Qu’est-ce que la traction cervicale ?
La traction cervicale est un outil thérapeutique utilisé dansphysiothérapie pour la gestion des douleurs au couet d’autres conditions telles queradiculopathie cervicale. La colonne vertébrale humaine est constituée d’os de la colonne vertébrale appelés vertèbres, empilés les uns sur les autres. Dans la région du cou, il y a un disque entre chacune de ces vertèbres et on les appelle disques cervicaux. La traction cervicale fonctionne sur le principe de relâcher la pression anormale accumulée sur ces disques cervicaux en séparant les vertèbres du cou. La traction cervicale aide à réduire les forces de compression sur la partie affectée du cou. Cela contribue également à élargir les espaces entre les os cervicaux, par lesquels les nerfs sortent du canal rachidien. Cela procure à son tour un soulagement aux nerfs comprimés. La traction cervicale aide également à gérer la douleur en étirant les muscles et les articulations autour de la zone cervicale.
Types de traction cervicale
Il existe 3 types de traction cervicale : la traction cervicale manuelle, la traction cervicale mécanique et la traction par-dessus la porte. En fonction de l’étendue et de la gravité de l’affection, la traction cervicale est utilisée pour le traitement des affections suivantes :
- Disques bombés dans le cou ouhernie discale
- Cervicalarthriteou arthrite du cou
- Tension musculaire au niveau du cou
- Spasmes des muscles cervicaux
Cependant, certaines précautions et mesures de sécurité doivent être prises lors de la réalisation d’une traction cervicale. La traction cervicale n’est pas nécessairement bénéfique dans tous les problèmes cervicaux et elle est contre-indiquée dans certaines conditions car elle peut entraîner une aggravation de l’état.
Contre-indications à la traction cervicale
Bien qu’il n’existe aucun rapport scientifique spécifique indiquant les contre-indications de la traction cervicale, la plupart des médecins expérimentés estiment que la traction cervicale doit être évitée en présence des conditions suivantes :
Lésion cervicale aiguë :
La traction cervicale doit être évitée en cas de lésion cervicale aiguë, car la force mécanique utilisée pendant la procédure de traction cervicale peut aggraver l’état. La traction cervicale peut aggraver la douleur et l’inflammation existantes et entraîner le développement de nouvelles foulures, entorses musculaires et lésions ligamentaires dans la région du cou.
Ostéomyélite comme contre-indication à la traction cervicale :
Un grand nombre de médecins estiment que la traction cervicale ne devrait pas être envisagée pour la prise en charge desdouleur au couen présence deostéomyéliteou une infection osseuse. Une pression supplémentaire sur la zone touchée peut entraîner la propagation de l’infection à d’autres zones. Cela peut également provoquer un affaiblissement des os cervicaux, voire des fractures.
Instabilité vertébrale :
Selon l’Association chiropratique canadienne, la traction cervicale est strictement contre-indiquée en présence d’instabilité cervicale telle que fractures non cicatrisées, fractures vertébrales aiguës, instabilité ligamentaire, graves.l’ostéoporoseetc. La traction cervicale dans ces conditions peut entraîner une aggravation des symptômes.
Hypermobilité vertébrale
En présence d’une affection du cou associée à un mouvement articulaire excessif ou à une hypermobilité, la traction cervicale ne doit pas être un choix de traitement. La traction cervicale peut entraîner une blessure si une force d’étirement est appliquée sur des vertèbres hyper mobiles.
Tumeur
La traction cervicale doit être évitée chez les patients présentant des tumeurs dans la région cervicale. La force mécanique appliquée pendant la procédure de traction cervicale peut perturber la tumeur existante et causer des dommages sur lemoelle épinière. Cela peut également conduire à des métastases ou à la propagation d’une tumeur maligne à d’autres parties du corps du patient.
Polyarthrite rhumatoïde
Selon une étude réalisée par Kisner et Colby, la traction cervicale est contre-indiquée en présence depolyarthrite rhumatoïde. En effet, la polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune qui provoque un affaiblissement et des lésions des ligaments qui soutiennent les vertèbres cervicales. Toute force de traction supplémentaire peut entraîner des lésions de la moelle épinière dues à une luxation de la colonne cervicale. Il convient également de noter que les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde avancée ou de toute autre maladie du tissu conjonctif courent un risque plus élevé de développer une maladie appelée instabilité atlanto-axiale si le patient est exposé à une traction cervicale.
Les autres contre-indications à la traction cervicale comprennent, sans toutefois s’y limiter :
- Vieillesse
- Controverse
- Instabilité ligamentaire
- Signes cliniques de myélopathie
- Forte anxiété
- Hypertension incontrôlée
- Présence d’insuffisance de l’artère vertébrale (susceptibilité accrue aux complications cérébrovasculaires)
- Hernie médiane du noyau pulpeux
- Torticolis aigu
- Maladie pulmonaire restrictive
- Hernie cervicale
- Anévrisme de l’aorte
- Ulcère peptique actif
- Grossesse
- Ostéomalacie
- Traitement anticoagulant systémique
- Gravediabèteou maladie athéroscléreuse
- Maladie dégénérative des articulations
- Sponylarthropathies
- Laxité articulaire congénitale
- Nécrose aseptique
- Anévrisme local
Conclusion
La traction cervicale ne doit pas être considérée comme la principale option de traitement pour la prise en charge des douleurs cervicales. Il doit plutôt être considéré comme un complément aux méthodes de traitement conventionnelles. Il est considéré comme sûr dans la mesure où il n’aggrave pas l’état existant et est utilisé progressivement dans des limites tolérables et confortables. Une douleur et un inconfort mineurs au niveau du cou après une traction sont considérés comme normaux ; cependant, tout ce qui va au-delà est considéré comme anormal. La traction cervicale est particulièrement contre-indiquée en présence d’affections telles qu’une fracture de la colonne vertébrale, une fracture non cicatrisée, une nouvelle blessure au cou, des tumeurs malignes outumeurs de la colonne vertébraleetc. Il est conseillé de consulter un médecin expérimenté et un physiothérapeute pour un diagnostic clair avant d’envisager ces options de traitement.
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