Le plomb est un métal gris, mou et malléable, présent naturellement dans la croûte terrestre. Son utilisation généralisée a eu un grand impact sur la pollution de l’environnement et, par conséquent, une augmentation considérable de son exposition à la population qui a généré de graves problèmes de santé publique.
L’empoisonnement au plomb est un problème de santé qui mérite une attention particulière de la part de tous les secteurs de la société, notamment parce que les effets sur les enfants se produisent avec des concentrations de plomb plus faibles que chez les adultes. Les effets immédiats du plomb sont neurologiques, mais l’intoxication pendant l’enfance peut survenir plus tard.problèmes rénaux,hypertension artérielleet des problèmes de reproduction.
Quels sont les premiers signes d’un empoisonnement au plomb ?
La concentration de plomb dans le sang favorise des manifestations cliniques particulières où la progression des dommages chez les nourrissons commence avec des concentrations plus faibles que chez les adultes. L’intoxication aiguë au plomb se manifeste par une insuffisance rénale, une encéphalopathie et des symptômes gastro-intestinaux. Dans les intoxications chroniques au plomb, qui sont plus fréquentes, les systèmes hématopoïétique, nerveux, gastro-intestinal et reproducteur sont compromis. Plusieurs patients intoxiqués au plomb signalent des signes dedouleur abdominale,asthénie, l’irritabilité etconstipation; dans certains cas, on peut observer la « bordure de Burton ou ligne de sulfure », il s’agit d’une bordure violette ou noirâtre située dans la partie de la gencive la plus proche des dents.
-En cas de forte intoxication au plomb, une polyneuropathie périphérique (elle consiste en un dysfonctionnement d’une partie du système nerveux) peut survenir affectant les membres supérieurs.
-Un empoisonnement aigu au plomb survient après une exposition respiratoire à des concentrations élevées, avec une encéphalopathie (syndrome de dysfonctionnement cérébral), une insuffisance rénale et des symptômes gastro-intestinaux. La toxicité chronique est la plus fréquente et se manifeste par une atteinte multisystémique : système hématopoïétique, nerveux, gastro-intestinal, rénal et reproducteur.
-Les patients se rendent aux services de santé pour des signes de douleurs abdominales, d’asthénie (sensation généralisée de fatigue, faiblesse physique et mentale), de maux de tête, d’irritabilité, de difficultés de concentration et de constipation, entre autres. Les douleurs abdominales se caractérisent par des crises de douleur avec défense abdominale. En effet, certains patients ont été opérés avec un diagnostic d’abdomen aigu et la douleur peut céder à la pression abdominale.
-Les travailleurs exposés pendant une longue période et sans mesures de protection individuelle peuvent présenter des signes de polyneuropathie périphérique, qui touchent majoritairement les membres supérieurs. L’encéphalopathie plombique, caractérisée par des troubles sensoriels et des convulsions, survient chez les patients dont la plombémie est supérieure à 100 mg/dL.
-Une anomalie de la colonne vertébrale, une atrésie anale, une maladie cardiaque, une fistule œsophagienne, des anomalies rénales et des anomalies des membres ont été décrites chez un nouveau-né d’une mère souffrant d’hypertension artérielle au cours du premier trimestre de la grossesse.
Toxicocinétique de l’empoisonnement au plomb
L’intoxication au plomb peut nuire aux systèmes nerveux, immunitaire, reproducteur et cardiovasculaire. L’absorption dépend du transit gastro-intestinal, de l’état nutritionnel et de l’âge ; elle se produit principalement par les systèmes respiratoire et gastro-intestinal ; elle est plus importante en cas de carences en fer ou en calcium, dans les régimes alimentaires riches en graisses et pendant l’enfance (quand elle est de 40 à 50 %, alors qu’à l’âge adulte elle est de 10 %). Après absorption, 99 % sont retenus dans le sang entre 30 et 35 jours ; au cours des 4 à 6 semaines suivantes, il est dispersé vers d’autres sites tels quefoie, rein, moelleet du système nerveux central. Au bout de 1 à 2 mois il diffuse jusqu’aux os où il est inerte et non toxique.
La durée de vie moyenne du plomb dans les tissus cérébraux et dans les os est d’environ 2 ans ; elle persiste pendant 20 à 30 ans, où elle peut être mobilisée dans des situations telles que la grossesse, l’hyperthyroïdie et l’âge avancé. Il a été rapporté sa capacité à traverser le placenta et la barrière hémato-encéphalique, on considère donc qu’il endommage la fonction neurocognitive des bébés et des jeunes enfants, générant des problèmes de comportement, une diminution du QI et de l’apprentissage.
Enfin, le plomb incorporé dans l’organisme est excrété dans les urines (90 %) et en moindre quantité dans la bile, la peau, les cheveux, les ongles, la sueur et le lait maternel.
Diagnostic de l’empoisonnement au plomb
Le diagnostic du saturnisme est généralement difficile car la présentation clinique est subtile et les symptômes non spécifiques. Cela se fait généralement par des mesures de plombémie et des concentrations de zinc-protoporphyrine. Le Center for Disease Prevention and Control des États-Unis (CDC) recommande une intervention professionnelle à des concentrations plus élevées de 5 μg/dL et 10 μg/dL de plomb dans le sang chez les enfants et les adultes, respectivement.
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