Quand dois-je consulter un médecin en cas de mycose des ongles ?

La mycose des ongles est une maladie infectieuse des ongles très courante, connue médicalement sous le nom d’onychomycose. Elle est responsable d’environ 50 % de toutes les consultations en podologie pour affections des ongles. Elle est généralement causée par des dermatophytes anthropophiles (Trichophyton rubrum, T. mentagrophytes var. interdigitale), des moisissures (Scopulariopsis brevicaulis, espèces Aspergillus) et des levures (Candida albicans, C. parapsilosis). Elle touche principalement les hommes et augmente avec l’âge. Les enfants sont rarement touchés, touchant environ 0,5 à 2,6 % de l’ensemble de la population pédiatrique. Les principaux facteurs de risque comprennent la maladie artérielle périphérique,diabète sucré, et l’immunosuppression (VIH, médicaments) chez les adultes. Les enfants contractent la mycose des ongles soit par un traumatisme, une dystrophie de l’ongle ou indirectement par une contamination de l’environnement (par les parents). La mycose des ongles se trouve principalement dans les ongles des pieds plutôt que dans les ongles des mains impliquant plusieurs ongles.(1)

Quand dois-je consulter un médecin en cas de mycose des ongles ?

La présentation clinique de la mycose des ongles varie en fonction de l’agent causal et de la localisation de la maladie dans le lit de l’ongle. La mycose des ongles peut être une onychomycose sous-unguéale distale et latérale (DLSO), une onychomycose superficielle blanche, une onychomycose sous-unguéale proximale (PSO), une onychomycose endonyx et une onychomycose dystrophique totale.

Le DLSO affecte la plaque unguéale distalement et s’étend latéralement à la surface proximale. Cela entraîne un détachement de la plaque unguéale du lit de l’ongle, accompagné d’une décoloration blanc jaunâtre et d’une hyperkératose. Dans l’onychomycose superficielle blanche, la plaque unguéale superficielle dorsale est affectée et peut être facilement grattée. La PSO résulte rarement de dermatophytes et est généralement une infection par des moisissures non dermatophytes, telles que les espèces Aspergillus et Fusarium. On l’observe dans la plaque ventrale de l’ongle qui produit une leuconychie proximale. Elle est associée à une décoloration blanche de la plaque unguéale proximale ainsi qu’à une inflammation périunguéale aiguë. Dans l’onychomycose à endonyx, il existe une atteinte diffuse de la plaque unguéale sans atteinte du lit de l’ongle et l’ongle reste attaché au lit de l’ongle. L’onychomycose dystrophique totale est la forme la plus grave d’onychomycose qui résulte généralement d’une DLSO ou d’une PSO de longue date. La plaque à ongles apparaît généralement de manière diffuse, épaisse et cassante.(1)

Diagnostic de la mycose des ongles

De nombreuses affections peuvent ressembler à une infection fongique. L’âge croissant peut provoquer un épaississement et une décoloration jaunâtre de l’ongle. Les traumatismes des ongles peuvent entraîner des ecchymoses sur le lit de l’ongle. Le psoriasis peut entraîner une desquamation de la peau et des ongles. Les produits chimiques contenus dans la peinture pour les ongles peuvent également entraîner une décoloration des ongles ressemblant à une infection fongique. Cependant, il est sage de consulter un podologue/médecin dès qu’une décoloration ou une déformation des ongles est constatée afin d’éviter la progression et la gravité de l’infection. Seul un test de laboratoire peut confirmer la présence du champignon en examinant les grattages d’ongles affectés.(2)

Les procédures courantes pour l’identification d’une infection fongique comprennent un examen microscopique direct (solution de KOH à 40 %) et une culture. La dermoscopie numérique, la microscopie confocale à balayage laser, la bandelette de test des dermatophytes, la microscopie à fluorescence et la spectroscopie Raman sont quelques-uns des outils permettant de diagnostiquer la mycose des ongles.(1)

Gestion des mycoses des ongles

La prise en charge de la mycose des ongles dépend du type de champignon, de la gravité de l’infection et du nombre d’ongles concernés. Étant donné que la mycose des ongles touche généralement le lit de l’ongle, en raison de la mauvaise pénétration des antifongiques topiques, leur efficacité est limitée et les risques de réinfection et de rechute sont de l’ordre de 20 à 25 % des cas. En outre, les antifongiques systémiques constituent une menace pour la santé du patient en raison de leurs interactions avec d’autres médicaments et de leur hépatotoxicité potentielle. Par conséquent, la combinaison de ces approches est utilisée pour traiter l’infection.(1)

Récemment, deux agents topiques, l’éfinaconazole (Jublia) et le tavaborole (Kerydin), se sont révélés plus efficaces que le ciclopirox (Penlac), qui est un antifongique topique couramment utilisé. L’itraconazole (Sporanox) et la terbinafine (Lamisil) sont des antifongiques oraux couramment utilisés. Le panel hépatique doit être mis à jour lors de la prise d’antifongiques oraux, en plus de surveiller les interactions médicamenteuses. Leurs avantages devraient l’emporter sur les inconvénients ; et ils sont particulièrement bénéfiques lorsque d’autres comorbidités sont présentes (diabète, vascularite). Le facteur limitant est que le traitement doit être effectué pendant près d’un an pour voir des résultats.(2)

Références : 

  1. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5770011/
  2. https://www.health.harvard.edu/diseases-and-conditions/staying-one-step-ahead-of-toenail-fungus

Lire aussi :

  • En quoi ignorer la mycose des ongles des pieds peut-il être dangereux ?
  • Quel est le meilleur remède maison contre la mycose des ongles des pieds ?
  • Que manger et éviter en cas de mycose des ongles des pieds ?
  • Puis-je porter du vernis à ongles si j’ai une mycose des ongles des pieds ?
  • La mycose des ongles peut-elle se propager à d’autres parties du corps ?
  • Comment faire face à la mycose des ongles des pieds et comment la prévenir ?
  • Qui est à risque de mycose des ongles ?