Le priapisme va-t-il disparaître tout seul ?

D’un point de vue clinique, le priapisme est défini comme une érection prolongée et douloureuse, sans rapport avec le désir sexuel.

Il existe un équilibre déséquilibré entre l’afflux artériel et le drainage veineux pénien. L’état d’érection est limité aux corps caverneux, sans affecter le corps spongieux ou le gland comme c’est le cas dans l’érection physiologique.

Depuis l’introduction des injections intracaverneuses de médicaments vasoactifs dans la pratique médicale, l’incidence du priapisme a énormément augmenté, devenant une entité relativement fréquente. Il a été décrit dans tous les groupes et tous les âges.

Le priapisme veineux-occlusif est une urgence, il est donc important de connaître sa physiopathologie, le diagnostic et le traitement de cette entité qui, si elle n’est pas correctement identifiée, peut déterminer l’apparition d’une impuissance définitive pour le patient.

Fondamentalement, deux mécanismes physiopathologiques responsables ont été décrits. Comme nous le verrons, chacun d’eux propose un mécanisme étiologique, un pronostic et un traitement différents.

Le priapisme va-t-il disparaître tout seul ?

Le priapisme est une urgence médicale et le patient doit donc être traité immédiatement. Cependant, le priapisme peut se résoudre spontanément, ce qui survient plus souvent chez l’enfant et ne nécessite donc parfois pas de traitement. Il est conseillé d’établir un délai d’attente raisonnable (3 à 4 heures), au-delà duquel il faudra débuter le traitement.

Priapisme à haut débit, pulsatile ou non ischémique

Le maintien de l’érection n’est pas dû à une relaxation musculaire active des corps caverneux, mais à une augmentation permanente du flux artériel, le drainage veineux étant normal, mais insuffisant pour provoquer une détumescence (processus de diminution de l’érection après l’orgasme et l’éjaculation). L’absence de stase sanguine, c’est-à-dire un ralentissement ou une accumulation du sang, explique sa bonne tolérance. Elle est généralement provoquée par un traumatisme artériel ou pénien avec lacération de l’artère caverneuse ou d’une de ses branches.

Dans ce type de priapisme, les lésions caverneuses sont moins graves et nécessitent beaucoup plus de temps pour s’établir que celles à faible débit. L’évolution est donc favorable au maintien ultérieur de la fonction sexuelle.

Faible débit, stase ou priapisme ischémique

  • Présentation clinique
  • Priapisme veino-occlusif

Le patient se rend agité aux urgences, avec une érection douloureuse durant plusieurs heures. Sauf dans les cas associés à une injection intracaverneuse, le patient remarque généralement pour la première fois une érection prolongée au réveil, au milieu de la nuit ou après un rapport sexuel. Cette relation temporelle avec les érections nocturnes ou sexuelles suggère que dans de nombreux cas, la principale altération qui conduit au priapisme est l’interférence avec les mécanismes physiologiques qui régulent la détumescence de l’érection. Le pénis présente généralement une érection complète et est douloureux au toucher.

Priapisme artériel

Le patient fait toujours référence à des antécédents de traumatisme qui, lorsqu’il s’agit d’une contusion périnéale ou du pénis, peuvent être survenus quelques heures à quelques jours avant l’apparition du priapisme. Lorsqu’il s’agit d’un traumatisme pénétrant, généralement par aiguille, le priapisme s’établit généralement immédiatement. Bien que certains patients manifestent un certain inconfort associé à l’érection, cette forme de priapisme est généralement indolore et, bien entendu, ne présente pas la douleur ischémique sévère qui caractérise le priapisme veino-occlusif. Le pénis se trouve généralement dans un état d’érection incomplet (60 à 75 %), n’est pas douloureux au toucher et présente une consistance élastique à l’inspection.

Quelle que soit l’étiologie, le pronostic dépend du moment de l’évolution et c’est aussi le résultat des différentes actions thérapeutiques.

Lire aussi :

  • Priapisme (ischémique et non ischémique) : causes, symptômes, diagnostic, traitement, prévention