH. Changement dans le stress maternel pour les familles qui traitent leurs enfants atteints d’un trouble oppositionnel avec provocation.
- Journal d’études sur l’enfance et la famille. 2018;27(8):2552-2561.
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